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LE CHÂTEAU

s’empara, à la mort de son père, de la plus grande partie des biens de sa famille, au moyen de la substitution de Bringon qu’il fit ouvrir en sa faveur et dont il obtint un arrêt de confirmation. Le 4 février 1625, il épousa Claudine, de Saint-Aignan, dame de Confolens, Précors, la Gastine, et peu après partit pour l’armée. Il combattit en Italie en 1629, puis en Savoie et en Roussillon, après quoi il rentra définitivement dans ses domaines de Castelnau et de Bonaguil.

Un jour, raconte M. Limayrac, qu’il se promenait avec son beau-frère, Jacques de Lomagne, dont il avait à se plaindre et qui, en son absence, avait cherché à le dépouiller, une querelle s’engagea entre eux, au cours de laquelle Jacques de Lomagne lui reprocha son manque de courage. Tous deux dégainèrent, et Antoine-Alexandre transperça son beau-frère de cinq coups d epée. Condamné à mort pour ce fait, Louis XIII lui fit grâce, en raison des nombreux services rendus par lui et par sa famille[1].

Antoine-Alexandre mourut au commencement de l’année 1639. Avec lui s’éteignit la descendance mâle des seigneurs de Boquefeuil-Blanquefort, barons de Castelnau. De son mariage avec Claudine de Saint-Aignan, il avait eu quatre enfants :

1. François, mort sans alliance ;

2. Marie-Gilberte, qui devint héritière de toute la fortune ;

3 et 4. Isabeau et Catherine, religieuses.

MARIE-GILBERTE DE ROQUEFEUIL

Si Blanche de Lettes avait été le mauvais génie des seigneurs de Bonaguil, Marie-Gilberte au contraire peut en être considérée comme le bon ange. Ce fut elle, en effet, ma]gré son sexe, releva ia fortune de sa maison, et qui, à force de fermeté, d’énergie et de persévérance, finit par triompher de toutes les embûches que ses propres parents

  1. Registre manuscrit contenant des actes sur la succession. Cf. p. 282.