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Car sa propre nourrice, (il est bon qu’on le sache)
Était morte au pays d’un coup de pied de vache.

« Barcé, dis à ma sœur de hâter son retour ;
Dis-lui que pour calmer cet ouragan d’amour,
Qui trouble ma cervelle et qui ternit ma gloire,
Elle amène des bœufs la troupe expiatoire,
Et toi sur ton front sec place un feuillage verd ;
Je veux d’un sacrifice au dieu du Styx offert
Achever ce matin la pompe différée,
Et brûlant du troyen la dépouille abhorée,
Laisser sur le bûcher, avec ses vieux haillons,
L’amour qu’ont dans mon sein allumé ses couillons. »
Elle dit, et la duègne, au lourd pas de tortue
Soudain à trottiner s’excite et s’évertue.

A ce noir appareil, à ces apprêts de mort,
Élise s’épouvante et frémit de son sort,
Son teint pâle et marbré dit l’effroi de son ame ;
Dans un orbite en sang roulant un œil de flamme,
Farouche, elle traverse à pas déconcertés.
Ces superbes salons, ces boudoirs désertés,