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23âe je n’ai pas. —.l’irai les prendre, > dit Hernan. Peut-être alla-t-il les prendre en effet.

Hernan del Pulgar se maria trots fois, en 1485, 1508 et 1529 j il eut du second mariage un fils qui soutint dignement l’honneur du nom ; on le trouve cité à la bataille de l’Aipujarra ; il se distingua aussi beaucoup en Afrique.

Le héros castillan fut inhumé, suivant son désir, duns la grande mosquée de Grenade, convertie en église. Son tombeau se voit encore dans la chapelle même dont, suivant la tradition, il prit possession en clouant aveu sa dague le parchemin de l’Ave Maria.

Un savant littérateur espagnol, M. Martinez de la Rosa, a consacré à ce héros une brillante étude historique, f.es pièces justificatives jointes à l’ouvrage rendent le travail très-précieux et très — sûr comme renseignements. Le théâtre espagnol a mis plusieurs fois en scène Hernan uel Pulgar ; c’est un des héros d’une pièce de Lope de Vega, le Siège de Santa-Fé, où il raconte son grand exploit de la mosquée de Grenade. Le Triomphe de l’Ave Maria, pièce anonyme, composée par un bel esprit de la cour, postérieurement à Lope, met le récit en scène, et fait réciter au héros un Ave Maria en vers espagnols.

HERNANDEZ (François), médecin et naturaliste espagnol, né à Tolède. Il vivait au xvie siècle. Tout ce qu’on sait de sa vie, c’est qu’il fut médecin de Philippe H, qui le chargea d’aller étudier les productions naturelles des possessions espagnoles dans l’Amérique. Il recueillit un grand nombre d’observations et laissa des manuscrits que F. Ximénès traduisit du latin en espagnol, et publia sous le titre de De la naturaleça y virtudes de las arboles, plantas y animales de la Nueva Espaîia, etc. (Mexico, 1615, in-S°). Par la suite, François Cési, président de l’Académie Lyncéenne, à Rome, acheta les manuscrits de Hernandez et les fit paraître en latin sous le titre de Nova plantarum, animalium et mineralium mexicanorum historia a Francisco Hernandez, etc. (Rome, 1656, in-fol., avec fig.). Dans cet ouvrage, Hernandez a fait connaître le premier aux Européens les trois règnes de la nature si variée du nouveau monde. On a donné en son honneur le nom de hernandiacëes à un petit groupe de plantes de la famille des thymélées.

HERNANDEZ (Philippe), écrivain français, d’origine espagnole, né à Paris en 1724, mort dans la mémo ville en 1782. Il n’apprit pas moins de vingt-six langues, obtint un emploi nu ministère des affaires étrangères et devint interprète du roi. Outre de nombreux articles insérés dans le Journal étranger de 1751 à 1761, on a de lui : Description de la généralité de Paris (Paris, 1759, in-8°) et deux ouvrages traduits de l’anglais : Voyage aux Indes ortentaies, de H. Grose (Londres, 1758), et les Aventures de Roderic Jlandom, de Smollett (Londres, 1761, 3 vol.).

HERNANDEZ DE VELASCO (Grégoire), littérateur espagnol, né à Tolède vers 1550. Il entra dans les ordres, se fit recevoir docteur en théologie, et se fit connaître par quelques traductions en vers, plus élégantes que fidèles, et dont le style est trop souvent ampoulé. Les plus remarquables sont celles du poème de Sannazar, intitulé : Departu Virginis (Tolède, 1554, in-8"), et de l’Enéide de Virgile (Valladolid, 1585).

HERNANDIACÉ, ÉE adj. (èr-nan-di-a-sé ; A asp — rad. hernandie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre hernandie. il On dit aussi hernandie.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, comprenant les genres hernandie et inocarpe.

Encycl. Les hernandiacëes sont des arbres à feuilles alternes, entières. Les fleurs, groupées en épis, en corymbes axillaires ou terminaux, sont hermaphrodites ou monoïques, et entourées d’un involucre coloré. Elles présentent un calice tubuleux, pétaloïde, a quatre ou huit divisions ; des étamines insérées sur deux rangs, les extérieures stériles ; un ovaire libre, à uneseule loge uniovulée, surmonté d’un style simple, quelquefois presque nul, terminé par un stigmate pelté, Le fruit est une drupe fibreuse et inonosperme. Cette famille, qui a des affinités avec les protéacées et les thymélées, comprend les deux genres hernandie et inocarpe.

