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Les constructions du côté gauche devront reculer de 3 m. Celles du côté opposé ne sont pas soumises à retranchement.

Lard (rue au).

Commence à la rue de la Lingerie, nos 13 et 15 ; finit à la rue Lenoir, nos 2 et 4. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 42 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Elle a été ainsi nommée parce qu’on y vendait du lard et de la charcuterie. — Une décision ministérielle du 24 juin 1817 fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Dans sa séance du 10 janvier 1840, le conseil municipal a délibéré que la rue au Lard ne serait soumise à aucun alignement. La largeur actuelle de cette voie publique qui débouche sous une arcade dans la rue de la Lingerie, est de 5 m. à 5 m. 50 c. — Éclairage au gaz (compe Française).

Las-Cases (rue).

Commence à la rue de Bellechasse, nos 34 et 36 ; finit à la rue Casimir-Périer, no  7, et à la place de Bellechasse. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 200 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Elle a été ouverte, en 1828, sur une partie des terrains dépendant du couvent des religieuses de Bellechasse, et dont la vente avait été effectuée par le domaine de l’État les 3, 4 et 9 juin de la même année. Cette voie publique est entièrement exécutée sur une largeur de 13 m. ; elle se prolonge comme impasse dans la rue Martignac. En 1830, elle a reçu le nom de rue Las-Cases. M. le comte de Las-Cases, dont le dévouement à l’empereur a été si honorable, est mort en 1842. (Voyez l’article de la rue de Bellechasse). — Portion d’égout du côté de la rue Casimir-Périer. — Conduite d’eau depuis cette rue jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe française).

Latour-Maubourg (boulevart).

Commence à l’avenue de Tourville, no  7 ; finit à l’avenue La Motte-Piquet, no  1. Pas de numéro impair ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 321 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Une ordonnance royale du 11 juillet 1827 porte ce qui suit : « Vu l’arrêté du gouvernement du 15 avril 1798 (26 germinal an VI), qui ordonne l’ouverture d’un boulevart sur le côté occidental de l’hôtel des militaires-invalides à Paris ; vu le décret du 25 mars 1811, qui a modifié les dispositions de cet arrêté, etc. ; vu la délibération du conseil municipal de Paris en date du 24 novembre 1826 ; notre conseil d’état entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Article 1er. Il sera ouvert sur le côté occidental de l’Hôtel royal des Invalides, à Paris, un nouveau boulevart, conformément au plan ci-annexé, depuis l’avenue Tourville jusqu’à celle de La Motte-Piquet. — Art. 2. Les frais de pavage et de plantation de ce boulevart seront supportés par la ville de Paris, etc. » — « Séance du 24 novembre 1826. Le conseil municipal émet le vœu que ce nouveau boulevart prenne le nom de Latour-Maubourg, comme un hommage dû au gouverneur actuel de l’hôtel royal des militaires-invalides ». (Extrait de la délibération). L’ordonnance précitée fut immédiatement exécutée. — En vertu d’une loi du 19 mars 1838, le ministre des finances, au nom de l’État, a été autorisé à céder gratuitement à la ville de Paris le boulevart Latour-Maubourg. La ville est tenue expressément de conserver les formes et dimensions actuelles de cette voie publique, dont la largeur est de 27 m. 50 c. —

Latran (enclos et passage Saint-Jean-de-).

Situés dans la place Cambray, no  4, et dans la rue Saint-Jean-de-Beauvais, nos 22 et 34. Le dernier numéro est 23. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Les croisades ont donné naissance aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, ainsi qu’aux frères de la milice du Temple. L’institution de ces deux ordres était cependant différente. Les Templiers, plutôt soldats que religieux, veillaient à la sûreté des chemins, et protégeaient, l’épée à la main, les pèlerins qui allaient visiter les saints lieux. Les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, depuis nommés chevaliers de Rhodes et enfin chevaliers de Malte, se rapprochaient davantage de l’état religieux ; ils s’engageaient, ainsi que leur premier nom nous l’indique, à loger et défrayer les pélerins. Quelques historiens ont prétendu que la maison des hospitaliers existait à Paris, dans le clos Bruneau, depuis 1130. Les raisonnements qu’ils ont pu fournir ont été combattus victorieusement par Jaillot, qui fixe, ainsi que Sauval, leur premier établissement à l’année 1171. Saint Jean était le patron des hospitaliers, leur chapelle principale ou commanderie en porta également le nom. Vers la fin du XVIe siècle, cet ordre, appelé jusqu’alors Saint-Jean-de-Jérusalem, prit le nom de Saint-Jean-de-Latran. « Ne faudrait-il pas voir dans ce changement de dénomination, dit M. Géraud dans son ouvrage ayant pour titre : Paris sous Philippe-le-Bel, un témoignage de reconnaissance pour le dix-neuvième concile de Latran, tenu en 1517, qui, en se séparant, vota une imposition de décimes pour soutenir la guerre que le grand-maître des hospitaliers, Villiers de l’Île-Adam, faisait aux infidèles. » La commanderie de Saint-Jean-de-Latran occupait un vaste emplacement. Le clos contenait le grand hôtel habité par le commandeur. Il avait été bâti sous le magister de Jacques de Souvré. On y voyait aussi plusieurs maisons mal construites, et qui bordaient une grande cour où logeaient toutes sortes d’artisans qui jouissaient des mêmes droits de franchise que les habitants de l’enclos du temple. Une immense tour carrée, à quatre étages, était destinée aux pèlerins et aux malades qui demandaient l’hospitalité. L’église, desservie par un chapelain de l’ordre de Malte, servait de paroisse à tous les habitants de Saint-Jean-de-Latran. Le commandeur jouissait dans cet enclos de la justice haute,