Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


par un arrêt du parlement en date du 26 février 1637, la rue fut immédiatement ouverte. — Une décision ministérielle à la date du 2 messidor an VIII, signée L. Bonaparte, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. La maison no  23 et les dépendances de la prison de l’Abbaye sont à l’alignement. — Égout et conduite d’eau dans une partie. — Éclairage au gaz (compe Française).

Marie (avenue Sainte-).

Commence à la rue du Faubourg-du-Roule, no  73 ter ; finit au chemin de ronde de la barrière du Roule. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 48. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Cette avenue, qui est propriété particulière, fut ouverte en 1822 par M. Estienne, qui lui a donné le nom de sa fille Marie. À ses deux extrémités sont des grilles que l’on ferme pendant la nuit.

Marie (barrière Sainte-).

Située à l’extrémité de la rue de Lubeck.

Elle consiste en deux bâtiments avec façade couronnée d’un cintre et doit son nom à l’ancien couvent de la Visitation dit de Sainte-Marie. Cette barrière est aujourd’hui fermée. (Voir l’article Barrières.)

Marie (chemin de ronde de la barrière Sainte-).

Commence à la barrière Sainte-Marie ; finit à la barrière Francklin. Pas de numéro. Sa longueur est de 390 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Une partie de ce chemin de ronde est impraticable en raison de la pente très rapide des hauteurs de Chaillot. (Voir l’article Chemins de ronde.)

Marie (pont).

Situé entre le quai des Ormes et ceux d’Anjou et de Bourbon.

En 1371, dit Sauval, à peu près en cet endroit se trouvait un pont connu sous le nom de pont de Fust (de bois), d’après saint Bernard aux Barrés. — « Ordonnance du bureau de la ville, 27 juin 1618. Veu les lettres-patentes du 6 may 1614 pour la construction d’un pont de pierre à travers la rivière de Seyne, en conséquence du contract faict par sa majesté au sieur Marie (Christophe). Veu le rapport à nous addressé, avons ordonné qu’iceluy pont sera basty et construict vis-à-vis de la rue des Nonnains-d’Hyerres, pour aller de droict alignement au travers de la rivière sur le quai de la Tournelle, etc. Fait au bureau de la ville les d. jour, mois et an que dessus. » La construction du pont, suspendue et reprise à différentes époques, fut achevée en 1635. Ce pont était bordé de maisons des deux côtés. Le 1er mars 1658, la Seine extraordinairement débordée, détruisit deux arches du côté de l’île. Plusieurs personnes périrent. Il s’y trouvait deux maisons habitées par des notaires, l’une d’elles fut engloutie avec les arches du pont, et le notaire fut entraîné avec tous ses papiers. — Le roi ordonna la reconstruction de ces deux arches ; en attendant que cet ordre fut exécuté, on rétablit à leur place les arches en bois, et sur le pont un péage qui devait se percevoir sur les passants pendant dix ans, et dont le produit devait être employé à la construction des arches abattues. Sa restauration s’exécuta à l’expiration de ces dix années. On rebâtit les arches en pierre sans toutefois élever des maisons dessus, de sorte que depuis 1670 jusqu’à la fin de l’année 1788, ce pont resta en partie couvert de constructions, tandis que le surplus laissait un vide qui faisait désirer la destruction de celles qui existaient encore. Un édit du mois de septembre 1786 porte ce qui suit : « Il sera procédé à la démolition des maisons sur le Pont-Marie et des ailes qui en dépendent. » — Au commencement de l’année 1789 le pont fut entièrement débarrassé de maisons. On les remplaça par des trottoirs commodes, la route fut élargie, la pente adoucie. Le pont Marie est composé de cinq arches en plein cintre de 12 m. 80 c. à 14 m. 20 c. d’ouverture ; les piles sont décorées comme celles du pont Saint-Michel. La largeur d’une tête à l’autre est de 23 m. 70 c. Sa longueur entre les culées est de 93 m. 97 c.

Marie (temple Sainte-).

Situé dans la rue Saint-Antoine, entre les nos 214 et 216. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

C’était autrefois l’église du couvent de la Visitation des Filles-Sainte-Marie. Saint François de Sales, évêque de Genève, fut le fondateur de cette communauté. Ces religieuses s’établirent d’abord dans la petite ville d’Anneci. On leur donna le nom de Filles de la Visitation, parce qu’elles visitaient les pauvres malades et leur prodiguaient les soins les plus touchants. Jeanne-Françoise Frémiot, veuve du baron de Chantal, conduisit de Bourges, par ordre de François de Sales, trois religieuses qui, le 6 avril 1619, arrivèrent à Paris. Elles se logèrent d’abord dans le faubourg Saint-Marcel. En 1621, elles vinrent habiter une maison appelée l’hôtel du Petit-Bourbon, situé dans les rues du Petit-Musc et de la Cerisaie. Le nombre des prosélytes augmentant chaque jour, ces religieuses furent forcées de changer encore d’habitation. La supérieure Hélène-Angélique l’Huillier acheta, en 1628, pour sa communauté, l’hôtel de Cossé, rue Saint-Antoine. En 1632, on y fit bâtir une église sur le modèle de Notre-Dame-de-la-Rotonde à Rome, et sur les dessins du célèbre François Mansart. Achevée en 1634, on lui donna le nom de Notre-Dame-des-Anges. Dans la nef, on voyait le tombeau de Nicolas Fouquet, mort en 1680, dans la citadelle de Pignerol, où il avait été enfermé sans jugement pour avoir abusé des finances de l’État. Ce couvent fut supprimé en 1790. Devenu propriété nationale, il fut vendu à divers particuliers, à l’exception de l’église, les 10 mars 1792, 6 juin, 10, 25 juillet et 28 août 1796. Sur une partie de ces terrains on a