Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

labres en bronze qui valurent à leur auteur, Peter Vischer, son titre de maître dans la guilde des ciseleurs de bronze ; puis, surtout, le tabernacle qui se trouve à gauche du grand autel, et dont la merveilleuse dentelle de pierre est due au ciseau du maître Adam Kraft. L’artiste, qui figure avec ses deux aides à la base du monument, s’était engagé à terminer son œuvre en trois ans, et devait alors recevoir pour prix de son travail la somme de 700 florins ; mais, ayant été en retard de quatre ans, il fut réduit à 70 florins par le donateur du tabernacle.

Sur une des plus vastes places de la ville est située l’Église Notre-Dame, dont les multiples clochetons étages produisent un joli effet ; devant le portail, d’un beau style ogival, se trouve une grille de fer forgé fort intéressante ; l’intérieur est décoré richement de peintures polychromes qui se marient avec bonheur à l’éclat discret des ors. Le jubé produit un effet remarquable, surtout vu du baptistère qui forme vestibule.

Plus austère est Saint-Sébald, dont les plus anciennes parties datent du XIIIe siècle, et le chœur de 1377. Elle possède plusieurs œuvres d’Albert Dürer, et, au milieu du chœur, le tombeau du saint, magnifique monument en bronze coulé par Pierre Vischer de 1508 à 1519 ; on y voit les douze apôtres, des Pères de l’Église, puis enfin, au sommet, l’enfant Jésus tenant dans ses mains un globe qui est la clef au moyen de laquelle l’édifice entier peut être démonté.

Comme ces trois églises, l’Hôtel de ville mérite aussi une visite ; sa grande salle, voûtée en bois et ornée de fresques, date de 1340 ; l’une de ces fresques représente à n’en pas douter une exécution au moyen de la guillotine, ce qui amoindrit regrettablement les droits du docteur Guillotin à la reconnaissance des criminels.