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façades du Louvre, décorées de trois ordres d’architecture, sont entièrement pareilles ; la quatrième avec deux ordres, un attique et un pavillon couronné d’un dôme au milieu de l’aile, a été rétablie d’après les plans de Pierre Lescot.

Réunion des deux palais du Louvre et des Tuileries.

Le Louvre et les Tuileries qui sont destinés à ne former qu’un seul édifice, n’ayant pas été construits par un seul monarque et sur un plan bien arrêté, les architectes auront de la peine à vaincre les difficultés que présentent les dispositions irrégulières de ces deux monuments. — « Le Louvre, qu’il faut considérer (disent MM. Percier et Fontaine) comme la restauration d’un vieux château, avait été élevé à l’extrémité de la ville, près des bords de la Seine, et en partie sur des fondations anciennes. Le château des Tuileries, dont on avait voulu faire une habitation de campagne agréable, était bâti isolément hors de la ville, sans aucun rapport avec la position du Louvre. Ainsi il est résulté que tout, dans la situation respective de ces deux édifices, est l’effet de plusieurs hasards contraires. L’ordonnance, la décoration, les hauteurs des façades ne s’accordent sur aucun plan ; les axes du milieu des deux palais ne se correspondent point, le parallélisme des deux façades est disparate. Le sol même en plusieurs parties varie au point que, des rez-de-chaussée de la galerie du Musée au niveau de la cour du Louvre, on trouve près de 3 m. de différence. — L’empereur, après s’être fait rendre un compte exact de ces deux palais, décida que le plan général pour la réunion du Louvre et des Tuileries serait exécuté ainsi que nous allons l’indiquer. Les deux palais du Louvre et des Tuileries seront séparés par une ligne transversale, qui contiendra au premier la bibliothèque nationale avec tout ce qui en dépend, et qui au rez-de-chaussée aura un large portique traversant la place du Carrousel jusqu’au quai. L’aile neuve des Tuileries, destinée à loger les services administratifs de la maison, sera continuée jusqu’à la rencontre du portique de l’aile transversale. Une fontaine publique, de forme ronde, placée au point d’intersection de l’axe des deux palais, entre l’arc de triomphe de l’entrée de la cour des Tuileries et l’aile de la bibliothèque, empêchera que d’aucun point on ne puisse découvrir en même temps les deux milieux et par conséquent leur irrégularité. Toutes les différences du parallélisme, de disposition locale et d’ordonnance, seront ainsi rejetées dans les divisions des murs et des pièces sur la largeur de l’aile transversale. La décoration extérieure des trois ailes au midi, au nord et au levant du château, sera semblable et conforme à ce qui est fait dans l’aile du Musée et dans l’aile neuve, presqu’entièrement bâtie en face. L’aile du Louvre du côté des Tuileries, autrement dite l’aile de l’horloge, sera précédée d’une avant-cour entourée de portiques et de bâtiments dont le plan et l’ordonnance sont indiqués par l’état de la décoration des constructions premières et par la disposition du pavillon de l’entrée du Musée. Ces bâtiments contiendront des salles d’assemblées et d’expositions pour les corps savants, l’Université, l’Institut, les corporations utiles et les établissements qui ont pour objet l’encouragement des arts et de l’industrie ; plus un appartement d’honneur, plusieurs autres appartements et logements de suite ; les écuries, les remises et tout ce qui dépend de ce service, occuperont l’étage bas de la cour, entre l’aile du midi de l’avant-cour du Louvre et la galerie du Musée. La salle de théâtre de l’Opéra, bâtie isolément sur la place du Palais-Royal, et faisant face à l’entrée principale de ce palais, communiquera à l’aile des fêtes par un arc couvert ; un pavillon pareil à celui de l’entrée du Musée, formera de l’autre côté le porche de l’église du Louvre, commencée pour remplacer celle de Saint-Germain-l’Auxerrois qui sera démolie lorsqu’on exécutera la place et le percement de la rue du Trône. » — Tel était le magnifique programme arrêté par Napoléon. Les deux palais du Louvre et des Tuileries, unis, confondus, devaient former un seul monument dont les proportions eussent répondu à la grandeur de la capitale. L’empire a disparu et le Louvre reste inachevé. Il appartient à la royauté nouvelle de terminer cet édifice et d’inscrire glorieusement son nom sur le plus beau monument de la France.

Louvre (place du).

Commence aux quais du Louvre et de l’École, no 34 ; finit à la place de l’Oratoire et à la rue des Poulies, no 2. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par la colonnade du Louvre ; le dernier pair est 26. Sa longueur est de 205 m. — 4e arrondissement ; le côté gauche et les numéros de 2 à 10 sont du quartier du Louvre ; les numéros de 12 à 26 dépendent du quartier Saint-Honoré.

En 1300 et 1313, une voie publique nommée Osteriche, depuis Autriche, régnait le long de l’ancien Louvre et aboutissait au quai. Elle prit plus tard la dénomination de rue du Petit-Bourbon, en raison de l’hôtel du Petit-Bourbon, dont nous parlerons dans le cours du présent article. En 1806, on lui donna le nom de place d’Iéna ; en 1814, celui du Louvre. — Une décision ministérielle du 17 frimaire an XI, signée Chaptal, a fixé l’alignement de cette voie publique. Propriétés de 2 à 6, retranch. 6 m. à 8 m. 50 c. ; maison à l’encoignure gauche de la place Saint-Germain-l’Auxerrois, ret. réduit 2 m. 20 c. ; celles de 8 à 18 devront avancer sur leurs vestiges actuels ; 20, alignée ; 22, redress. ; 24, ret. 60 c. ; 26, alignée. — Égout entre le quai et la rue des Fossés-Saint-Germain-l’Auxerrois. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Dans la rue d’Autriche on voyait l’hôtel du Petit-Bourbon, ainsi dénommé parce qu’il servait de demeure