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jours, dans l’ordre de leur production : Salut à l’amour, Loge, Siegfried gardien de l’épée, Le Sort, L’Héritage du monde, L’Anneau, La Chevauchée, le cri de joie des Filles du Rhin, L’Or, La Chevauchée, L’Amour, Le Désir de voyager, L’Épée ; c’est encore le motif de Brünnhilde qui suit le héros du regard pendant qu’il s’éloigne, au début des pages symphoniques qui séparent le Prologue du 1er acte, puis, lorsqu’on ne le voit plus, résonne dans le lointain sa joyeuse fanfare de chasse, L’Appel du fils des bois, revenu à sa forme primitive ; dans ce même entr’acte on reconnaît La Décision d’aimer, Le Regret de l’amour, L’Adoration de l’or, L’Or et Le Rhin, La Puissance de l’anneau, et enfin Le Cri de triomphe du Nibelung, précédant de quelques mesures seulement le lever du rideau.

Comme on le voit, la plupart des précédents Leit-motifs sont suggestivement remémorés à l’auditeur dans ce vaste Prologue, sorte de récapitulation et de résumé des journées précédentes, qui prédispose merveilleusement l’esprit aux émotions violentes qui vont l’assaillir en ce dernier drame.

1er Acte.

Scène i. — Je laisse volontairement de côté, ici, quelques motifs d’importance relativement secondaire, se rapportant à la tribu des Gibichs et au personnage peu sympathique de Hagen, qui sont exposés dès les premières notes de l’acte ; bien que nettement caractérisés (ce qui permettra à tout lecteur sagace de les découvrir lui-même), ils n’ont qu’un emploi épisodique ; c’est ce qui me porte à n’en pas parler, dans cette étude forcément brève, pour m’attacher aux grands motifs typiques qui dominent l’œuvre entière et sont nécessaires pour sa complète intelligence. Faisons pourtant remarquer que