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faut se pencher sur elle ; ce n’est gue le soir qu’elle l’exhale au loin. (A. Karr.) Il Julienne jaune. Nom vulgaire de la barbarée commune,

— Art culin. Potage fait avec plusieurs sortes d’herbes ou de légumes coupés en très-menus morceaux : Potage à la julienne. Servir une julienne. Votre julienne serait manquée, si l’on y avait oublié l’oseille. (Roques.)

— Encycl. Bot. Voici les caractères de ca genre tels que les a axés De Candolle : calice fermé, dont les sépales sont connivents et dont deux sont bossus en forme de sac à la base : pétales onguiculés, ayant un limbe étalé, obtus ou échancré ; étamines libres, les latérales munies à leur base de glandes vertes et à peu près en forme d’anneaux ; silique droite, presque tétragone ou comprimée, terminée par deux stigmates droits, sessiles ; graines oblongues, pendantes, pourvues de cotylédons planes et incombants. Ce genre est placé dans la tribu des sisymbrées ou notorhizées siliqueuses de De Candolle. Il a beaucoup de rapports avec plusieurs autres genres de crucifères, et surtout avec le cheiranthus et l’érysimum ; mais la structure de son stigmate le différencie suffisamment. Il s’éloigne, en outre, du cheiranthus par ses cotylédons ; de l’érysimum, par sa silique qui n’est pas exactement tétragone ; du sisymbrium, par son calice à deux bosses ; enfin, des genres matthiola et malcomia, qu’on a formés à ses dépens, par son stigmate sans appendices, très-épais et obtus.

Les plantes qui composent ce genre sont herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, à racines fibreuses, à tiges dressées ou étalées. Leurs feuilles sont ovales, lancéolées ou oblongues, dentées ou lyrées. La plupart des espèces sont couvertes de poils, les unes lymphatiques, simples ou rameuses, les autres, surtout vers le sommet, glanduleuses et sécrétant une humeur visqueuse. Les fleurs sont disposées en grappes droites, terminales et sans bractées. Elles sont tantôt blanches, tantôt purpurines, quelquefois versicolores, et elles répandent une odeur agréable. Toutes les juliennes croissent dans l’hémisphère boréal. Les champs cultivés et les baies sont leurs stations habituelles. Sur les espèces connues, sept habitent l’Europe.

De Candolle a divisé ce genre en deux sections qu’il a nommées hesperis et deilosma. La première est caractérisée par le limbe des pétales, linéaire, rougeâtre, par la silique à deux côtés tranchants, à vulves carénées et a cloison fongueuse. La deuxième se distingue par le limbe des pétales obové et par sa silique cylindracée ou à peine tétragone et à cloison membraneuse. C est dans cette section que se trouve l’espèce suivante, remarquable par la beauté et l’odeur agréable de ses fleurs.

La julienne des dames a une tige cylindrique, velue, presque simple et qui s’élève jusqu’à oat, e. Ses feuilles sont terminales, portées sur des pédicelles de la longueur du calice. Elle croit naturellement dans les lieux couverts et cultivés, dans les vignes et le long des haies et des buissons de l’Europe méridionale. On la cultive dans les jardins comme fleur d’ornement, sous les noms de julienne, cassolette, beurée, damas, etc. Elle y produit plusieurs variétés de couleurs, ainsi que des monstruosités dont la plus curieuse est celle que l’on a désignée par l’épithète de foliiflora, et dans laquelle les pétales, les étamines et le pistil sont convertis en feuilles d’un vert tendre. La julienne des dames est une plante de pleine terre, qui demande peu d’arrosements, un sol substantiel, léger, et une exposition au midi. Les variétés à fleurs doubles se multiplient par la séparation de leurs boutures dans le mois de septembre.

— Art culin. Pour faire une julienne, on prend des carottes, des navets, des poireaux, des pieds de céleri, des oignons, des panais, etc. On les coupe en minces filets ; on hache légèrement de la laitue, du cerfeuil, de la poirée ; on fait cuire à moitié avec du beurre ou de la graisse et l’on ajoute, si l’on veut, des pois verts ou de petites fèves. A demi-cuisson, on mouille de bouillon ou d’eau, et l’on achève la cuisson, après laquelle on dégraisse. On sale, on poivre et l’on sert avec un peu de pain ou une purée légère. Si les légumes, au lieu d’être coupés en filets, l’ont été en dés, et que l’on ajoute une purée de lentilles, la julienne devient un potage à la Faubonne. La brunoise est une julienne pour laquelle on n’emploie que des carottes, des navets et du céleri. Si l’on passe tout ce qu’on a préparé pour la julienne et que Ton trempe, dans le bouillon, de très-petits croûtons taillés dans des tranches minces de pain grillé ou des croûtons frits, on obtient ce qu’on appelle une julienne passée. La julienne au riz est celle dans laquelle on fait crever du riz au lieu d’y mettre du pain.


