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En premier lieu, Wotan lui demande ce qu’il sait de « la race héroïque à laquelle il semble cruel ». La réponse de Mime est accompagnée par tous les motifs des Wälsungs, leur Race, leur Héroïsme, et même Siegfried gardien de l’Épée.

En second lieu, il veut savoir « quel fer doit brandir le jeune homme pour conquérir l’anneau en terrassant le Dragon ». Ici le seul motif qui se mélange à ceux de Mime rampant et de La Forge, c’est L’Epée, l’épée des dieux.

En troisième lieu enfin, il est mis en demeure de désigner « celui qui pourra reforger cette lame brisée ». C’est alors que Mime se perd, car il ne sait pas nommer Siegfried ; mais l’orchestre nous le fait connaître par le retour persistant de l’Amour de la vie, qui ne laisse aucun doute subsister sur la personnalité du héros.

Wotan va se retirer. L’harmonie étrange et solennelle qui la introduit, Wotan errant, reparaît, pour bientôt faire place à L’Épée, au Traité, au Dragon, lorsque le dieu vainqueur voue la tête du vaincu à celui qui n’a jamais connu la peur, à celui qui tuera le Dragon, autrement dit à Siegfried gardien de l’Épée.

Les sifflements railleurs de Loge apparaissent sous les dernières paroles de Wotan, pour continuer pendant une bonne partie de la scène qui vient.

Scène iii. — Quoique très développée et du plus grand intérêt, celle-ci s’analyse assez rapidement.

Mime, resté seul, est d’abord terrorisé par les crépitements de feu de Loge ; revient Siegfried, et avec lui les gais motifs du Désir de voyager et de L’Amour de la vie ; puis, accompagnant de la façon la plus spirituelle chaque phrase, parfois chaque mot du dialogue, on reconnaît successivement : Le Dragon, L’Épée, La Servitude,