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3orp9 suisses ayant été licenciés par le gouvernement français en 1792, il entra comme

employé dans une maison de banque, h Paris. Là, il occupa ses loisirs par la lecture des meilleurs écrivains militaires, et il s’enthousiasma pour les victoires du général Bonaparte en Italie. Étant revenu en Suisse en 1798, il se présenta au ministre de la guerre, lui plut, et fut choisi par lui pour aide de Camp, avec le grade de lieutenant. Dés l’an-Dée suivante, Jomini était nommé chef de bataillon et secrétaire général du départelient de la guerre. C’est à lui que revient, en partie, l’honneur de l’organisation des milices nationales, qui se montrèrent avec éclat dans maintes batailles, et il fut un utile auxiliaire de Masséna dans sa campagne de Suisse. Une réaction politique lui ayant fait perdre sa position, il se rendit à Paris, entra dans une maison de commerce (1803), et publia, cette même année, son Traité des grandes opérations militaires.

Lors de la formation du camp de Boulogne (1804), Jomini se fit admettre dans l’armée française avec le grade de chef de bataillon. Attaché à Ney comme aide de camp, il suivit le maréchal dans la campagne d’Allemagne (1805), contribua, par ses conseils, aux victoires d’Elchingen, de Michelsberg, à la reddition d’Ulm, ht la campagne du Tyrol, et, chargé de porter à l’empereur la nouvelle de la conquête de ce pays, il le rejoignit sur le champ de bataille d’Austerlitz, où il lui présenta son Traité des grandes opérations de la guerre. Bientôt après, Jomini, devenu colonel et premier aide de camp de Ney, écrivait, suites éventualités d’une prochaine guerre avec la Prusse, un remarquable mémoire qui attira vivement l’attention de Napoléon. Après la bataille d’Iéna, à laquelle il assistait auprès de ce dernier, il rejoignit Ney, fit avec lui la campagne de Pologne, lui rendit de grands services, et fut, après la paix de Tiisitt(1807), nommé chef d’état-major du maréchal, en même temps que baron. En 1808, Jomini suivit Ney en Espagne, et fut chargé par lui d’une mission auprès de Napoléon ; mais, pendant son absence, on fit entendre au maréchal que son chef d’état-major s’attribuait le mérite des succès remportés par son armée, et le duc d’Elchingen, profondément blessé, demanda et obtint la mise en disponibilité de Jomhii. Celui-ci, après avoir vainement sollicité du service actif, donna sa démission de colonel, retourna en Suisse, et écrivit à l’empereur de Russie pour obtenir de l’emploi dans son armée. L’empereur Alexandre, alors allié de la France, s’empressa de le nommer son aide de camp (1810) ; mais, à cette nouvelle, Napoléon envoya à Jomini l’ordre de se rendre immédiatement a Paris, où le minisire de la guerre défendit à l’officier suisse de prendre du service en Russie, et lui laissa le choix entre la prison de Vincennes et le grade de général. Jomini accepta le grade, non sans être vivement froissé du procédé brutal employé envers lui, et fut attaché k l’état-inajor de Berthier.

Lorsque la guerre éclata entre la France et la Russie, Jomini refusa d’y prendre une part active, ne voulant pas porter les armes contre l’empereur Alexandre. Nommé alors gouverneur de Wilna, puis de Sinolensk, il put, pendant la désastreuse retraite de notre armée, rendre d’importants services. Le 4 mai 1813, après la bataille de Lutzen, il était replacé à la tête de l’état-major du maréchal Ney, et il contribuait, par ses conseils, k la victoire do Bautzen. Mais, loin d’obtenir le grade de général de division, que le prince de la Moskowa avait demandé pour lui, il tomba complètement en disgrâce. Sous lo

F rétexte qu’il avait apporté des retards dans envoi des feuilles da situation des régiments, et qu’il remplissait mal ses fonctions, Berthier lui envoya l’ordre de garder les arrêts pendant quelques jours, et il perdait l’espoir de tout avancement.

