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largeur, conformément à la déclaration du 16 mai 1765, qui sera nommée rue Martel, et aboutira d’un bout dans la rue des Petites-Écuries-du-Roi et de l’autre dans la rue de Paradis, la quelle sera aussi pavée à leurs frais et dans toute son étendue, et ensuite entretenue à nos frais, etc… Donné à Versailles le 6 septembre, l’an de grâce 1777, et de notre règne le 4e. Signé Louis. » — Ces lettres-patentes furent exécutées au mois de septembre 1778. — Une décision ministérielle, en date du 28 vendémiaire an X, signée Chaptal, a maintenu la largeur de 30 pieds. — Conduite d’eau depuis la rue de Paradis jusqu’à la borne fontaine.

Michel Martel, écuyer, avocat en parlement, notaire honoraire, conseiller du roi, quartinier, fut échevin de la ville de Paris de 1764 à 1766.

Marthe (rue Sainte-), voyez SAINTE-MARTHE.

Martial (impasse Saint-).

Située dans la rue Saint-Éloi, entre les nos 9 et 11. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 21 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

C’était, en 1398, la ruelle Saint-Martial. Elle aboutissait alors à la rue aux Fèves. En 1459, on la nommait rue Saint-Martial. Elle fut convertie en impasse à la fin du XVIe siècle. Elle tire son nom de l’église Saint-Martial, située dans la rue Saint-Éloi, à côté de cette impasse. — Une décision ministérielle du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions du côté gauche sont soumises à un retranchement qui varie de 30 c. à 1 m. 60 c. celles du côté opposé devront reculer de 1 m. 50 c. à 1 m. 70 c.

Martignac (rue de).

Commence à la place de Bellechasse ; finit à la rue de Grenelle-Saint-Germain, nos 128 bis et 130. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 167 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Elle a été ouverte, en 1828, sur les terrains dépendant des couvents de Bellechasse et des Carmélites (voir pour l’historique du premier de ces deux couvents, l’article de la rue de Bellechasse ; nous parlerons de la maison des Carmélites dans le cours du présent article). — La voie publique qui nous occupe, entièrement exécutée sur une largeur de 13 m., a reçu, en vertu d’une décision du roi en date du 15 avril 1839, le nom de Martignac. — Éclairage au gaz (compe Française).

Jean-Baptiste Silvère Gaye, vicomte de Martignac, naquit à Bordeaux le 20 juin 1770, et mourut le 3 avril 1832. Il fut successivement secrétaire de l’abbé Sièyes, procureur-général près la cour de Limoges, député du Lot-et-Garonne, commissaire civil à l’armée d’Espagne en 1823, directeur-général de l’enregistrement et des domaines et ministre de l’inférieur.

Couvent des Carmélites. — Des religieuses carmélites établies dans la rue Notre-Dame-des-Champs, désirant avoir dans l’intérieur de la ville une maison de refuge, sollicitèrent et obtinrent, en 1656, des lettres-patentes qui leur permirent de fonder un monastère dans la rue du Bouloi. Toutefois, elles ne pouvaient y recevoir que des novices, professes ou religieuses envoyées par le couvent de Notre-Dame-des-Champs. Ces entraves subsistèrent jusqu’en 1663. À cette époque, la reine Marie-Thérèse d’Autriche voulut, en l’honneur de sa patronne, fonder un nouveau couvent des Carmélites. Elle fit expédier en décembre de la même année, des lettres-patentes qui autorisaient l’établissement d’un second monastère dans la rue du Bouloi. Cette communauté devait être tout-à-fait indépendante de celle de Notre-Dame-des-Champs. La première pierre de l’église de ces nouvelles religieuses fut posée le 20 janvier 1664. Cependant leur habitation étant trop petite, elles demandèrent la permission de s’établir dans la rue de Grenelle-Saint-Germain. Cette autorisation leur fut accordée par lettres-patentes données à Compiègne au mois d’octobre 1688. — La communauté des Carmélites, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Les bâtiments et terrains furent affectés au service du ministère de la guerre. On y établit la garde des consuls, puis un dépôt de fourrages. Enfin les 3, 4 et 9 juin 1828, ils furent vendus avec ceux qui provenaient du couvent de Bellechasse. Sur leur emplacement, on a formé plusieurs rues et une place dont nous avons donné la désignation à l’article de la rue de Bellechasse.

Martin (boulevart Saint-).

Commence aux rues du Temple, no  139, et de Bondy ; finit aux rues Saint-Martin, no  260, et de Bondy, no  23. Le dernier impair est 61 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 601 m. — Les numéros impairs sont du 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs ; les numéros pairs dépendent du 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Un arrêt du conseil du 7 juin 1670 prescrivit la formation de ce boulevart. Cette voie publique doit son nom à la porte Saint-Martin. — Une décision ministérielle du 28 messidor an X, signée Chaptal, a déterminé l’alignement de ce boulevart par une parallèle au centre des arbres des contr’allées, et à 2 m. de distance. Les constructions riveraines, à l’exception du théâtre de la porte Saint-Martin, ne sont pas soumises à retranchement. La largeur de la chaussée est de 19 m. En 1841, on a exécuté dans cette voie publique d’importants travaux de nivellement. — Conduite d’eau dans une partie. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

On remarque sur ce boulevart le Château-d’Eau, alimenté par le bassin de la Villette. Il est composé de trois socles circulaires au milieu desquels on voit une double coupe en bronze entourée de quatre têtes de