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  Leur combinaison avec l’oxygène. 83

nation, augmentent de poids à proportion de l’oxygène qu’elles absorbent ; en même temps elles perdent leur éclat métallique & se réduisent en une poudre terreuse. Les métaux dans cet état ne doivent point être considérés comme entièrement saturés d’oxygène, par la raison que leur action sur ce principe est balancée par la force d’attraction qu’exerce sur lui le calorique. L’oxygène dans la calcination des métaux, obéit donc réellement à deux forces, à celle exercée par le calorique, à celle exercée par le métal ; il ne tend à s’unir à ce dernier qu’en raison de la différence de ces deux forces, de l’excès de l’une sur l’autre, & cet excès en général n’est pas fort considérable. Aussi les substances métalliques, en s’oxygénant dans l’air & dans le gaz oxygène, ne se convertissent-elles point en acides, comme le soufre, le phosphore & le charbon : il se forme des substances intermédiaires qui commencent à se rapprocher de l’état salin, mais qui n’ont pas encore acquis toutes les propriétés salines. Les anciens ont donné le nom de chaux, non seulement aux métaux amenés à cet état, mais encore à toute substance qui avoit été exposée long-temps à l’action du feu sans se fondre. Ils ont fait en conséquence du mot chaux un nom générique, & ils ont confondu sous ce nom, & la pierre calcaire,