Outré de ces injustices et de ces vexations systématiques, Jomini résolut de quitter définitivement le service de la France. Le

U août 1813, il quitta l’armée pendant l’armistice de ParscWitz, et alla offrir de nouveau son épée a l’empereur de Russie, qui se trouvait alors à Prague. • Il n’emportait, dit Sainte-Beuve, ni plans à communiquer ni secrets militaires quelconques ; il n emportait avec lui que son bon sens, son bon conseil, sa justesse de coup d’œil, sa connaissance précise des hommes et des choses. C’était beaucoup trop, p Cette démarche violente, comme lui-même la qualifie, coïncidait avec l’arrivée de Moreau au quartier général des alliés ; elles se lièrent et se confondirent dans la pensée des contemporains. Toutefois, le cas de Jomini était très-distinct, et Napoléon, au plus fort de sa colère, le reconnut : « Il n’a pas trahi ses drapeaux, -Usait-il à Sainte-Hélène ; il avait à se plaindre d’une grande injustice ; il a été aveuglé par un sentiment honorable ; il n’était pas Français, l’amour de la patrie ne l’a pas retenu. »

’ Arrivé à Prague le 1G août, Jomini reçut le plus bienveillant accueil de l’empereur Alexandre, qui le nomma son aide de camp et lui donna le grade de général de division. Tout en gardant le plus profond secret sur le plan d opérations françaises dont il avait

connaissance, il empêcha les alliés de commettre des fautes, et leur rendit des services stratégiques semblables à ceux, qu’il avait

rendus à l’armée française ; mais, à la fin, on

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les apprécia mal, et Jomini, mécontent, allait se retirer à Weimar, quand il apprit que les Autrichiens menaçaient les frontières de la Suisse. À cette nouvelle, son patriotisme se réveilla ; il retourna en hâte auprès de l’empereur de Russie, et eut le bonheur de sauver la Suisse.

U paraît que Jomini n’était point partisan de l’invasion de la France (1814) ; il ne désirait pas que la France fût amoindrie. Depuis cette invasion, il resta inactif, se bornant à donner des conseils quand on faisait appel à son savoir et à son expérience. Après un voyage dans sa patrie, il alla au congrès de Vienne, suivit à Paris, en 1815, l’empereur Alexandre, et fît d’inutiles efforts pour sauver la vie à l’infortuné maréchal Ney. Après avoir assisté aux congrès d’Aix-la-Chapelle et de Vérone, et désapprouvé complètement l’impolitique guerre d’Espagne, Jomini retourna, en 1822, en Russie, où il fut le précepteur militaire du grand-duc Nicolas, et devint aide de camp de l’héritier présomptif du trône da Russie. Il prit part à la guerre de Turquie, aux côtes de l’empereur (18281 et donna, comme toujours, des preuves d habileté. Ce fut lui qui organisa l’Académie militaire de Russie (1830). Ayant atteint un grand âge, Jomini prit sa retraite et se retira à Bruxelles. L’empereur de Russie le rappela au moment de la guerre de Crimée, probablement pour lui demander des conseils. Le général obéit ; mais il revint bientôt en Belgique (1855), puis se fixa ù Passy, où il termina sa vie.

«Jomini, écrivain militaire, dit Sainte-Beuve, n’a pas la grandeur et la simplicité concise de Napoléon, mais il a plus que lui l’étendue, le développement, la méthode, la clarté, la démonstration convaincante et lumineuse. Il est le premier auteur, en aucun temps, qui ait tiré des campagnes des plus grands généraux les vrais principes de la guerre, et qui les ait exprimés en clair et intelligible langage. C’est le témoignage que lui rendent à leur tour les généraux américains de la dernière guerre. Il est plus spécialement l’historien et le critique militaire définitif du grand Frédéric ; notre école dfa Saint-Cyr le tient aujourd’hui pour classique à ce titre. Il est l’un de ceux qui seront le plus écoutés et comptés lorsque se fera l’histoire militaire critique définitive du premier Empire et de Napoléon. »

