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DE BONAGUIL

d’Allègre fut réintégrée dans ledit château en vertu d’un arrêt du 2 mai 1657.

Et, nous apprend toujours le susdit Mémoire, lors du procès-verbal qui fut dressé à cette occasion, il fut encore trouvé dans ledit château de Bonnaguille six domestiques ou gens affidéz au baron de Saint-Jean, qui abaissèrent le pont-levis et qui ouvrirent les portes dudit château, en vertu des sommations et injonctions réitérées qui leur en furent faites par ledit juge royal en vertu des arrêts du Parlement de Toulouse, faute de quoy ledit juge royal leur avait déclaré par son procès-verbal qu’il ferait abattre ledit pont et enfoncer les portes en vertu desdits arrests, qui furent suivis d’un arrest dudit Conseil privé du 23 octobre de la mesme année 1657.

Le baron de Saint-Jean fut condamné aux dépens, et il dut restituer tous les objets qu’il avait pris dans le château[1]

Marie-Gilberte eut encore à lutter contre les prétentions d’Antoinette de Roquefeuil, dame de la Peyrière, et celles d’Isabeau de Roquefeuil, au sujet des biens d’Antoine-Alexandre III, comme ayant été, dit le Mémoire, « condamné à mort par deffaut pour raison de meurtre par lui commis sur la personne du sieur de Claux. »

Puis ce fut le tour de l’évêque de Cahors, qui, à la suite de l’hommage qu’elle rendit au Roi, le 9 mars 1639, renouvela ses prétentions sur la baronnie de Castelnau. Vainement invoqua-t-elle la prescription. Elle fut, cette fois, condamnée par le Parlement de Toulouse, le 4 décembre 1658, à payer audit évêque « une rente de trois setiers de blé et deux setiers d’avoine et arrérages d’icelle depuis vingt-neuf ans[2]. »

Enfin, elle continua la lutte séculaire contre les consuls de Castelnau et leurs libertés communales, et, après des péripéties sans nombre, dans lesquelles il serait oiseux d’entrer ici, elle finit par venir à bout de leur résistance et par amoindrir leurs privilèges[3].

Rentrée en possession de tous les domaines de son illus-

  1. Archives de la baronnie de Castelnau ; Mémoire manuscrit adressé au Parlement de Toulouse. — Cf. Limayrac : Étude sur la baronnie de Castelnau, p. 285.
  2. Inventaire des titres, t. ii, pp. 541-542.
  3. Idem. Voir Limayrac, p. 287 et suivante ».