Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 68 —

— « Oui, poursuivit-il après réflexion, nous sommes bien à Québec. Mais voici qu’on parle d’agrandir la ville et ça va devenir comme Montréal qui est rempli d’étrangers. La police y a fort à faire, tandis qu’ici, dans Québec, tout mon travail consiste à ramener quelques ivrognes attardés ou à mettre la paix dans les mauvais ménages. Et encore ces sortes de ménages disparaissent de plus en plus. Ils s’en vont tout au bout de la ville. Je n’en ai plus dans mon quartier. » Heureuse cité où l’on peut rentrer la nuit chez soi sans crainte des mauvaises rencontres !


Donc, pas d’arguments du côté moralité, pour prétendre que le Canadien-français est de race inférieure. Cherchons ailleurs. Du côté de l’instruction ? Là encore les Canadiens-français ne sont en rien inférieurs aux autres peuples du continent. Il y a moins d’illettrés parmi eux que dans certains vieux pays d’Europe ; tous les habitants de dix à trente ans savent lire et écrire.

Quant à l’instruction supérieure ils ont réalisé tout ce qui est humainement réalisable dans un pays neuf.


L’Université Laval est le foyer de la science canadienne-française. Cette université n’est pas riche : elle n’a pas les luxueux cabinets de physique, les riches laboratoires de chimie, les collections d’histoire naturelle que possède sa rivale canadienne-anglaise, l’Université McGill.


Mais les médecins, les avocats, les orateurs qui sortent