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vaincu par la douleur et le remords. Le Landgrave et les chevaliers, touchés par la généreuse supplication de la miséricordieuse princesse, remettent leurs épées au fourreau ; le Landgrave engage alors celui dont l’âme est chargée d’un forfait si lourd, à aller implorer son pardon à Rome, se joignant pour cela à une troupe de jeunes pèlerins qui, partant de tous les points de la Thuringe, entreprennent en ce moment le saint voyage. S’il revient absous par le Souverain Pontife, les siens oublieront à leur tour sa faute. Tous se joignent au Landgrave pour lui promettre alors l’oubli de son crime.

Les chants pieux se font entendre dans le lointain : c’est la troupe des jeunes pèlerins déjà en marche pour la cité bénie. Tous écoutent avec émotion, et Tannhauser, maintenant soutenu par la divine espérance, se précipite avec exaltation à la suite des pécheurs repentants.


3me  Acte.

Scène i. — Le paysage est le même qu’à la fin du 1er  acte, mais avec un aspect automnal. Le jour est à son déclin ; on aperçoit dans la montagne Élisabeth qui, prosternée aux pieds de la Vierge, prie avec ferveur. Wolfram descend des bois à gauche et s’arrête en l’apercevant ; il contemple la sainte créature qui implore jour et nuit le Ciel pour celui qui l’a si cruellement trahie. Déjà, pense Wolfram, l’automne s’approche, annonçant le retour des pèlerins. Sera-t-il parmi les élus qui ont reçu l’absolution de leurs fautes ?…

Absorbé dans ses réflexions, il continue à descendre, lorsqu’on perçoit dans le lointain un chœur de vieux pèlerins qui s’approchent ; il s’arrête de nouveau. Élisabeth a entendu les chants ; elle supplie les bienheureux du ciel de l’assister dans ce moment plein d’angoisse, et se lève