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Et crie aux matelots : « Réveillez-vous, enfans,
Hors du lit, braie au cul, rame en main, voile aux vents,
C’est un dieu qui le veut ; c’est un dieu qui l’ordonne,
Son éperon vainqueur me presse et m’éguillonne ;
Oui, quelque soit la haut ton rang et ton emploi,
Saint habitant des cieux, je reconnais ta loi ;
De ton trône azuré, de la céleste voûte,
Protège notre fuite, et guide notre route ;
Il dit, coupe le cable, et prend le gouvernail. »

Des matelots soudain la troupe est au travail :
On les voit tous ardens, tous arqués sur les rames,
Du mol acier des eaux faire jaillir les lames.
La mer a l’aviron qui l’agite et la fout,
Ouvre un vagin liquide où le foutre amer bout.
Et sur son sein ému qui gémit et qui fume,
Élève en tourbillons sa spermatique écume,
L’onde sous les vaisseaux à l’entour disparaît,
Et la rive de loin déjà baisse et décroit.

De Titon cependant l’épouse radieuse
Ouvrait vers l’orient sa course lumineuse,