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De là les fréquentes allusions orchestrales à L’Oiseau qui l’a conduit, à Fafner dont le sang lui a donné le pouvoir de comprendre le chant des oiseaux, à La Forge où il a été élevé ; à La Race des Wälsungs dont il est issu ; à L’Amour de la vie qui l’anime ; les paroles du Voyageur, au contraire, sont soulignées par Wotan errant, par Le Walhalla, par Le Courroux de Wotan, plus tard par Le Traité, par les dessins chromatiques de Loge, par Le Charme des flammes, par La Chevauchée et Le Sommeil éternel, lorsqu’il déclare être le gardien de la roche où dort la Walkyrie ; à ces motifs, Siegfried, toujours inspiré par le souvenir de L’Oiseau, oppose les siens, Le Gardien de l’Épée, La Race des Wälsungs, puis enfin, d’un seul coup, L’Épée brise la lance du dieu. Alors reparaissent, assombris, Le Traité, Le Déclin des dieux, Le Regret de l’amour, toujours entremêlés des joyeux gazouillements de L’Oiseau, et Siegfried s’élance à travers les flammes, accompagné par la merveilleuse combinaison de thèmes typiques que nous avons déjà signalée par avance (p. 431) et où se retrouvent simultanément L’Appel du fils des bois, Le Charme des flammes, Siegfried gardien de l’Épée, L’Adoration de l’or, L’Oiseau, Loge, puis, quelques mesures plus loin, Le Sommeil éternel et Le Sommeil de Brünnhilde. Tout ce dernier déploiement de Leit-motifs a lieu pendant qu’un rideau de feu et de vapeurs embrasées nous masque le changement de décor.

Scène iii. — Les vapeurs se dissipent tandis que transparaissent les motifs du Sommeil de Brünnhilde et du Sort, suivis d’un chatoyant dessin des violons seuls, dans lequel on reconnaît en plus le profil de Freïa, la déesse de l’amour. Puis Le Sort, L’Adoration de l’or, L’Oiseau.

Pendant que Siegfried contemple la Walkyrie immo-