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Scène IV.

Les Mêmes, NANETTE.
NANETTE, rentrant avec un panier de provisions et de vin qu’elle dépose

auprès du guéridon. Voilà ce que j’ai trouvé de mieux.

GASTON, allant à elle et regardant[1].

Tout cela me semble très-appétissant.

NANETTE, mettant le couvert.

Quant au vin, c’est de celui que vous avez bu, il y a un mois, en célébrant la cinquantaine du mariage de M. et madame Denis.

GASTON.

Oui, oui, je le connais… Excellent, mais sournois en diable !

NANETTE.

Ah ! dame, du jurançon.

GASTON.

Et comme il avait mis notre respectable parrain en gaieté !

LUCILE.

Vraiment ?

GASTON.

Il riait, il chantait, il embrassait sa chère moitié ! (Il s’avance vers Lucile.)

LUCILE, vivement et reculant avec un effroi comique.

Monsieur, je ne veux pas que vous buviez de ce vin-là.

NANETTE.

Nous lui verserons beaucoup d’eau.

GASTON.

Ah ! Nanette…

NANETTE.

Voilà qui est prêt…. À table !

GASTON.

À table ! (Il conduit Lucile, qui se place à gauche du guéridon[2].)

NANETTE.

Et ne perdons pas de temps. J’ai commandé la voiture ; elle sera en bas dans un quart d’heure. (Bruit au dehors. Elle s’arrête.) Hein ?

GASTON.

Quoi !

  1. Nanette, Gaston, Lucile.
  2. Lucile, Gaston, Nanette.