JULIENNE (sainte), religieuse italienne. V. Falconieri.

JULIENNES (Alpes), partie de la chaîne des Alpes orientales comprise entre le mont Terglou (3,113 met.), qui les rattache aux Alpes Carniques, et le mont Kleck £2,111 met.), qui les rattache aux Alpes Dinariques. Cette région alpestre tire son nom d’une route que Jules César y fit construire pour pénétrer en Illyrie. Le passage le plus fréquenté est le col d’Adelsberg, par où passe la route do Laybach à Goritz. La Kulpa, affluent de la Suve, descend du mont Brédil.

JULI

JULIERS (duché de), en latin Juliaccnsis Ducatus, ancienne principauté souveraine de l’empire germanique, située sur la rive gauche du Rhin, entre la Gueldre et le duché de Clèves au N., l’électorat de Cologne a Ï’E., le duché de Limbourg au S.-O. et le duché de Clèves a l’O. À l’époque de sa plus grande étendue, il comprenait une superficie de 5,200 kilom. carrés, avec une population de ■400,000 hab. Capitale : Jutiers ; villes principales : Aix-la-Chapelle, Duren, Aldenhoven, Zulpich et Dalen.

Ce pays, avec tit*e de comté, était administré par des comtes amovibles, sous les successeurs de Charlemagne. Au xie siècle, ces comtes devinrent héréditaires, en reconnaissant la souveraineté du duché de Lorraine, puis se rendirent tout à fait indépendants. Cette première maison des comtes de Juliers a pour auteur Guillaume, qui vivait encore au commencement du xiie siècle. Gérard II, comte de Juliers, arrière-petit-fils de Guillaume, dont on vient de parler, mourut en 1247, laissant Adolphe, qui fut la souche des comtes de Berg, et Guillaume III, qui a continué la ligne des comtes de Juliers. Gérard III, comte de Juliers, fils et successeur de Guillaume III qui précède, mourut en 1299, laissant d’Elisabeth de Clèves, entre autres enfants, Gérard IV, comte de Juliers, père de Guillaume IV, créé margrave, puis duc de Juliers, par les empereurs Louis IV et Charles IV. Guillaume IV, qui avait épousé Marie de Gueldre mourut en 1360, laissant Guillaume V, décédé sans postérité en 1402 ; Renaud, qui succéda à son frère aîné comme duc de Juliers et de Gueldre, et qui mourut également sans héritiers en 1423, et deux tilles. Le duché de Juliers, étant un fief masculin, revint alors à la branche cadette de la maison de Juliers, celle des comtes de Berg, qui avaient été élevés à la dignité de ducs, par 1 empereur Venceslas, en 1389. Adolphe, un des fils de Guillaume Ier, duc de Berg, et d’Anne do Bavière, mort, en 1437, sans laisser de postérité, reçut le duché de Juliers par droit de succession. Après sa mort, ce duché revint a son neveu Gérard V, duc de Juliers et de Berg, fils de Guillaume de Berg, comte de Ravensbourg, et d’Anne de Tecklenbourg. Guillaume, fils de Gérard V, marié à Sibylle de Brandebourg, mourut en 1511, laissant Marie, duchesse de Juliers et de Berg, mariée à Jean, duc de Clèves. Le duché de Juliers suivit les destinées de la maison de Clèves jusqu’à l’extinction de la branche ducale en 1609. À cette époque, et après de longues contestations, les duchés de Juliers et de Berg furent dévolus à la maison du Palatinat, branche de Neubourg. À l’extinction de cette branche, en 1742, ils passèrent à la branche de Sulzbach, devenue depuis électorale de Bavière. Ils restèrent réunis à la couronne de Bavière jusqu’au traité de Lunèville, qui donna Juliers à la France, où ce duché devint partie du département de la Roër. Par le traité de Vienne de 1815, le duché de Juliers, sauf quelques parcelles réunies au Limbourg, fut dévolu à la Prusse, où il forme un cercle, dans le district d’Aixla-Chapelle.

