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Dont m’abreuva dix ans le sort dans sa colère,
Tu pars ! tu vas demain abandonner ton frère,
Ton frère qui, privé de ta vive amitié,
Inquiet de ton sort, ne vivra qu’à moitié !
Oui, ma sœur, loin de toi, sur mon lit d’agonie,
Chaque jour pâlira le flambeau de ma vie.
Il s’éteignit sans toi, tu sus le ranimer ;
Je détestais les jours que tu me fis aimer ;
Je traînais avec peine une lourde existence ;
Tu fis luire en mon cœur un rayon d’espérance,
Un doux rayon de joie et de félicité.
Dans cet affreux désert où le sort m’a jeté,
Que de fois, fatigué, maudissant la lumière,
N’ai-je pas imploré la fin de ma carrière !
Que de fois la douleur égara ma raison !…
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