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Champs. Telles sont : les rues Bailly, Saint-Benoît, de Breteuil, Henri Ier, Saint-Hugues, Saint-Marcoul, Saint-Maur, Saint-Paxent, Saint-Philippe, Royale, Saint-Vannes ; les impasses Saint-Martin, Saint-Nicolas, la place Saint-Vannes. (Les rue et place Saint-Vannes ont été supprimées lors de la formation de la rue Conté.)

Un demi-siècle n’était pas écoulé depuis la construction du marché Saint-Martin, lorsqu’on ressentit l’insuffisance de son emplacement. Napoléon ordonna la construction d’un nouvel établissement dans des proportions beaucoup plus vastes. Le marché ouvert en 1765 fut abandonné à la fin de juillet 1816. Les bâtiments qui le composaient furent démolis, et sur le terrain qu’ils laissèrent vide, on forma la place dont nous nous occupons. — Suivant les alignements approuvés par une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, et par une ordonnance royale du 14 janvier 1829, les constructions riveraines de cette voie publique sont alignées, à l’exception de celles nos 10 et 12, qui devront subir un faible retranchement. Au milieu de cette place on a planté des arbres. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Martin (porte Saint-).

Située entre les rues Saint-Martin et du Faubourg-Saint-Martin.

La porte Saint-Martin de la deuxième enceinte de Paris était située dans la rue du même nom, vis-à-vis de la rue Neuve-Saint-Merri, à l’endroit appelé autrefois l’archet Saint-Merri. Elle fut donnée par Dagobert à l’abbaye de Saint-Denis. Les droits d’entrée qui s’y percevaient en 1147 montaient à 50 livres ; elle ne produisait avant cette époque que 12 livres annuellement. Philippe-Auguste, vers l’an 1200, fit reculer cette porte jusqu’à l’endroit où aboutit, dans la rue Saint-Martin, la rue Grenier-Saint-Lazare. Sous les rois Charles V et Charles VI, elle fut élevée près du coin septentrional de la rue Neuve-Saint-Denis. La porte ou plutôt l’arc de triomphe que nous voyons aujourd’hui fut construit en 1674, sur les dessins de Pierre Bullet, élève de François Blondel, auteur de l’arc de triomphe de la porte Saint-Denis. Ce monument a 18 m. de large sur autant d’élévation, y compris l’attique, dont la hauteur est de 3 m. 70 c. Cette construction est percée de trois arcades ; celle du milieu a 4 m. 30 c. de largeur, et 8 m. 60 c. d’élévation. Les arcades latérales ont chacune 2 m. 60 c. de largeur et 5 m. 20 c. de hauteur. Les pieds-droits qui, aux extrémités, s’élèvent jusqu’à l’entablement, et ceux qui supportent l’arcade du milieu, ainsi que le bandeau de cette arcade, ont une largeur semblable, et sont en bossages rustiques vermiculés ; ce genre d’ornement simple et noble produit en cette circonstance un fort bon effet ; au-dessus est un entablement à grandes consoles, le tout est surmonté d’un attique. Dans les deux espaces qui se trouvent entre les pieds-droits, le bandeau de la grande arcade et l’entablement, sont deux bas-reliefs qui ont rapport aux conquêtes de Louis XIV. Dans un de ces bas-reliefs, du côté de la ville, on voit ce monarque assis sur son trône, ayant à ses pieds une nation à genoux qui l’implore et lui présente avec humilité le traité de la triple alliance. L’autre bas-relief nous montre encore Louis XIV sous les traits d’Hercule. Le demi-dieu tient dans sa main une massue, foule aux pieds des cadavres ; la Victoire qui descend du ciel, tenant des palmes d’une main, pose de l’autre sur la tête du roi une couronne de lauriers ; ce bas-relief est une allégorie de la conquête de la Franche-Comté. Du côté du faubourg, les deux bas-reliefs représentent de semblables allégories : la prise de Limbourg et la défaite des Allemands. Ces bas-reliefs sont dus à Desjardins, Marsy, le Hongre et Legros. Entre les consoles de l’entablement, sont divers attributs guerriers, et entre celles du milieu est le soleil, symbole du grand roi. Dans les années 1819 et 1820, on a réparé cet édifice.

Martin (rue des Écluses Saint-).

Commence, à la rue Grange-aux-Belles, nos 61 et 63 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Martin, nos 200 et 202. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 520 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Elle faisait autrefois partie de la rue Saint-Maur-Popincourt (voir cet article). En 1789, c’était la rue des Morts. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une autre décision ministérielle du 28 février 1831, signée Montalivet, elle a reçu la dénomination de rue des Écluses-Saint-Martin. Cette voie publique est coupée par le canal Saint-Martin. — Propriétés de 1 à 19 ter inclus, pas de retranch. ; 21, 23 et 25, redress. ; 2, 2 bis, 2 ter, 2 quater, 4, 4 bis, encoignure du quai de Valmy, 16, 20, 22, 28, 30 bis et 34, pas de retranch. Les autres constructions ne devront subir qu’un faible reculement. — Conduite d’eau entre la rue Grange-aux-Belles et le quai de Valmy.

Martin (rue des Fossés-Saint-).

Commence à la rue de la Chapelle, no  13 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Denis, no  218. Pas de numéro. Sa longueur est de 161 m. — 5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

Le plan de Verniquet l’indique sous le nom de Chemin de la Voirie. Sa dénomination actuelle lui vient de son voisinage des fossés dans lesquels on déchargeait autrefois les immondices. — Une décision ministérielle en date du 1er novembre 1808, signée Cretet, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés riveraines ne sont pas soumises à retranchement.

Martin (rue du Canal-Saint-).

Commence au quay de Valmy, no  177 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Martin, nos 226 et 228. Le dernier