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12 Vaporisation de l’Éther.  

dépend du degré de température & de pression qu’ils éprouvent.

Nous avons fait voir, M. de la Place & moi, dans un Mémoire que nous avons lu à l’Académie en 1777, mais qui n’a pas été imprimé, que lorsque l’éther étoit soumis à une pression de 28 pouces de mercure, c’est-à-dire, à une pression égale à celle de l’atmosphère, il entroit en ébullition à 32 ou 33 degrés du thermomètre de mercure. M. de Luc, qui a fait des recherches analogues sur l’esprit de vin, a reconnu qu’il entroit en ébullition à 67 degrés. Enfin, tout le monde sait que l’eau commence à bouillir à 80 degrés. L’ébullition n’étant autre chose que la vaporisation d’un fluide, ou le moment de son passage de l’état liquide à celui d’un fluide élastique aériforme, il étoit évident qu’en tenant constamment de l’éther à une température supérieure à 33 degrés & au degré habituel de pression de l’atmosphère, on devoit l’obtenir dans l’état d’un fluide aériforme ; que la même chose devoit arriver à l’esprit de vin au-dessus de 67 degrés, & à l’eau au-dessus de 80, c’est ce qui s’est trouvé parfaitement confirmé par les expériences suivantes[1].

  1. Mém. Académ. 1780, page 335.