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À quoi nos libres-penseurs vont répondre : « Soit, les Canadiens-Français sont des hommes convaincus, mais cette foi moyennâgeuse en a fait des ennemis du progrès. Les prêtres jaloux de leur influence, les surveillent farouchement, les laissent confire dans ces croyances démodées, dans l’aveuglement complet, dans l’ivrognerie. »

Enfin ! le voilà sorti le grand argument, la dernière munition de la libre-pensée, le boulet gros calibre de son arsenal ! Voilà le dernier retranchement, la redoute imprenable des francs-maçons !

L’avons-nous assez entendue cette absurde réflexion ! Nous l’a-t-on assez servie !

Pour dire de pareilles énormités il faut ne jamais avoir mis les pieds en Canada et ne pas connaître un traître mot de son histoire.

Nous avons vu qu’après la cession de ce pays, tous les colons qui en avaient les moyens, retournèrent en France. Il ne resta plus, sauf exceptions, que les familles de paysans attachés à la terre et les prêtres décidés à ne pas les abandonner. Ce sont ces prêtres qui ont encouragé, guidé, consolé, instruit tous ces exilés. À mesure que la population augmentait ils fondaient des écoles secondaires, puis des écoles commerciales, puis des fermes modèles, puis l’Université Laval. C’est cela, être ennemi du progrès ?