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Une petite pièce sert de foyer aux instrumentistes pour y accorder leurs instruments, ce qu’ils ne doivent pas faire dans l’orchestre, où le silence est imposé.

Il n’y a pas de foyer pour le public ; la campagne voisine en tient lieu lorsqu’il fait beau, ce qui est fréquent en juillet et août ; en cas de mauvais temps, on se réfugie dans l’un des cafés-restaurants qui ont été établis tout à proximité, dès 1876, et subsistent toujours. Pourtant, de plain-pied avec la Loge, des Princes, dans le petit avant-corps construit après coup en 1882, il existe trois beaux salons, dont l’un est meublé en buffet salle à manger, qui peuvent servir de foyer aux invités privilégiés ; ces pièces servent aussi aux répétitions partielles, mais le public n’y pénètre pas. Enfin, tout à fait dans le haut, à l’étage de la galerie, dans une longue pièce en forme de couloir, sont pieusement conservées, suspendues aux murs, les innombrables couronnes envoyées de toutes les parties du monde à l’occasion des funérailles de Wagner ; là aussi on voit, sous un verre protecteur, l’ardoise sur laquelle il avait l’habitude d’écrire les heures de rendez-vous pour les répétitions, qui porte encore son dernier ordre du jour. Dans des pièces voisines s’entassent les archives, déjà volumineuses.

Extérieurement, l’édifice n’a rien de remarquable. C’est une grande construction en briques rouges, avec poutres apparentes, et un soubassement en pierre de taille, d’un aspect peu artistique en lui-même ; ce qu’il y a de mieux, c’est l’avant-corps en forme de Loggia, ajouté après coup, avec balcon, contenant les salons de réception ; mais tout cela n’a aucune prétention architecturale ; c’est conçu uniquement en vue de la commodité, des aménagements intérieurs, et ce but est bien atteint.