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se reprend, confuse de cet élan profane, tout en laissant, avec une grâce empreinte d’une pudeur exquise, échapper le secret de son cœur virginal,

Tannhauser rend grâce au dieu de l’amour qui lui a permis de trouver, à l’aide de ses mélodies, le chemin de cette âme pure. Élisabeth mêle son hymne de bonheur à celui de son chevalier, tandis que Wolfram, qui aimait la jeune fille d’une tendresse discrète et profonde, contemple avec tristesse l’écroulement de son propre espoir.

Scène iii. — Pendant que les deux chevaliers s’éloignent ensemble, le Landgrave paraît, tout heureux de voir sa nièce revenir à la gaieté et à la vie ; il sollicite une confidence, que lajeune fille, émue, ne lui fait qu’à demi, mais il respecte son secret : le concours qui se prépare se chargera de le dévoiler peut-être !

Entendant les trompettes annoncer les seigneurs qu’il a conviés, il va, ainsi qu’Élisabeth, à l’entrée de la salle, recevoir ses invités, qui arrivent en masse.

Scène iv. — Les chevaliers, donnant la main aux nobles dames et conduits par des pages, saluent d’abord leur hôte le Landgrave et prince de Thuringe, puis se rangent sur des estrades disposées autour du siège surmonté d’un baldaquin, que vont occuper le Landgrave et sa nièce.

Scène v. — Les chanteurs, auxquels des tabourets ont été réservés en face de l’assemblée, entrent à leur tour et s’inclinent avec grâce et dignité, Tannhauser est à une extrémité, et Wolfram à l’autre.

Le Prince alors se lève, rappelle à l’assistance les mélodieux concours qui ont eu lieu déjà dans cette même salle et les glorieuses couronnes qui y ont été disputées, alors que ses armées combattaient, victorieuses, pour la majesté de l’Empire allemand.

Mais ce que le Landgrave propose de fêter en ce jour