Le caractère de Jomini n’a pas moins droit à la louange que son talent dTiistorien et sa perspicacité comme stratégiste. Il était du petit nombre des militaires de son temps qui avaient, comme on dit, leur pensée de derrière, qui raisonnaient et critiquaient, comme Haxo, Saint-Cyr et Dessolle. Il garda toujours visà-vis de ses chefs une attitude digne et hère, et ne plia pas plus devant Napoléon que devant tout autre. Jamais il ne put descendre à’des manières obséquieuses, et, « comme il cherchait moins à faire agréer des conseils qu’à les imposer au nom d un mérite dont il avait conscience, dit M. Lafargue, il n’entra jamais bien avant dans la faveur de ceux qu’il eût dû flatter davantage pour leur vendre plus cher ses services. » On doit à Jomini les ouvrages suivants : Traité des grandes opérations militaires, ou Histoire critique et militaire des guerres de Frédéric II, comparées à celles de la Révolution (Paris, 1805, 5 vol. in-8o et atlas ; Paris, 1811-1816, 8 vol. in-8o) ; Principes de la stratégie (Paris, 1818, 3 vol. in-8o) ; Histoire critique et militaire des campagnes de la Révolution, de 1792 à 1801, en collaboration avec le colonel Koch (Paris, 1819-1824, 15 vol. in-81» et atlas) ; Vie politique et militaire de Napoléon (Paris, 1827, 4 vol. in-8o) ; Tableau analytique des principales combinaisons de la guerre, et de leurs rapports avec la politique des États (Saint-Pétersbourg, 1836, in-8o, 4» édit.) ; Précis de l’art de la guerre, ou Nouveau tableau analytique des principales combinaisons de la stratégie, de la grande tactique et de ta politique militaire (Paris, 1838, 2 vol. in-8o ; 5» édit., considérablement augmentée) ; Précis politique et militaire de la campagne de 1815, pour servir de supplément à la Vie politique et militaire de Napoléon, racontée par lui-même (Paris, 1839, in-8o) ; Légendes destinées à accompagner ï’Atlas militaire et portatif, sur lesquelles sont décrits tous tes mouve/nents des corps ou portions de corps indiqués sur les plans ; Appendice au Précis de l’art de la guerre (Paris, 1849, in-8o). Citons encore de lui : Plan de la bataille de Rivoli ; Cartes des Pyrénées orientales et occidentales, gravées par Orgiazzi et Nyon ; Carte générale de la chaîne des Alpes, contenant la haute Italie, la Suisse et l’Allemagne méridionale, dressée pour l’intelligence de ^’Histoire des guerres de la Révolution (gravée par Orgiazzi, en 4 feuilles) ; Carte générale d’Allemagne, pour servir à l’intelligence des guerres du grand Frédéric et de celles de taRécolution et de l’Empire ; Observations sur les probabilités d’une guerre avec la Prusse et sur les opérations qui auront vraisemblablement lieu ; Réfutation des erreurs du général Sarrazin sur la campagne de 1813 ; Réfutation des erreurs du marquis de Londonderru ; Polémique stratégique avec le général lïuhle de Lilienstern ; Correspondance avec te baron Alonnier (1821) ; Correspondance avec le général Sarrasin sur la campagne de 1813 (1815) ; Correspondance avec M. Capefigue sur l’invasion de la Suisse par les Autrichiens ; Lettre <i M. Ca-

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pefigue sur son Histoire d’Europe pendant le Consulat et l’Empire ; Épîtres d’un Suisse à sas concitoyens ; la Suisse dans les intérêts de l’Europe (1821).


JOMSBORG ou JOM, siège d’une république de pirates du Nord, fondée au xe siècle, par Palnatoke à l’embouchure de l’Oder, dans l’Ile de Wollin. Le château de Jomsborg avait été bâti primitivement par le roi de Danemark, Harald Blaaiand, pour servir de boulevard contre les Vendes La république de Palnatoke se rendit célèbre par son humeur belliqueuse et sa constitution austère (les femmes en étalent exclues) ; tout le nord admira en tremblant le mépris de la mort et la bravoure héroïque que déployaient ses guerriers. Svigvald, successeur de Palnatoke, fit prisonnier le roi de Danemark, Svend ; mais, ayant entrepris une expédition contre Haakon, jarl de Norvège, il y perdit la plus

frande partie de son armée. Cet échec atfailit sensiblement la république ; toutefois, les farouches pirates n’en continuèrent pas moins leurs courses dévastatrices sur les côtes danoises, jusqu’à ce qu’enfin, en 1043, le roi Hugues le Bon s’empara du château de Jomsborg et le détruisit de fond en comble. Les exploits des pirates de Jomsborg ont été racontés avec éclat dans une saga hollandaise que l’on trouve dans le tome onzième des Formanna Sôgur.


