Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 57 —

on a accordé plus d’exemptions dans l’Ontario que dans le Québec.

Les Ontariens ont eu bien tort d’accuser les Canadiens-français : cette accusation leur retombe dessus.

Il faut pourtant dire franchement que la conscription n’a pas été populaire chez les Québeccois. Cette impopularité est tout à fait compréhensible, légitime même quand on en connaît la cause.

Dans le Québec comme dans tout le Canada, on a d’abord commencé par voir dans la conscription la création d’un précédent : « Nos efforts nous ont fait acquérir notre liberté, s’est-on dit ; l’Angleterre nous a certifié que nous étions chez nous au Canada. Si chaque fois qu’elle se trouvera en guerre, elle nous enlève nos hommes, le pays, qui manque de main d’œuvre, sera ruiné. Mieux vaudrait aider l’Angleterre en lui fournissant des vivres et en lui fabriquant des munitions. »

L’Angleterre a dit alors aux Canadiens-Français : « Mais puisque vous aimez tant la France, voilà le moment de le lui prouver ! Volez à son secours ! » — Ceux-ci ripostèrent : « C’est bien ce que nous avons fait dès le début. Beaucoup des nôtres se sont volontairement enrôlés mais on les a éparpillés parmi des régiments Canadiens Anglais et naturellement, ils n’ont pas sympathisé. De plus, à la