HERNANDIE s. f. (èr-nan-dt ; h asp.de Hernandes, n. pr.). Bot. Genre d’arbres, type de la famille des hernandiacëes, comprenant plusieurs espèces, qui habitent l’Asie et l’Amérique tropicale:On donne souvent te nom de murobolan au fruit de i’HKRNANDiB. (Lemaire.)

Encycl. Uhernandie ovigère est un arbre d’environ 20 mètres, k rameaux tendres, cassants, portant des feuilles cordiformes, un peu échancrées à la base, lisses, à nervures légèrement cotonneuses ; le pétiole s’insère au bord de la feuille et non sur le limbe, comme dans Y hernandie sonore. Le fruit a l’aspect d’un œuf rougeâue, d’où lo nom particulier de cette espèce. Le bois de cet arbre est très-mou, et si facile à enflammer quand il est sec, que les naturels de la Guyane, d’après Aublet, s’en servent en guise d'ama


don. Uhernandie de la Guyane paraît être une simple variété de cette espèce.

L’hernandie sonore est un arbre ou un arbrisseau qui croit dans les Indes, les Antilles, et qui, à cause du bruit, du son que produit son calice à divisions résistantes quand le vent souffle, a reçu l’épithète toute poétique du sonore.

Avec l’hernandie sonore, dont les fruits s’appellent myrobolans, on compose, dans le pays où cet arbuste est cultivé, une liqueur appelée mirobolanti.

D’après Brunett, le suc des feuilles de l’Aernundie sonore est un épilatoire préférable à toutes nos préparations arsenicales, aux compositions de Bude et de Bœttger, même à ce rusma des Orientaux, le fameux épilatoire des sultanes ; non-seulement (d’après cet auteur) il fait disparaître le duvet, même les poils « gros, rudes, épais, en les lieux où ils ne doivent pas croître, » mais encore il ne laisse après lui aucune cicatrice, aucune trace ; il est tout à fait inoffensif.

Hernani, drame en cinq actes et en vers, de Victor Hugo (Théâtre-Français, 25 février 1830). La date de la première représentation d’Hernani, comme celle du Henri III d’Alexandre Dumas, marque une étape mémorable du romantisme. Ce grand jour fut celui d’une bataille, sur les récits de laquelle les contemporains n’ont pas tari.

Hernani avait été reçu en octobre 1829; mais, quand le jour de la représentation approcha, le camp des classiques s’émut. Il leur sembla impossible qu’on osât dire, sur la première scène du monde, en parlant d’une armoire :

Serait-ce l’écurie où tu mets d’aventure
Le manche du balai qui te sert de monture ?

ou considérer comme écrite en vers la fameuse phrase :

…J’entends du bruit ; on vient par l’escalier
Dérobé.

Sollicité de s’opposer à ces horreurs, Charles X répondit, assez spirituellement pour un roi, qu’en fait de tragédie il n’avait que sa place au parterre. Les deux partis se préparèrent à la lutte. Victor Hugo refusa magnanimement l’appui des claqueurs ordinaires. Il avait mieux. Cinq cents affidés, munis d’une carte spéciale sur laquelle était écrit un mot de passe mystérieux, hierro (du fer !), devaient s’installer dans la salle pendant la journée. L’auteur de Victor Hugo, par un témoin de sa vie, raconte que, « dès une heure de l’après-midi, les passants de la rue Richelieu virent s’accumuler à la porte du théâtre une bande d’êtres farouches et bizarres, barbus, chevelus, habillés de toutes façons, excepté à la mode : en vareuse, en manteau espagnol, en gilet à la Robespierre, en toque à la Henri III, ayant tous les siècles et tous les pays sur les épaules et sur la tête, en plein Paris, en plein midi. Les bourgeois s’arrêtaient, stupéfaits et indignés. M. Théophile Gautier, surtout, insultait les yeux par un gilet de satin écarlate et par l’épaisse chevelure qui lui descendait jusqu’aux reins. » C’étaient tous les bousingots et tous les Jeune-France, si célèbres depuis dans les fastes littéraires. Avec cela, on pouvait se passer des romains. La victoire fut remportée de haute lutte ; pendant les entr’actes, des scènes de pugilat, des bris de banquettes et des chapeaux défoncés à coups de poing, témoignaient, sinon de l’excellence des nouvelles doctrines littéraires, du moins de la vigueur de leurs champions.