JON (François du), en latin Junius, théologien et philologue français, né à Bourges en 1545, mort de la peste à Leyde en 1602. Fils d’un conseiller de justice à Bourges, il étudia le droit dans cette ville, habita pendant quelque temps Lyon, puis se rendit à Genève pour y étudier la théologie protestante. Son père ayant été assassiné sur ces entrefaites, du Jon, privé de ressources, dut donner des leçons pour vivre. En 1565, il devint ministre de 1 Église wallonne k Anvers, puis remplit les fonctions pastorales à Limbourg, dans une petite église des environs d’Hcidelberg, et fut pendant quelque temps aumônier du prince d’Orange (1568). Cinq ans plus tard, du Jon se rendit à Heidelberg pour traduire l’Ancien Testament, de concert avec Tremellius. En 1578, il fut chargé d’occuper une chaire au collège de Neustadt, qu’il quitta pour établir une église réformée à Otterbourg, et alla ensuite professer la théologie à Heidelberg. De retour en France, du Jon reçut de Henri IV une mission en Allemagne. Pendant ce voyage, il passa à Leyde, dont les magistrats lui offrirent instamment une chaire de théologie, qu’il accepta. C’est là qu’il termina sa vie. Du Jon était un homme doux, tolérant, remarquablement érudit et l’un des plus savants humanistes de son temps. Il a composé un grand nombre d’ouvrages de philologie et de théologie, parmi lesquels nous nous bornerons à citer : Protoctisis, seu créationis à Deo facta... historia (Heidelberjr, 1589) ; Ecclesiastici, sive de natura et administrationibus Ecclesix Dei, librilll (Francfort, 1581), traduit en français (Francfort, 1581) ; Eireuicum de pace Écclesiœ catholicœ inter christianos (Genève, 1593, in-S°), traduit par du Jon lui-même sous ce titre : le Paisible chrétien ou De la paix de l’Église catholique (Leyde, 1593) ; Orationes de linguŒ hebraiue prxstantia et antiquitate (Leyde, 1608) ; Méthode des lieux communs de la sainte Écriture (Leyde, 1599), etc. Les divers écrits de du Jon, se rapportant à la théologie, ont été réunis sous le titre de Opéra theologica (Genève, 1607-1613, 2 vol. in-fol,). On lui doit en outre des éditions annotées do Manilius, de Georges Codinus, des traductions, etc. Son oeuvre capitale est la traduction latine de la Bible, avec Tremellius (Francfort, 1575-1579, 5 vol. in-fol.), qui a eu plus de vingt éditions. Cette traduction, trop exaltée par les uns et trop rabaissée par les autres, dit Michel Nicolas, est en réalité fort inégale. Elle serre parfois le texte de si près qu’elle en devient obscure, et d’autres fois elle le perd en des gloses inutiles ou arbitraires et sentant un peu trop l’érudition rabbinique.

JON (François du), en latin Junlua, philologue, fils du précédant, né à Heidelberg en 1589, mort à Windsor en 1677. Lorsqu’il eut étudié les belles-lettres et la théologie, il fit un voyage en Franco, puis alla en Angleterre (1620), où il fut pendant trente ans secrétaire du comte d Arundel. Pendant ce

temps, il fit une étude approfondie de l’anglosaxon et d’autres dialectes du nord. En 1650, du Jon se rendit dans les Pays-Bas, eut l’occasion d’étudier la langue d’un canton de la Frise, et composa sur cet idiome un dictionnaire et une grammaire. Il retourna eu Angleterre, en 1675, et y mourut deux ans plus tard. Du Jon consacra toute sa vie k l’étude et donnait au travail quatorze heures par jour. Ses travaux, ses notes sur le gothique et les langues du nord ont conservé une autorité considérable, malgré les progrès qui ont été faits depuis dans cette partie de la philologie. Ses principaux ouvrages sont : De pictura veterum libri III (Amsterdam, 1637), qu’il traduisit lui-même en Anglais, et qui a été augmenté par Grœvius d’un dictionnaire des principaux artistes de l’antiquité ; Cxdemonis paraphrasis poetica geneseos (Amsterdam, 1055, in-4o) ; Etymologicum attglicanum (Oxford, 1743, in-fol.). Citons enfin parmi ses ouvrages inédits : Glossarium quin-

?ue linguarum septentrionalium (9 vol. inol.).

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JONAUAD, chef de la secte juive des ré ehabites (du nom de son père Réchnb), dans le ixe siècle avant J.-C, du temps de Jôhu, qui le conduisit à Samarie pour y être témoin du massacre des prêtres de Baal. C’était un homme de bien et d’une grande austérité, qui prescrivit de renoncer aux richesses, de ne pas boire de vin, de ne pas cultiver les champs, et de se contenter du produit des troupeaux.

JONA BEN GANACII, savant et grammairien juif, également désigné sous les noms do P. Miirinog par les Juifs, et de Aboui Vuiid Mer vu m par les Arabes. U vivait au xi» siècle, pratiqua la médecine à Cordoue et composa en arabe plusieurs ouvrages qui lui acquirent une grande réputation. Nous citerons de lui : Otab altanquigh (Livre de recherche), contenant une grammaire et un lexique hébreux, dont des fragments ont été publiés à Prague (1841, in-8o) ; six livres sur les théories grammaticales ; Otab altalquitz (Livre des remèdes simples), ouvrage de médecine, etc.