1ULIEBS, appelée Juliacum par les Romains, Julich par les Allemands, ville de Prusse, prov. du Rhin, à 24 kilom. N.-E. d’Aix-la-Chapelle, sur la Roer ; 4,000 hab. Place forte de 3« classe. Industrie très-active ; filatures de coton, tanneries, savonneries. L’origine de cette ville est très-ancienne ; elle remonte, dit-on, à Jules César. Résidence des comtes de Juliers au xmo siècle. Elle fut assiégée, en 1610, par le prince Maurice de Nassau et prise par les Français en 1794. Incorporée à la France en 1801, elle devint le ch.-l. du département de la Roër. En 1815, elle passa à îa Prusse.

JULIET (Antoine Juillet, connu au théâtre sous le nom de), chanteur comique, né à Paris en 1755, mort dans la même ville en 1825. Après avoir été soldat et restaurateur, il se fit comédien ? joua quelque temps en province, puis revint à Paris, où il fut engagé, en 1790, au théâtre de la rue de Bondy. Chargé du principal rôle dans la pièce intitulée Nieodème dans la lune, Juliet montra tant de verve, de talent et d’originalité qu’il fut engagé aussitôt au théâtre de Monsieur (salle Feydeau). Après la réunion des deux troupes des salles Favart et Feydeau, en 1801, Juliet devint sociétaire de la nouvelle administration, et y resta jusqu’à sa retraite en 1821. Il parut pour la dernière fois sur la scène, le 1 ! avril, dans les rôles du prieur de Coulange, de iVinon chez madame de Sévigné, et de Remy, dans la Fête du village voisin. Il s’est surtout fait remarquer dans les pièces suivantes : le Club des bonnes gens ; les Vi’sttandines ; les Deux journées, opéra de Chérubini ; Ma tante Aurore ; les Rendez-vous bourgeois, etc.

JULIET (Marcel - Jean - Antoine Juillet, connu au théâtre sous le nom de), chanteur français, fils du précédent, né à Rouen en 1789, mort à Bruxelles en 1841. Il débuta à l’Opéra-Comique, en 1811, par le rôle d’Ambroise, dans A lexis ou l’Erreur d’un bon père, opéra de Dalayrac ; puis il aborda le personnage de Mikéli des Deux journées. Juliet prit pour modèle son père, dont il imita les manières, les gestes, et dont il avait la voix, mais non le remarquable talent. Aussi ne fut-il point engngé. Il joua alors dans diver JULI

ses villes de province, se rendit ensuite à Bruxelles où il resta de 1822 a. 1330. puis revint à Paris et remplit quelques rôles à l’Opéra-Comique. De retour à Bruxelles, il y

tint, jusqu’en 1838, l’emploi des comiques.

JUUÈTE s. f. Cu-li-è-te). Bot. Syn. de

LYSINÈMB,

JULIETTE, une des héroïnes de Shakspeare, la fiancée de Roméo, dans le drame de Bornéo et Juliette. Cette figure est une des plus suaves que le grand poète ait créées, dans cette merveilleuse galerie de femmes et déjeunes filles, Ophélie, Desdémone, Jessika, Cressida, qui, toutes, représentent avec tant de grâce, de poésie ou de passion un des côtés de ce que Gœthe a appelé l’éternel féminin. Juliette, c’est l’amour héroïque et passionné, qui ne recule devant aucun péril, pas même devant la mort. V. Roméo.

Juliette ou la Suite do Justine, roman, une des monstrueuses productions de la plume du marquis de Sade, de honteuse mémoire. Après avoir écrit l’histoire de Justine, par laquelle il cherchait à prouver, dans une suite de tableaux où la folie, la luxure et la cruauté se disputent le pas, que la vertu conduit a l’infortune et à la misère, il entreprit de démontrer que le vice et le crime peuvent seuls procurer la considération, les honneurs, la suprême félicité. Telle est la thèse développée dans l’histoire de Juliette, et cela avec une verve cynique et une imagination dont l’intarissable perversité frapperait de stupeur le criminel le plus endurci. Il est impossible de mettre sous les yeux du lecteur une seule ligne de cette affreuse élucubration, où le viol, la bestialité, les actes les plus contraires a la nature sont représentés comme le but et le souverain desideratum de notre existence. Il est évident que l’auteur a voulu surpasser en infamies tout ce qu’il avait écrit déjà dans Justine, et il y a malheureusement parfois réussi.