Nous n’analyserons ce drame que sommairement, pour montrer comment un poëte de la force de Victor Hugo sait faire des vers admirables et créer des situations pathétiques dans un sujet bien médiocre. Dona Sol, l’étoile, ou plutôt, comme le dit son nom, le soleil de Madrid, est aimée à la fois du roi d’Espagne, don Carlos, d’Hernani et du vieux duc Ruy Gomez ; c’est Hernani, un bandit dont la tête est mise à prix, qu’elle aime. Don Carlos, qui guette les rendez-vous des deux amoureux, parvient à se glisser dans la maison de la belle à la place du bandit attendu ; la duègne, effrayée, le cache dans une armoire, et il assiste ainsi, fort mal à l’aise, à un duo d’amour entre Hernani et dona Sol. Il l’interrompt en sortant de sa cachette, et, au moment où une explication difficile va avoir lieu entre le roi et le brigand, survient le duc Ruy Gomez. Là-dessus, grand tapage ; quand le vieux duc a longuement déclamé contre les jeunes gens qui s’introduisent, comme des voleurs, dans les familles, qu’il a insulté et provoqué les deux amants de sa nièce en tirades flamboyantes, don Carlos, à la stupéfaction générale, s’écrie que ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Et de quoi donc alors ?

 …Il s’agit de la mort
De Maximilien, empereur d’Allemagne.

Coup de théâtre ; le duc reconnaît le roi, demande des flambeaux pour l’accompagner, et Carlos sauve Hernani en disant : « C’est quelqu’un de ma suite ! » À quoi Hernani, qui connaît maintenant son rival, répond par le vers fameux :

Oui, de ta suite, ô roi ; de ta suite, j’en suis !

Le lendemain, les deux rivaux se retrouvent sous la fenêtre de dona Sol ; Carlos essaye, à l’aide d’un stratagème, d’enlever la belle ; Hernani, dont la troupe est à deux pas, provoque le monarque et veut le forcer à se battre :

Pas de duel. Assassinez-moi. Faites !

répond le futur Charles-Quint ; et Hernani, trop magnanime, le laisse échapper. Le roi parti, Hernani pourrait enlever dona Sol ; mais il ne veut plus enchaîner cette jeune fille à sa destinée, et, pendant qu’il perd le temps à le lui déclarer, en fort beaux vers, le tocsin sonne, la ville se remplit de rumeurs ; Hernani, qu’on cerne à la lueur des torches, s’échappe à grand’peine.

Dona Sol, ainsi abandonnée, se résigne à épouser le vieux duc. Celui-ci l’emmène dans son château féodal, et elle est en train de regarder bien tristement sa parure de fiancée, lorsqu’un pèlerin se présente. Le duc l’accueille ; la future duchesse, restée seule avec lui, lui révèle le mariage qui va s’accomplir. Alors le pèlerin déchire ses habits et se nomme : c’est Hernani ! Comme sa tête est mise à prix et vaut cher, il se dénonce et propose aux domestiques de faire leur fortune en le livrant. Le vieux duc accourt, fait lever la herse, accusant son hôte de folie ; mais, pendant qu’il met le donjon en état de défense, de peur d’une surprise, dona Sol et Hernani tombent dans les bras l’un de l’autre. Ruy Gomez est terrifié d’une telle félonie :

 …Morts sacrés ! aïeux ! hommes de fer !
Qui voyez ce qui vient du ciel ou de l’enfer,
Dites-moi, Messeigneurs, dites ! quel est cet homme ?
Ce n’est pas Hernani, c’est Judas qu’on le nomme !

Une belle occasion de vengeance se présente. Don Carlos, qui s’est mis à la tête de ses gens pour cerner le bandit dans la montagne, arrive devant le château, fait baisser la herse, et, sachant que Hernani s’est caché là, demande qu’on le lui livre. Ruy Gomez prend alors le roi par la main, lui montre, l’un après l’autre, tous les portraits des Silva, ses aïeux, lui fait l’histoire de chacun d’eux, et, pour conclusion, refuse de trahir l’hospitalité :

Hors que de mon château, démoli pierre à pierre,
On ne fasse une tombe, on n’aura rien !…

