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S’ils ont de la logique, au lieu de se moquer étourdiment de ce croyant, ils seront obligés de s’incliner, de l’approuver et… de l’admirer.

Rien n’est plus facile que d’établir cette preuve : quelques exemples suffiront.

Cependant pour être vrai et ne pas être traité de naïf, il faut dire que dans certains centres Canadiens-Français, (qui l’eût cru ?) il y a aussi des libres-penseurs : à Montréal par exemple, à Joliette, à Trois-Rivières, à Saint-Hyacinthe. Mais ils sont si peu nombreux et puis ils font si peu de bruit, ils ont tant de pitié pour leurs malheureux compatriotes encore plongés dans les ténèbres des premiers âges ! Presque tous font une fin religieuse ! On dirait qu’ils se souviennent au bon moment, de la parole de Paul Bourget : — « L’homme de cette nation qui a perdu la foi sent obscurément le reproche des aïeux et l’abandon de la vocation française : il entend le reproche de l’histoire qui le condamne. »

Ce qui est certain c’est que les hommes profondément religieux sont, au Canada, la majorité, l’immense majorité. Voici des exemples : Tous les premiers vendredis du mois, à Québec, les ouvriers du quartier Saint-Sauveur communient ensemble. Ce jour-là le prêtre donne onze mille ou douze mille communions. La veille au soir, le