La première édition de Juliette parut, d’après Barbier, en 1790 (4 vol. in-8°). Dans les éditions suivantes, on trouve toujours réunies Justine et Juliette, généralement en 10 vol. in-18 (Amsterdam, 1797 et suiv.). Les gravures accompagnant ces immondes productions sont tirées avec un soin particulier et d’une exécution artistique fort remarquable pour l’époque.

Un exemplaire richement relié, et offert par l’auteur à Bonaparte premier consul, attira l’indignation de ce dernier sur le marquis de Sade, qui fut envoyé à Charenton, où il mourut en 1814. Juliette est beaucoup plus rare que Justine. Les éditions clandestines sont nombreuses. Des éditeurs parisiens bien connus en ont, aune époque assez récente, rè pandu beaucoup d’exemplaires illustrés d’affreuses lithographies copiées sur les gravures de l’édition de 1797.

JULIOBONA, ville de l’ancienne Gaule, dans la Lyonnaise Ier, chez les Calètes, dont elle était 1» ville principale. C’est aujourd’hui Lillebonne. Il Ville de l’empire romain, dans la Fannonie supérieure, la même que Flaviana Castra ou Vindobona. Aujourd’hui Vienne (eu Autriche).

JULIOBR1GA, ville de l’Espagne ancienne, dans la Tarraconaise, chez les Cantabres, près des sources de l’Ebre. La ville moderne de Valdevjejo s’élève sur l’emplacement de Juliobriga.

JULIOMAGUS, ville de l’ancienne Gaule, dans la Lyonnaise III», chez les Andecaves ; c’est aujourd’hui Angers.

JULlOPOLls, nom que portèrent les villes de Gordium, Nicopolis et Tarse.

JOLIS s. m. Cu-liss). Ichthyol. Nom scientifique latin du genre girelle.

JlïLIS, ancienne ville de l’Ile de Céos, V.

IOULIS.

JUL1UM CARNICUM, ville de la Gaule Cisalpine, chez les Carnes, au N.-O. d’Aquilèe, entre les Alpes Carniques et le Tilavemptus. C’est aujourd’hui Zuolio.

JULIUS POHTUS, port de la Campanie, ainsi nommé en l’honneur de Jules César, mais qui fut l’ouvrage d’Auguste. Voyant quetla côte d’Italie n’avait que des ports peu sûrs et trop resserrés pour pouvoir donner accès à un grand nombre de vaisseaux de guerre, Auguste conçut le dessein de joindre le lac Lucrin à l’Averne, et l’un et l’autre avec la mer, pour en faire un vaste bassin capable de recevoir les Hottes les plus nombreuses et les mettre à l’abri des vents. Agrippa, son gendre, fut chargé de l’exécution de ce grand ouvrage et s’en acquitta heureusement. Il fit couper une langue de terre qui séparait les deux lacs, et donna ainsi un écoulement aux eaux de l’Averne, puis il fit réparer et exhausser une digue en ruine qui se trouvait à l’entrée du lac, et, pour donner passage aux vaisseaux, il y laissa deux ouvertures par lesquelles les navires entraient jusqu’au fond de l’Averne qui formait proprement le port Jules. En même temps, il lit abattre les épaisses forêts situées sur les bords de l’Averne, et qui y entretenaient une humidité malsaine. Dès lors, cette contrée s’assainit et fut bientôt couverte de maisons de campagne.

C’est dans le port Julius qu’Agrippa rassembla la flotte nombreuse qu Auguste devait employer contre Sextus Fompée, et qu’il forma les 20,000 rameurs et matelota destinés

JULL

I Ma monter. Le temps n’a pas épargné cet ouvrage qu’Horace qualifie d’ouvrage de roi, re^i’s opus. Un tremblement de terre a converti le lac Lucrin en une montagne de cendres, séparé tout à fait l’Averne de la mer, et la fameuse digue d’Agrippa est aujourd’hui sous les eaux qui envahissent la côte. JULIUS V1CUS, nom latin de Germers-

HEIM.

