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LE GRAAL

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En effet, comme Wagner nous l’a dit lui-même, c’est le retour du Saint-Graal sur la montagne des pieux chevaliers, au milieu d’une troupe d’anges, que cette introduction a pour mission d’exprimer.

Le motif mystérieux apparaît d’abord dans les régions suraiguës des violons divisés, passe aux instruments en bois, de là aux altos, violoncelles, clarinettes, cors et bassons, éclate aux trompettes et trombones, puis, après ce prodigieux crescendo, s’éteint graduellement et meurt dans le scintillement des violons en sourdine, nous laissant un éblouissement de vision surnaturelle qui est comme un avant-goût de « Parsifal[1] ».

  1. Il ne faut nullement s’étonner de voir ainsi apparaître, dès « Tannhauser » et « Lohengrin ». des germes qui, après s’être développés, s’épanouiront, bien des années plus tard, dans « Parsifal », la merveille des merveilles. C’est ainsi que Wagner a formé son propre langage ; il a toujours assimilé une pensée philosophique soit à un contour mélodique, soit à une forme harmonique ou ryth-