JON.Œ ou JON5EN (Gisle), érudit islandais, né à Hraungerde en 1513. mort en 1587. Il entra dans les ordres, remplit diverses fonctions ecclésiastiques, fut excommunié en 1550 par l’évaque Jon Areson pour avoir embrassé le luthéranisme, se rendit alors à Copenhague, où il obtint d’être réintégré dans ses fonctions, et devint, en 1556, évèquo de Skalholt. Cet ecclésiastique se maria deux fois. Ses principaux ouvrages sont : Histoire de la destruction de Jérusalem (Copenhague, 1557) ; Margarita theologica (Copenhague, 1558), et une traduction des Psaumes en islandais.

JONjK (Pierre), théologien suédois, né dans la première moitié du xvio siècle, mort en 1607. Tandis qu’il était professeur de théologie à Upsal, le roi Jean III conçut le projet d’introduire une nouvelle liturgie dans son royaume afin de rapprocher le protestantisme suédois de la doctrine romaine. Jonœ s’opposa énergiquement à ce rapprochement et fut jeté en prison pour sa résistance, rendue publique par un écrit intitulé : Liturgia suecause Ecclesiie cathotica et orthodoxie conformis (Stockholm, 1576, in-fol.). Étant parvenu à s’échapper de prison, il passa en Allemagne, et tut nommé évêque de Strengnues, après avoir rempli les fonctions pastorales k Nykœping, grâce k la protection du duc do Sudermanie, plus tard Charles IX. Quand son protecteur fut parvenu au trône, Jon» fut rappelé dans sa patrie et chargé de revoir la traduction suédoise de la Bible. Il écrivit à co sujet un ouvrage très-estimé, sous ce titre : Oùservationes Strengneiises (1602). En outre, on a de lui : Apologia in satisfaciionem negaix liturgix (1686) ; Apologia pro innucentia sua et tutius cteri (1589). Jonse fut accusé de simonie ; il reçut à ce sujet une letre fort dura de Charles IX.

JONil ! (Arngrim), en islandais Jon»on, savant islandais, né à Videsal en 1568, d’où le nom de Yltialin sous lequel il est parfois désigné, mort en 1048. D’abord recteur du collège de Holum, il fut nommé par la suite (1627) coadjuteur de l’évêque de cette ville et refusa de lui succéder, pour se livrer à Bes goûts studieux. Ses principaux ouvrages sont ; Brevis commentarius de Islandia (Copenhague, 1593, in-4o) ; Crimogma, sivererum islandicarum libri 1res (Hambourg, 1609, in-4o), livre remarquable dans lequel il traite de l’histoire, des mœurs et des lois des Islandais primitifs ; Anatome Blefheniana (Holum, 1612), ; Spécimen Islundi£ historicum et magna parte yeographicum (Amsterdam, 1043) ; Groenlandia (1688), etc.

iOîiM ou JONSEN (Svein), prélatislandais, né en 1603, mort en 1687. Il alla étudier la théologie a. Copenhague et remplit, dans la suite, les fonctions pastorales on divers lieux. Il fut un des collaborateurs de la version islandaise de la Bible, imprimée à Holum en 1644. Il traduisit dans la même langue des ouvrages de théologie, entre autres, le Magnalia Dei, d’Héberger, et le Véritable christianisme, d Arnd.

JONdS (Runolf), grammairien islandais, mort de la peste k Christiunstad (Scanio) en 1654. Il remplit les fonctions de recteur des collèges de lioltiin (1644) et do Christianstad (1619). On a de lui des ouvrages estimés sur les langues du nord : Uomayium islundicum (Copei)haguo, 1650) ; Grammatical isluudicx rudimenta (1651) ; LinouK septentrionalis eleinenta (1651).

JONJi ou JONSEN (Stein), ecclésiastique islandais, né en 1005, mort on 1739. Après avoir étudié la théologie k Copenhague, il fut d’abord attaché à la cathédrale de Skalholt, chargé ensuite des paroisses de Hiternes ot de Setberg, et enfin élevé au siège épiscopnl de Holum. On a de lui des traductions eu islandais, entre autres de l’Anthropologie de Lussenius (Holum, 1713, in-8<>) ; des TaarePerse, de Rachlov (Holum, 1719, in-8») ; des Prédications sur tapassion, de Lassenius ; de la Bible (Holum, 1728, in-fol.).

JONAS (d’un mot hébreu qui veut dire colombe), un des douze petits prophètes, fils du prophète Amathi. Il vivait dans la seconde moitié du vui° siôclo avant Jésus-Christ. Il prophétisa sous Jéroboam II. Le Seigneur lui ayant donné l’ordre d’aller prédire aux Ninivites la destruction do leur cité, il chercha à s’enfuir pour échapper aux périls do cotte

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