JULIUS (Nicolas-Henri), médecin et philanthrope allemand, né à Altona en 1783,

mort en 1862. Après avoir étudié la médecine à Heidelberg et à Wurtzbourg, il alla, en 1809, exercer à Hambourg la pratique de son art, et fit, comme volontaire, de 1813 à 1815, les campagnes de la guerre de l’indépendance allemande. Dans un voyage en Angleterre (1825), Julius fut amené a étudier l’organisation des prisons ; et, depuis lors, il résolut de consacrer sa vie à l’amélioration du sort des détenus. Renonçant à la pratique médicale, il s’établit, en 1827, à Vienne, y fit des cours publics sur le système pénitentiaire ; puis, toujours préoccupé des perfectionnements à y apporter, il visita les États-Unis, l’Allemagne, la Pologne (1834-1S36), la Belgique et la France (1845). Il revint ensuite à Hambourg, où il résida jusqu’à sa mort, occupé de travaux scientifiques. Parmi ses ouvrages, nous citerons en première ligne celui qui a pour titre : État moral de C Amérique du JYord (Leipzig, 1839, S vol.), et dans lequel il expose les causes qui donnent au système pénitentiaire usité dans la Pensylvanie la prééminence sur celui que l’on emploie à New-York. De 1S28 à 1S48, il publia, à Berlin, dix volumes de ses Annuaires des institutions pénitentiaires et amélioratrices. des salles aasile, des asiles d’indigents et des autres œuvres de la charité chrétienne. On lui doit encore : Leçons pour la connaissance des prtsoi« (Berlin, 1828), et Documents sur le traitement des aliénés en Angleterre (Berlin, 1844). Il a, en outre, annoté et commenté la traduction de l’ouvrage du prince royal Oscar, Sur les peines et les établissements pénitentiaires (Leipzig, 1841).

JULL1AN (Pierre-Louis-Pascal), publiciste et homme politique français, né à Montpellier en 1769, mort en 1836. Il servit le parti de la cour pendant les premières années de la Révolution, puis celui de la réaction après le 9 thermidor ; mais, rallié ensuite aux principes républicains, il accompagna Fréros dans sa mission contre les royalistes du Midi, fit de l’opposition à Bonaparte, fut tenu à l’écart pendant toute la période impériale, et dut se réfugier à Bruxelles lors du retour des Bourbons. Parmi ses ouvrages, on remarque : Mémoire sur le Midi (an IV, in-8<>), où l’on trouve des renseignements curieux sur les horribles exploits des compagnies de Jéhu ; Fragments historiques et politiques (Paris, 1804) ; Souvenirs de ma vie de 1774 à 1814 (Paris, 1815) ; Précis historique des principaux événements politiques et militaires qui ont amené la révolution d’Espagne (Paris, 1821) ; Histoire du ministère de G. Canning (Paris, 1828, 2 vol. in-8»).

JULMEN DE LA DRÔME (Marc-Antoine), conventionnel montagnard, né à Bourg-du-Péage (Drôrae) en 1744, mort en 1821. Il s’acquit une modeste [fortune dans la carrière de l’enseignement, vint à Paris où il cultiva la poésie avec succès, accueillit avec enthousiasme la Révolution de 1789, et, par une active correspondance, entretint le feu sacré chez ses compatriotes, qui l’élurent député suppléant à l’Assemblée législative, puis député à la Convention nationale où il siégea à la Montagne. Convaincu de l’impérieuse nécessité de ne laisser à la tête des armées que des hommes dévoués aux idées nouvelles, il demanda le remplacement de Montesquieu, commandant de l’armée des Alpes, et dont il avait pu voir dans la Drôme la conduite suspecte. Dans le procès du roi, il vota la mort, sans appel ni sursis, et motiva ainsi son opinion : • Hercule n’intentait pas de procès aux brigands qu’il poursuivait ; il en purgeait la terre, et la terre bénissait son libérateur Pour fonder une république éternelle, cimentez-la, sans balancer, du sang d’un roi parjure, et ne craignez pas que son supplice vous soit jamais imputé à crime. <

Après avoir dignement pris part a tous les travaux de la grande Assemblée, il remplit pendant quelque temps l’emploi de commissaire du Directoire près l’administration départementale de la Drôme. Fidèle à ses convictions républicaines, il ne remplit aucune fonction sous l’Empire, refusa de signer l’Acte additionnel pendant les Cent-Jours, fut mis sous la surveillance de la police et interné à Barcelonnette lors de la deuxième restauration. Outre quelques discours, on a de lui des Opuscules en vers (Paris, 1807, in-8°).

JULL1EN DE PARIS (Marc-Antoine), publiciste et homme politique français, fils du précédent, né à Paris en 1775, mort en 1S48. Il était encore sur les bancs du collège, qu’il écrivait déjà dans les journaux patriotiques et se faisait recevoir à la société des jacobins. Chargé, en 1793, de parcourir les provinces méridionales et celles de l’Ouest pour y hâter la levée des bataillons de volontaires, il déploya des talents au-dessus de son âge. Dans cette mission, qui avait surtout pour objet de rendre compte de l’état de l’opinion au comité de Salut public, et de le rensei-