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faut est encore bien français. (Est-il encore bien certain du reste que ce soit là un défaut ?) En France, il semble naturel qu’un couvreur, qu’un plombier ne soient pas habillés comme des « messieurs » et tirés « à quatre épingles ». Mais en Amérique, comme en Angleterre, l’ouvrier, le commis, le barbier, le comptable, le commerçant qui quittent le travail sont mis comme des « gentlemen ». Leur menton est toujours rasé de frais, leur faux col toujours blanc, la coupe de leurs vêtements toujours irréprochable, le pli du pantalon toujours marqué. Quand ils se comparent avec nos Canadiens-français, dont beaucoup ont conservé l’habitude française du port de la moustache et du pantalon sans pli, ils se trouvent infiniment supérieurs en raison de cet axiome mis à la mode par un grand tailleur : « Un homme bien habillé en vaut deux. » Le pli au pantalon : voilà qui ne marque pas nécessairement la supériorité d’une race !


XV.

QUELLE DEVRAIT ÊTRE L’ATTITUDE DES
CANADIENS-ANGLAIS ?


Loin de moi, la prétention de donner des conseils à des rois, à des présidents de république ou à des ministres d’État. Je demande seulement la permission de dire mon mot, de faire entendre mon opinion sur la ques-