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Quels cris de protestation les Ontariens ne pousseraient-ils pas si de même qu’on a donné aux Québécois un gouverneur Canadien-Irlandais, on leur donnait, à eux, un gouverneur Canadien-Français, ce qui n’aurait rien d’anticonstitutionnel ! Celui-ci aurait beau leur donner des preuves de la plus sincère amitié, le vacarme n’en serait pas moins grand. Quel potin dans Landerneau, quels cris dans la mare aux grenouilles !

Les Canadiens-Français sont plus tolérants. Voici l’impression d’un grand orateur anglais, Mr. King : —

« J’ai eu un grand étonnement : l’auditoire canadien-français de plus de deux mille personnes auquel je parlai, est resté là, debout, pendant plus de deux heures et a écouté avec une attention aussi soutenue que si j’avais discouru en français. C’est une chose qu’on ne verrait pas dans l’Ontario ni dans les provinces de l’Ouest. Cela démontre que la population ouvrière canadienne-française de Québec est, non seulement intelligente, mais cultivée. Je me rappellerai toujours la belle réception qui m’a été faite à la Salle Saint-Pierre, la courtoisie de l’auditoire et, surtout, sa parfaite connaissance de l’anglais qui lui a permis de me comprendre. Il est regrettable que ces conditions n’existent pas dans l’Ontario. » —

Il y a des Canadiens-Anglais protestants qui habitent la province de Québec, la magnifique province où l’air