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s’y dessine déjà par une tendance marquée à éviter les répétitions de paroles, par la souplesse des liens qui unissent les morceaux, par la beauté et la pureté de la diction, et surtout peut-être par l’absence de toute idée de concession au goût public. On y trouve aussi de grandes envolées et des formes mélodiques qui lui sont bien personnelles.

DÉSIGNATION
des principaux Leit-motifs
de TANNHAUSER
dans l’ordre de leur
première apparition intégrale.
Ouverture 1er ACTE 2me ACTE 3me ACTE
[Pr.= Prélude] 1er tabl. 2me tabl. Pr. Pr.
SCÈNES : 1 2 3 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
Le Vénusberg .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Le Chant des Pèlerins .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Élisabeth .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Le Chant de Wolfram .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
La Damnation .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

L’ouverture contient en raccourci tout le résumé du drame.

En premier lieu apparaît le fameux Chœur des Pèlerins[1], représentant l’élément religieux ; il est d’abord présenté avec une gravité pleine d’onction, puis majestueusement développé sous un dessin persistant des violons, et il s’éteint en s’éloignant. Sans transition, le motif du Vénusberg nous transporte au séjour de la luxure et des jouissances maudites.

  1. Je crois superflu de noter en musique ici les thèmes ayant caractère indépendant, qui sont dans la mémoire de tous, et d’une riche abondance dans Tannhauser.