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dont l’harmonisation est à peu près invariable, et dont la formule, généralement répétée deux fois, séparées par des silences, se dresse comme un énigmatique et lugubre point d’interrogation ; La Mort en dérive évidemment, puisque en supprimant ses trois notes de début on se trouve en présence de la double formule du Sort.

LA MORT
[partition à transcrire]

Ces nouveaux motifs, entremêlés à ceux du Walhalla, de Freïa, de La Chevauchée, de L’Amour avec La Fuite, du Courroux de Wotan, du Regret de l’amour, suffisent pour commenter l’action tant que Brünnhilde dépeint à Siegmund, qui ne veut pas abandonner Sieglinde, les splendeurs et les séductions de la céleste demeure ; mais à rinstant où le Wälsung désespéré lève son glaive sur sa femme endormie, nous entendons pour la première fois, sous une forme encore vague, le thème de Siegfried gardien de l’épée (voir 3e acte, scène i), qui nous révèle la présence de l’enfant dans le sein de sa mère. C’est alors que Brünnhilde, saisie d’une tendre émotion devant cet acte d’héroïsme, se décide, transgressant l’ordre divin, à prendre le parti de Siegmund, décision qui doit la perdre ; c’est alors aussi que, par un merveilleux trait de génie, Wagner transforme subitement le motif de La Mort de mineur en majeur, en change l’allure, y introduisant le rythme de La Fuite ; ce n’est plus le trépas de Siegmund qui est décrété, c’est celui de Hunding. À partir