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tions sont multiples et participent de celles de chef du Chant, de chef des Chœurs, de souffleur, de répétiteur d’accompagnateur chargé de l’étude des rôles ; ils sont constamment disséminés sur le théâtre, les uns à poste fixe, à droite et à gauche du rideau, les autres suivant les chanteurs, en se dissimulant derrière les portants et les décors, tous une partition à la main, s’occupant sans cesse à guider les acteurs, à leur donner le ton, à battre la mesure pour les faire partir, à assurer la concordance absolue entre la manœuvre des trucs et le texte musical, à donner le signal pour les effets de lumière, etc. Ce sont les officiers d’ordonnance du chef. Rentrent encore dans leurs attributions le jeu des instruments d’un emploi exceptionnel, du grand orgue dans Lohengrin et dans les Maîtres Chanteurs, d’un autre orgue tout petit (il n’a que quatre tuyaux), qui est placé dans un coin de l’orchestre et sert notamment à renforcer le mi ♭, au début de L’Or du Rhin, du Glockenspiel, des Cloches, du Luth de Beckmesser, du tonnerre… Inutile de dire que ces importantes fonctions, pleines de responsabilité, ne peuvent être remplies que par des musiciens d’une sûreté impeccable, doués d’un grand sang-froid et capables d’initiative. En 1876, Mottl était au nombre des assistants ; plus tard on y voit fréquemment les noms d’Humperdinck, de Carl Armbruster, capellmeister à Londres ; de Heinrich Porges ; enfin, en 1892 et 1894, Siegfried Wagner y prélude à ses fonctions de chef d’orchestre.

Je regrette de ne pouvoir donner les noms de tous ces vaillants musiciens, venus de tous les points de l’Allemagne, de l’Autriche, de l’Angleterre, de la Suisse, de la Russie… En 1876, la France n’était représentée à l’orchestre que par un M. Laurent, alors violoniste à Montbéliard ; en 1896, deux Français ont participé à l’exécution, l’un