Page:Lavergne - Fleurs de France, 1924.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

fêtée, la plus demandée en mariage de toutes les demoiselles de la ville.

– Bah ! que sais-tu donc ?

– Je vous le dirai demain, dit Jack, l’heure avance. Je vois déjà les chaises et les carrosses escortés de flambeaux passer dans la rue. Allons à l’Aigle-d’Or avec armes et bagages. »


II

LA VEILLÉE DE CENDRILLON


Les dames de Haütern étaient parties : les chambrières, tasses d’avoir travaillé, tout le jour aux parures de bal, se jetèrent sur leur lit pour reposer quelques heures. Les autres domestiques se couchèrent, après avoir remis du bois dans les poêles, et Sabine Lichtlin se retira dans sa petite chambre. Elle devait veiller, et bien loin de regretter le bal, toute jeune et belle qu’elle était, elle se dit : Enfin je vais avoir une soirée à moi, et jouir du silence et des souvenirs’ du temps passé !

Elle ajusta son feu, sa lampe, et, posant sur sa petite table un léger coffret de bois de rose, dont la clef ne quittait jamais sa ceinture, elle l’ouvrit et prit quelques lettres, quelques fleurs et une bague ancienne en or guilloché de noir, et dont le chaton était formé par une table de saphir. Elle relut ces lettres : Plusieurs d’entre elles, d’une écriture baroque et tremblée, et dont le cachet portait des armoiries, ne contenaient que quelques mots, presque toujours les mêmes.

« Chère petite amie, je vous attends demain pour étudier avec vous notre duo. »

L’une d’elles, plus mal écrite que les autres, disait : « Je