mier procès qu’elle engagea fut contre François-Alexandre de Roquefeuil, baron de Belfort, seigneur de Loubéjac, lequel, à la suite d’une sentence du sénéchal de Lauzerte, du 3 octobre 1637, qui ordonnait l’ouverture de la substitution en faveur de Gilberte, et moyennant une transaction et la somme de 17,000 livres, renonça à tous les biens sur lesquels il pouvait prétendre. Ce jugement lut confirmé par deux arrêts du Parlement de Toulouse, en date du 7 avril 1648 et du 9 mars 1651, qui mirent Gilberte en possession de la plupart des seigneuries possédées par Bringon[1].
Beaucoup plus opiniâtre fut sa lutte contre le baron de Saint-Jean, fils de François de Roquefeuil, chef de la branche de Saint-Jean et frère d’Antoine III, et au cours de laquelle eut lieu la prise à main armée du château de Bonaguil. Ce seigneur de Saint-Jean refusa, en effet, de se soumettre aux arrêts précédents du Parlement de Toulouse, et il eut recours à la violence. En avril 1656, il prit possession, à la tête de ses hommes d’armes, du château de Flaugnac, avec tous les titres et meubles qu’il contenait, l’occupa au détriment de Gilberte, et ne le rendit qu’un an après, à la suite d’un nouvel arrêt de la Cour de Toulouse du 2 mars 1657[2].
La même année il s’emparait également du château de Bonaguil.
Il en fit lever le pont-levis, dit un Mémoire adressé par Gilberte au Parlement de Toulouse, et y posa une garde avec des sentinelles bien armées pour empêcher l’entrée dudit château à ladite dame d’Alègre et à tous autres. Il en emporta les meubles, la vaisselle d’argent, l’or et l’argent monnayé, les pierreries, les billets et autres effets qui étaient enfermés à clef dans le trésor dudit château de Bonnaguil, où il ne fut pas possible à ladite dame de pénétrer.
Gilberte, écrit M. Limayrac, s’adressa de nouveau au Parlement, qui fit faire des informations, sur lesquelles le baron de Saint-Jean fut décrété de prise de corps. Ensuite la dame