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avons trouvés pour la première fois dans le terrible Duo du 1er  acte (scène iii) ; dans l’action du héros alors sous le pouvoir dun charme, ils avaient pour signification ce qui était pour lui la loyauté chevaleresque ; ici, ils représentent pour Brünnhilde la froide et incompréhensible trahison. Après un rappel du Sort, elle s’adresse aux dieux ; alors, c’est Le Walhalla, L’Annonce d’une nouvelle vie, qui reparaissent plus émouvants que jamais ; à La Servitude, à La Malédiction de l’anneau, et à La Détresse des dieux, succède comme un adieu, triste et pourtant radieux, un dernier Salut au Walhalla.

La Puissance divine reparaît un instant, suivie du Déclin des dieux et du Rhin, trois motifs prochement apparentés ; c’est aux Filles du Rhin qu’elle parle, maintenant, de L’Or qu’elle va leur rendre, sous la forme de L’Anneau que le feu du bûcher va enfin délivrer de La Malédiction qui pèse sur lui.

Aux accents d’une énergie brutale du Traité succèdent les dessins crépitants du Charme des flammes, de Loge, du Déclin des dieux, des Nornes ; Brünnhilde a saisi une torche, et, après avoir embrasé le bûcher, elle a lancé un brandon d’incendie jusqu’au Walhalla.

La Chevauchée reparaît, impétueuse et farouche ; c’est à son fidèle Grane qu’elle s’adresse à présent, c’est lui qui la portera vivante sur le bûcher, et y mourra héroïquement comme elle. Alors apparaît dans sa prodigieuse splendeur le magnifique motif de La Rédemption par l’amour, que l’auteur génial, après nous l’avoir seulement laissé entrevoir au 3e acte de « la Walkyrie » (scène i, dans le rôle de Sieglinde), a tenu en réserve pour en faire ici l’auréole vibrante de la pure et intrépide héroïne. Ce jnotif vasans cesse montant et grandissant, s’entrelaçant amoureusement avec celui de Siegfried gardien de l’épée,