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Hans Richter, et qui entonna, au moment où Mme  Wagner sortit sur le perron, une délicieuse pièce composée par l’heureux père, sur une vieille berceuse allemande, et quatre leit-motifs qui se trouvent réunis dans le troisième acte de Siegfried : la Paix, le Sommeil, Siegfried trésor du monde, la Décision d’aimer. Cette pièce fut publiée sous le nom de Siegfried-Idyll en 1877.

Le roi Louis II, impatient d’entendre l’Or du Rhin, en avait exigé une représentation à Munich, malgré toutes les difficultés de mise en scène et d’exécution qui se présentèrent. Le résultat fut médiocre, et l’œuvre, incomprise d’un public mal préparé, fut accueillie froidement. L’année suivante la Walkyrie obtint un bien plus grand succès, mais ces représentations ne faisaient qu’augmenter le désir qu’avaient le Maître et son royal protecteur d’édifier une scène spéciale pour y donner l’ensemble de la Tétralogie.

Après avoir publié ses deux études sur l’Art de diriger et sur Beethoven, Wagner se mit en campagne pour trouver le pays idéal où installer son théâtre.

La vie du Maître pendant les années qui suivirent, si intimement liée avec l’histoire du Théâtre de Bayreuth, sera tracée à la fin de ce chapitre. Disons pourtant qu’en 1875 Wagner eut la satisfaction d’entendre à Vienne Tannhauser et Lohengrin exécutés intégralement. C’est lui qui dirigea les répétitions. On donna également avec succès Tristan à Berlin en 1876. En 1877, la série de concerts qu’il consentit à aller diriger à Londres alternativement avec son dévoué collaborateur Hans Richter, lui valut des marques de sympathie de la famille royale, et des ovations enthousiastes de la part du public londonien, qui apprécia hautement aussi son remarquable lieutenant. Il fit exécuter avec succès sa Kaisermarsch et des fragments