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Ce fait seul ne prouve-t-il pas que la race est sensiblement supérieure à celles qui, pour maintenir l’ordre dans les villes sont obligées d’avoir recours à la gendarmerie ou aux policemen ?

Une nuit, à Québec, en sortant d’un concert, vers minuit, j’attendais qu’une voiture passât pour me reconduire à mon hôtel. Il pleuvait, pas de voitures, il fallait attendre. Pour prendre patience, j’allais converser avec le gardien de la paix qui faisait les cent pas sur le trottoir. Ce brave agent ne demandait pas mieux, surtout quand je lui eus dit que je venais de France. —

— « Pendant la nuit à Paris, lui dis-je, au bout d’un instant de conversation, les gardiens de la paix s’en vont toujours deux par deux. » —

— « Oh ! répondit-il, voilà qui serait impossible ici. Nous sommes trop peu nombreux. » — « Combien êtes-vous donc ? » — « Nous sommes cent vingt, et sur ces cent vingt il faut toujours compter une trentaine d’indisponibles pour diverses causes. Reste quatre vingt dix. » — « Quatre vingt dix agents pour combien d’habitants ? » — « Pour cent mille. » — « Mais votre ville est une ville modèle, fis-je remarquer à ce digne fonctionnaire. N’y a-t-il pas de rixes, d’attaques nocturnes, des apaches ? » — « Il n’y a quasiment jamais de ces histoires-là : on maintient tout « correct » à nous seuls. » —