Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 55 —


X

LES CALOMNIES.


2 — LA CONSCRIPTION.


Ici, ce n’est pas un défaut qu’on signale, c’est une accusation qu’on formule, honteuse, infamante, que tout homme de cœur connaissant les Canadiens-français se doit d’anéantir.

On a dit que les Canadiens-français n’avaient pas fait tout leur devoir pendant la grande guerre, qu’il a fallu les obliger à se battre, que beaucoup se sont cachés dans les bois pour échapper à l’enrôlement.

Toutes ces calomnies, notamment la dernière sont d’une absurdité flagrante. Dans un village tout le monde se connaît, on aurait de suite appris qu’un tel, par exemple, était caché dans un bois. Il aurait fallu qu’il mange, qu’il se mette à l’abri du froid et de la neige. Les paysans que j’ai interrogés à ce sujet croyaient positivement que je plaisantais. Mais les journaux n’y regardaient pas de si près et parmi ceux-ci, les journaux canadiens-anglais et américains semblent avoir abusé de la crédulité publique.

Ne parlons pas des jeunes gens Canado-Américains. On a pu prouver que chaque famille a fourni une moyenne de soldats, de marins surpassant celle qu’on prévoyait.