Carlos, qui vient d’apercevoir dona Sol, dit alors au vieillard qu’à défaut du proscrit il se contentera d’emmener la jeune fille : « Prends-la donc, dit le duc, et laisse-moi l’honneur. » Don Carlos et sa suite s’éloignent, emmenant dona Sol. Quand Hernani, qui pendant ce temps est resté blotti dans une cachette, derrière un des portraits d’aïeux, apprend toute cette affaire, il devient furieux :

…Vieillard stupide ! il l’aime !

crie-t-il au duc stupéfait. Remettant donc à une autre époque leur différend, ils conviennent de courir sus au ravisseur. Hernani ne veut qu’arracher dona Sol à Carlos ; ceci fait, le duc sera libre de lui ôter la vie, en foi de quoi il lui donne son cor de chasse et lui jure qu’il lui suffira de sonner quelques notes pour qu’aussitôt, en tout lieu, à toute heure, Hernani soit à sa discrétion. C’est ce que l’on a plaisamment appelé la contrainte par cor.

La scène se transporte à Aix-la-Chapelle, dans le caveau sépulcral où se trouve le tombeau de Charlemagne. De plus hautes pensées que des rêves d’amour agitent le roi d’Espagne ; en ce moment les électeurs délibèrent ; il s’agit pour lui de savoir s’ils le préfèreront à François Ier, si don Carlos va devenir Charles-Quint. Il attend avec anxiété leur décision, dans le tombeau du grand empereur ; c’est là que se place le grand monologue resté célèbre. Des conjurés, en tête desquels sont Hernani et le vieux duc de Silva, ont également choisi ce caveau pour tramer leur conspiration : ils tirent au sort le nom de celui qui tuera Carlos, et le sort désigne Hernani. En ce moment, des coups de canon annoncent la proclamation de l’empereur ; c’est le roi d’Espagne qui a été élu, et il sort lentement du tombeau où il s’était enfermé ; il a entendu toute la conjuration ; des soldats apostés ferment toutes les issues et s’emparent des rebelles. Hernani et quelques autres sont laissés libres, comme simples prolétaires, ne valant pas l’échafaud. Mais ce dédain révolte le chef de brigands ; il se décide à dire qui il est :

…Je prétends qu’on me compte !
Puisqu’il s’agit de hache ici, que Hernani,
Pâtre obscur, sous tes pieds passerait impuni,
Puisque son front n’est plus au niveau de ton glaive,
Puisqu’il faut être grand pour mourir, je me lève ;
Dieu, qui donne le sceptre et qui te le donna,
M’a fait duc de Ségorbe et duc de Cardona.
Je suis Jean d’Aragon !

Carlos, tout entier maintenant à ses rêves d’avenir et de monarchie universelle, pardonne aux conjurés, oublie les folies de sa jeunesse et unit Hernani à dona Sol.

Hernani enfin est heureux ; il donne, dans son palais d’Aragon, une fête superbe, pour célébrer ses noces ; il a tout à fait oublié le vieillard, la parole donnée, et il se perd dans les rêves de bonheur qu’il fait avec sa jeune épouse. Mais voici que le son du cor se fait entendre. Un masque se glisse derrière lui et lui murmure à l’oreille ces vers sinistres :

Quand tu voudras, vieillard, quel que soit le lieu, l’heure,
S’il te passe dans l’esprit qu’il est temps que je meure ;
Viens, sonne de ce cor, et ne prends d’autres soins.
Tout sera fait !

Ce sont les propres termes de son serment à Ruy Gomez. Il faut qu’il meure. Dona Sol, instruite du marché conclu autrefois à cause d’elle, demande à partager la fiole de poison qu’Hernani tire silencieusement de sa poitrine, et tous deux expirent aux pieds du vieillard implacable qui, à son tour, se donne la mort.

On ne saurait nier ce qu’il y a de bizarre et d’incohérent dans un pareil sujet ; mais quel flot de poésie dans les tirades et dans les monologues, quels vers cornéliens dans ce dialogue heurté, énergique, qui remplaçait par de la couleur et de la vie les pâles ombres du théâtre classique ! Hernani eut soixante représentations, presque aussi tumultueuses que la première. L’acharnement fut tel que l’on applaudit même des choses qui n’étaient pas dans la pièce. Ainsi, quand Hernani s’écrie : «  Vieillard stupide ! » Théophile Gautier raconte qu’on entendit : « Vieil as de pique » et, comme son voisin, un classique enragé, déclarait ne pouvoir digérer ce vieil as de pique, Gautier lui soutint que « vieil as de pique » était un chef-d’œuvre ; il fut désappointé de le trouver métamorphosé en « vieillard stupide » dans la pièce imprimée.

