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  Combustion des Végétaux. 165

échauffoit une substance végétale dans un appareil distillatoire, les principes qui la composent, l’oxygène, l’hydrogène & le carbone, & qui formoient une combinaison triple dans un état d’équilibre, se réunissoient deux à deux en obéissant aux affinités qui doivent avoir lieu suivant le degré de température. Ainsi à la première impression du feu, & dès que la chaleur excède celle de l’eau bouillante, l’oxygène & l’hydrogène se réunissent pour former de l’eau. Bientôt après une portion de carbone & une d’hydrogène se combinent pour former de l’huile. Lorsqu’ensuite par le progrès de la distillation on est parvenu à une chaleur rouge, l’huile & l’eau même qui s’étoient formées se décomposent ; l’oxygène & le carbone forment l’acide carbonique, une grande quantité de gaz hydrogène devenue libre se dégage & s’échappe ; enfin il ne reste plus que du charbon dans la cornue.

La plus grande partie de ces phénomènes se retrouvent dans la combustion des végétaux à l’air libre : mais alors la présence de l’air, introduit dans l’opération trois ingrédients nouveaux, dont deux au moins apportent des changements considérables dans les résultats de l’opération. Ces ingrédiens sont l’oxygène de l’air, l’azote & le calorique. A mesure que l’hydrogène