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LE CHÂTEAU

bre 1693, Marie Gilberte institua pour son héritier universel son petit-fils, Messire François-Gaspard de Dio, marquis de Montpéroux, établissant toujours une substitution graduelle et perpétuelle qui s’étendait à tous ses descendants et à leur défaut à ceux de ses sœurs.

Elle mourut plus de cinq ans après, le 1er février 1699, à Paris, âgée de 73 ans[1]. Ce fut donc son petit-fils, le marquis de Montpéroux, qui devint, à cette date, propriétaire et seigneur de Bonaguil.

FRANÇOIS-GASPARD DE MONTPÉROUX

Lieutenant-général des armées du roi, puis maître de camp général de la cavalerie légère de France, ce marquis de Montpéroux, d’une ancienne famille originaire du Rouergue[2], prit part à toutes les guerres de la fin du règne de Louis XIV : il y montra les plus brillantes qualités. Il épousa Elisabeth-Françoise de Harville, qui ne lui donna aucun enfant. C’est lui qui, le 21 juin 1702, fit rendre par sa femme, « demeurant à Paris, en son hostel, rue Saint-Dominique, paroisse Saint-Sulpice, » cet acte d’hommage si important, suivi de l’aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de Bonaguil, qui jette une vive lumière, tant sur l’état du château à cette époque, que sur la délimitation, la contenance, les droits, domaines et revenus de la seigneurie. Dans ce précieux document que nous reproduisons, sous le No VII, in extenso, en appendice[3], nous voyons qu’en l’absence de son mari, furent rendus « l’aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de Bonaguil, par Dame Elisabeth Françoise de Harville, épouse de haut et puissant seigneur Messire François-Gaspard Eléonor, Palatin de Dio, cheva-

  1. Père Anselme, t. vii, p. 159.
  2. Le château fort de Montpeyroux se trouvait dans l’Aveyron, au sud de La Guiole. (M. de Barrau, t. ii, p. 229).
  3. Archives départementales de la Gironde. Série C, no 2245. Nous devons la connaissance et la copie collationnée de ce document, sur lequel nous appelons toute l’attention de nos lecteurs, à l’obligeance de M. Gouget, ancien archiviste du département de la Gironde.