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H, h, s. t. dans l’ancienne épellation, m. dans la nouvelle (s’appelait ache autrefois, s’appelle he — e aspiré — aujourd’hui). Huitième lettre de l’alphabet français, que l’on range ordinairement parmi les consonnes :

L’Jï, au fond du palais hasardant sa naissance, Halète nu haut des mots qui sont en sa puissance ; Elle heurte, elle happe, elle hume, elle hait. Quelquefois, par honneur, timide, elle se tait,

De Pus.

— Ce signe joue, dans notre écriture, six rôles différents, que nous allons énumérer, et aucun de ces rôles n’est, «elon nous, celui d’une véritable lettre :

— 1" H muet (nul dans la prononciation). Dans une foule de cas, A est un signe sans aucune espèce de valeur. C’est ce qui arrive toujours après les lettres t et r, comme dans théâtre, tué, théologie, rhétorique, Rhône, Jthin, etc., et dans une foule d’autres cas qu’il est impossible de soumettre à des règles.

— 2° H aspiré. Le signe qui porte ce nom n’est pas proprement une aspiration en français, car il n’en existe pas de véritable dans notre langue ; seulement il produit hiatus après une voyelle, — nos héros (prononcezuoeros au lieu de nozéros), — ; etjbuelerôle de consonne au commencement d’un mot féminin, en ce sens que l’adjectif possessif qui précède ne prend jamais la forme masculine : ainsi, tandis qu’on dit mon âme, ton ignorance, son hésitation aveo le h muet, on dira, avec le h aspiré, ma haine, ta hâto} sa honte : Je n’aime

IX.

pas les h aspirées : cela fait mal à la poitrine ; je suis pour l’euphonie. (Volt.) il H est généralement aspiré entre deux voyelles : Ahurir, Cohorte, Cohéritier. Hors de là il est impossible d’établir une règle générale. Nous indiquons, dans ce dictionnaire, de cette façon : h asp., tous les mots, où h est aspiré. Il Bans le nom Henri, h est aspiré dans le style soutenu, muet dans le langage ordinaire. Il est toujours muet dans Henriette. Il Le peuple est comme Voltaire : il n’aime pas les h aspirés, et ne les aspire pas. N. Landais déclare à son tour que ce n’est pas un crime de dire des zaricots ; mais si on n’excluait du langage que les fautes de français qui sont. des crimes, il serait assez inutile de faire des grammaires. Ce n’est qu’accidentellement, en effet, qu’un solécisme peut prendre une extrême gravité, comme dans le faitsuivant. Un colonel, à sa fenêtre, venait de voir passer en état d’arrestation deux soldats de son régiment ; il appelle le sapeur de planton. « Qu’ont fait ces deux hommes ? — Ils ont tué un gendarme. — Ah ! les malheureux 1 ». Et le colonel demande au plus vite le rapport de l’affaire pour, l’envoyer à la place. Le rapport arrive ; il né s’agit plus que de quelques invectives adressées à un municipal par les deux soldats pris de vin. Ils avaient hué et. non point t’hue un gendarme. Que serait-il arrivé si le sapeur, trop fier pour avouer sa faute, s’était obstiné devant le conseil de guerre à ne pas aspirer, et avait soutenu que les soldats avaient i’hué]& gendarme ? . t-Ch. Après la consonne c, la lettre A

est purement auxiliaire, lorsque avec cette consonne elle devient le typa de l’articulation forte qui, affaiblie, est représentée par j ; telle est la valeur de h dans chapeau, cheval. L’orthographe allemande exprimé cette articulation par sch, l’orthographe anglaise par sh ; l’orthographe italienne par se devant e, i. C’est le même son que celui de schin desHébreux, quand il est surmonté d’un point placé à droite. — Après c, la lettre À est purement étymologique dans plusieurs mots qui nous viennent du grec ou de quelque langue orientale ancienne, parce qu’elle ne sert alors qu’à indiquer que les mots radicaux avaient un k aspiré, et que dans le mot dérivé elle laisse au c la prononciation de la lettre k, comme dans les mots Achaïe, Chersonèse, Chatdée, Achab, que l’on prononce comme s’il y avait Akaïe, Kersonèse, Raldée, etc. Plusieurs mots de cette classe, étant devenus plus communs que les autres parmi le peuple, se sont insensiblement éloignés de leur prononciation originelle pour prendre celle du ch français. C’est ainsi qu’on prononce Archevêque, Archimède, Architecte. Dans ces mots, la lettre h est auxiliaire et étymologique tout à la fois. Dans d’autres mots de même origine, où elle n’était qu’étymologique, elle a été supprimée totalement, comme dans caractère, colère, colique, qui s’écrivaient autrefois charactère, cholère, cholique.

io Gh. H a ici encore la propriété de donner à g un son dur, mc/ne devant un i et un e : Ghérard ; c’est ce qui nous a fait adopter ce double caractère pour figurer g dur A&- vaut e et i, dans ce dictionnaire.

— 50 Lh a le son de U mouillés : Afûhaud, prononcer Millaud, H-mil.

— 6° Ph. H est tout à la fois auxiliaire et étymologique dans ph : il y est étymologique, puisqu’il indique que le mot vient de l’hébreu ou du grec, et qu’il y a à, la racine un p avec aspiration ; mais il est en même temps auxiliaire, puisqu’il indique un changement dans la prononciation originelle du p, et que ph est pour nous un autre signe de l’articulation déjà désignée par f. Ainsi nous prononçons Joseph, phzïosophe, comme s’il y avait Josef, filosofe. Les Italiens emploient tout simplement f au lieu de ph.

— Comme abréviation, H, chez les Latins, . se mettait pour habet, il a ; hic, ici ; Aie, celui-ci, et pour tous les autres cas et genres de ce pronom, fréquemment employé dans les incriptions tumulaires ; haslatus, soldat armé d’une lance ; heeres, héritier ; homo, homme ; honor, honneur ; hora, heure ; hastis, ennemi ; herus, maître. Il H. A. signifiait hoc aimo, en cette année. Il HA., Hadrianus, Adrien. Il HC, hune ou huic. Il H. E., hoc est, c’est-àdire. Il HER., hmreditas, héritage ou Herennius. Il HERC. S., Herculi sacrum, consacré à Hercule, il HH. ou HERR., hxredes, les héritiers. Il H. L., hoc loco, en ce lieu, il H—L—S., petit sesterce. Il H. M. AD. HH. N. T., hoc monumentum ad h&redes non transit, ce tombeau ne passe point aux héritiers. Il H. O., hostis occisus, ennemi tué. Il HOS., hospest

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