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Sa longueur est de 95 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Cette rue était presqu’entièrement bâtie à la fin du XIIe siècle. Elle doit son nom aux comtes de Mâcon, dont l’hôtel bordait une partie de cette voie publique. Dans le terrier de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, à l’année 1523, on lit : rue Vieille-Bouclerie, dite Mâcon, entre deux portes, maison aboutissant par derrière à celle de la rue de la Harpe. — Une décision ministérielle du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette dimension est portée à 10 m. Les maisons nos 5 et 9 sont alignées. La propriété no  1 ne devra subir qu’un léger redressement. Le surplus de ce côté est soumis à un retranchement qui varie de 1 m. 70 à 3 m. 50 c. Les constructions du côté des numéros pairs devront reculer de 3 m. 60 c. à 5 m.

Maçons (rue des).

Commence à la rue des Mathurins, nos 17 et 19 ; finit à la place Sorbonne, no  4, et à la rue Neuve-de-Richelieu, no  2. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 189 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

L’emplacement de cette rue se trouvait compris anciennement dans l’enceinte du palais des Thermes. Elle était entièrement construite au commencement du XIIIe siècle. En 1254 et 1263 on l’appelait rue des Maçons. Cette rue se prolongeait autrefois jusqu’à celle des Poirées ; une partie en a été retranchée pour former la place Sorbonne. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an XIII, signée Champagny, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 70 c. à 2 m. 80 c. Les maisons nos 6 bis, 8 et 10 sont alignées. Le surplus, de ce côté, devra reculer de 50 c. environ.

Madame (rue).

Commence à la rue Mézières, nos 5 et 7 ; finit à la rue de l’Ouest, nos 9 et 11. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 477 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Partie comprise entre les rues de Vaugirard et de l’Ouest. — Elle a été ouverte, en 1790, sur l’emplacement d’une partie du jardin du Luxembourg, appartenant alors à son A. R. Monsieur. Ce prince, qui régna depuis sous le nom de Louis XVIII, appela la nouvelle voie publique rue Madame, en l’honneur de Marie-Joséphine Louise de Savoie, princesse de Sardaigne, Madame, son épouse.

En 1793, cette rue, dont la largeur était fixée à 11 m. 69 c., reçut la dénomination de rue des Citoyennes. En 1806 elle reprit son premier nom. La largeur de 11 m. 69 c. a été maintenue par une ordonnance royale du 12 mai 1841.

Partie comprise entre la rue Mézières et cette de Vaugirard. — Une ordonnance royale du 6 octobre 1824 porte ce qui suit : « Vu les contrats de vente des anciens couvents du Précieux-Sang et du Noviciat des Jésuites à Paris, en date des 4 et 21 fructidor an V, contenant la condition par les acquéreurs de livrer le terrain nécessaire à la formation d’une nouvelle rue de 30 pieds de large, dans le prolongement de la rue Madame jusqu’à la rue Mézières, vis-à-vis celle du Gindre ; vu le plan de ce prolongement arrêté par le ministre de l’intérieur, le 14 vendémiaire an XIII, et qui en portait la largeur à 10 m. ; vu la proposition du préfet de la Seine, de donner à cette nouvelle rue une largeur de 11 m. 69 c. (36 pieds) égale à celle de la rue Madame, etc… ; nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : — Article 1er. La rue Madame, à Paris, sera prolongée sur une même largeur de 11 m. 69 c. jusqu’à la rue Mézières. — Art. 2. Les propriétaires riverains qui, aux termes de leurs contrats d’acquisition, sont tenus de fournir le terrain nécessaire à la nouvelle rue sur 30 pieds de largeur, seront indemnisés du surplus à dire d’experts, etc. » En vertu d’un arrêté préfectoral du 11 septembre 1837, on a procédé à la régularisation du numérotage de la rue Madame. Les constructions riveraines de cette voie publique sont alignées. — Égout entre les rues Honoré-Chevalier et de l’Ouest. — Conduite d’eau depuis la rue Mézières jusqu’à celle de Vaugirard. — Éclairage au gaz (compe Française).

Couvent des religieuses du Précieux-Sang. — La réforme ayant été introduite dans un couvent de l’ordre de Cîteaux de la ville de Grenoble, plusieurs religieuses, désirant fonder un établissement à Paris, s’adressèrent à l’abbé de Saint-Germain-des-Prés, afin d’en obtenir l’autorisation. Le 20 décembre 1635, permission leur fut accordée. Elles achetèrent alors une maison située à l’encoignure des rues du Pot-de-Fer et Mézières, et s’y installèrent en 1636 après avoir reçu de la duchesse d’Aiguillon une somme de 8,050 livres. Dans l’espace de vingt années, les religieuses contractèrent des dettes si considérables qu’elles furent obligées d’abandonner leur maison. En 1656, elles prirent à loyer une propriété située dans la rue du Bac. Des personnes charitables vinrent à leur secours et par leurs libéralités fournirent à ces religieuses la facilité d’acquérir, dans la rue de Vaugirard, une maison qu’elles disposèrent suivant leurs besoins. Elles tirent construire une chapelle qui fut bénite le 20 février 1659, sous le vocable du précieux sang de Notre Seigneur, et le même jour elles prirent possession de leur nouveau monastère. Cette communauté ayant été supprimée en 1790, devint propriété nationale, et fut vendue en deux lots, le 4 fructidor an V. Elle contenait une superficie de 2,642 m. 84 c.

Noviciat des Jésuites. Profitant de l’édit de septembre 1603, qui les établissait en France, les Jésuites, qui n’avaient à Paris que deux établissements, le collége et la maison professe, conçurent le projet de