Hernani, longtemps proscrit de la scène française avec toutes les autres pièces de Hugo par le second Empire, a été repris avec un grand succès en 1867.

HERNANI, ville d’Espagne, prov. de Guipuzcoa, à 6 kilom. S. de Saint-Sébastien, près de l’Urumea, l’une des dix-huit villes ou se tiennent successivement les assemblées générales de la province ; 3, 560 hab. Forges ; filature de laine ; fabrique de phosphore. Hernani a joué un rôle important pendant les guerres civiles de don Carlos, et a été longtemps le centre des opérations des deux partis. On y remarque un beau palais moderne ; aux environs se trouvent des forges importantes. Patrie de Jean de Urbieta, qui, à la bataille de Pavie, fit prisonnier François Ier.

HERNHUT, bourg du royaume de Saxe, cercle de Bautzen, à 17 kilom. de Zittau ; 1, 500 hab. Industrie très-active ; fabrication de coton, toiles, tabac : blanchisseries de toiles. Ce bourg est la colonie mère de la secte des frères moraves. Cette colonie doit son origine aux protestants chassés d’Autriche (Moravie) par les persécutions des jésuites. Accueillis par le comte Zinzendorf, qui leur concéda une partie de ses terres, les émigrés formèrent une secte dont le comte devint le v— ritable fondateur. Le pays où s’établirent les frères moraves était une vaste forêt, qu’ils défrichèrent peu à peu. Aujourd’hui, Hernhut, remarquable par sa propreté, son industrie, sa prospérité, est le siège d un évêché et le centre du gouvernement de la secte, qui compte plus de quarante établissements dans les différentes parties du monde. « On peut visiter avec intérêt, dit M. Ad. Joanne, la salle de réunion, les salles de vente, le muséum d’histoire naturelle, enrichi par les envois des missionnaires moraves, mais surtout le cimetière, dont toutes les tombes sont pareilles, à l’exception du tombeau de la famille Zinzendorf, situé au centre. Ce sont de simples lames de pierre portant le nom du défunt, avec les dates de sa naissance et de sa mort. Au-dessus du cimetière s’élève le Hutbery (colline de garde), groupe de rochers surmonté d’une espèce de temple, d’où l’on découvre une vaste étendue.

HERNHUTE OU HERNUTE s. m. (èr-nn-te ; A nsp.). Membre d’une secte qui a pris naissance à Hernhut, et qu’on appelle aussi I—RGRKS moraves : Les HEitNiiUTiiS aiment en général la musique, (L. Louvet.)

— Encycl. V. moravb.

HERNHUTISME OU HERNUTISME s. m. (èr-nu-ti-sme, h asp. — rad. hernhute). Doctrine, manière de vivre des hernhutes ou frères moraves.

HERNIAIRE adj. (èr-ni-è-re ; h asp. — rad. hernie). Chir, Qui appartient, qui a rapport aux hernies : Tumeur herniaire. Bandage iikrniaikk. n Qui s’occupe du traitement des hernies, ou de la confection des appareils destinés à les guérir : Chirurgien hkrniaihe, liandagiste herniaire, il Sac herniaire, Portion du péritoine qui est entraînée en avant de l’intestin, dans la hernie.

— s. f. Bot. Genre de plantes, de la famille des caryophyllées, tribu des illécébrées, coinprenant une dizaine d’espèces qui habitent les régions tempérées de l’ancien continent.

Encycl. Bot. Les herniaires ou herniolcs sont de petites plantes herbacées, à tiges très-rameuses et couchées, à fleurs peu apparentes, réunies par petits groupes à l’aisselle des feuilles. Ce genre comprend une quinzaine d’espèces qui croissent dans les régions tempéréesde I ancien continent. Deux d’entre elles sont communes aux environs de Paris : ce sont les herniaires glabre et velue. Elles croissent surtout dans les champs sablonneux ; elles sont légèrement astringentes, et ont été jadis employées comme diurétiques. On les a aussi fortement préconisées contre, les hernies ; mais, à cet égard, leur réputation est bien usurpée.

HERNIE s. f. (èr-nl ; h asp. — lat. hernia

Texte du poème

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