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La pudeur rompre sa consigne,
La vertu baisser pavillon
Devant ces louvoyeurs dont l’adroit aiguillon
Ne va jamais en droite ligne ;
Qui, par mainte escarmouche, aiguisent le desir,
Acteurs jouant leur rôle au bord de la coulisse,
Qui prolongent le sacrifice,
Et paraphrasent le plaisir.

Mais pour ces vits grossiers à vulgaire encolure
Qui n’ont en marchant qu’une allure,
Qui ne chantent jamais que sur le même ton,
Ne touchent que la même corde,
Dont les discours sont sans exorde,
Les airs sans variation,
Et qui, mis vis-a-vis d’un con,
Ne savent lui parler que par monosyllabe,
Ton cœur doit être turc, et toute femme arabe.

Va chercher au Palais-royal
Ces sirennes à fesses molles,
Prêtresses de l’amour vénal,

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