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200 HERA Horaclas embrassa la vie ascétique, fut chargé par Origène de diriger les nouveaux convertis, devint, lorsque ce dernier eut été contraint de quitter l’Égypte, directeur de l’école théologique d’Alexandrie, et succéda, par la suite, à Démètre comme patriarche de cette ville, où il mourut après avoir rempli ces fonctions pendant seize ans. L’Église l’honore le H juillet. HÉRACLÉE s. f. (ê-ra-klé — du gr. Héraclès, Hercule). Chronol. Nom d’un mois des Delphiens. Il Nom d’un autre mois chez les Bithyniens. HERACLEE, nom de plusieurs villes anciennes, ainsi appelées en l’honneur d’Hercule. Les principales sont : Héraclès, en Asie Mineure, dans ta Bithynie, sur les bords du Pont-Euxin, d’où lui vint le surnom de Pontica, colonie milésienne très florissante, qui, elle-même, fonda plusieurs autres colonies. Après avoir longtemps existé à l’état de république aristocratique, elle passa sous la domination d’un seul, le tyran Cléarque, et de ses descendants. Par la suite, elle dépendit des souverains de la Syrie, et finit par être incorporée à l’empire romain. C’est aujourd’hui la ville turque A’Erekli. Héraclék, en Thrace, qu’on appelait aussi Périnthe, près de Byzance, séjour d’Alcibiade dans son second exil, et fameuse par le long siège qu’elle soutint contre Philippe de Macédoine, qui s’empara de cette ville l’an 341 avant J.-C. — Hkracléh, en Italie, dans la Lucanie, sur le golfe de Tarente, entre cette ville, dont elle était une colonie, et Métaponte, à l’embou’chure de l’Aciris ; elle fut très-riche et très-florissante et suivit l’alliance de Rome au temps de l’invasion de Pyrrhus, qui remporta sous ses murs une victoire éclatante sur les Romains.— Héraclée, en Sicile, près d’Agrigente, colonie Cretoise, comme l’indiquait son nom a’Hcraclea Minoa ; elle fut très-considérable et très-riche jusqu’au moment où elle fut ruinée par les Carthaginois. — Héraclée, dans la Gaule narbonnaise, située, selon Pline, à l’embouchure du Rhône, probablement sur l’emplacement de la ville actuelle de Saint-Tropez. — Héraclée, en Macédoine, dans la province de Pseonie, sur les bords du Strymon ; elle portait le surnom de Siutica. C’est aujourd’hui la ville de Afelenik. HÉRACLÉEN, ÉENNE s. et adj. (é-ra-kléaiu, é-è-ne). Géogr. Habitant d’Héraclée ; qui appartient à Héraclée ou à ses habitants : Les Heracléuns. La population hbracléehnb. U On dit aussi héracléotes. HÉRACLÉES s. f. pi. (é-ra-klé — du gr. Hêraklès, Hercule). Autiq.gr. Fêtes en l’honneur d’Hercule, qu’on céléorait tous les cinq ans à Athènes, et tous les ans & Rhodes, au mont CEta et à Cos. Il On dit aussi Hbracléies, HÉRACLÉON, chef d’une secte chrétienne, au 11e siècle de notre ère. Il suivit d’abord les idées gnostiques de Valentin, puis les modifia sensiblement et écrivit des commentaires étendus sur les Évangiles de saint Jean et de saint Luc. Des fragments de ces commentaires se trouvent dans les écrits d’Origène. Ils ont été recueillis dans le Spicilegium Patrum et h&reticorum, de Grabe. V. UÉRACLÉOMITB. UÉRACLÉONAS, empereur byzantin, fils d’Héraclius et de l’impératrice Martine, né en 626. Il monta sur le trône à la mon de son père en 641, conjointement avec son frère, Constantin III. Ce dernier mourut quelque temps après, laissant deux fils, que Martine écarta du pouvoir, de sorte qu’Héracléonas se trouva seul maître de 1 empire. Comme il n’avait que quinze ans, sa mère régna en son nom et rendit bientôt son gouvernement tellement odieux qu’il fut déposé au bout de quelques mois, à la suite de la révolte de Valentinius, commandant de l’année d’Asie. On coupa le nez à Héracléonas, la langue à Martine, et ils furent enfermés dans un couvent, où ils terminèrent obscurément leur vie. Constant H, fils de Constantin III, lui succéda. HÉRACLÉONITE s. m. (é-ra-kié-o-ni-te). Hist. relig. Membre d’une secte de valentiniens, fondée au ne siècle par un disciple de Valentin nommé Héracléon. — Encycl. Saint Épiphane a parlé de la secte des hèracléonites. Il dit qu’aux rêveries de Valentin les àëracléonites avaient ajouté d’autres visions, et qu’ils avaient voulu réformer en certaines choses lathéologie valentinienne. Us soutenaient que le Verbe n’était point le créateur du inonde, mais que c’était l’ouvrage de l’un des éous. Ils distinguaient deux inondes, l’un corporel et visible, l’autre spirituel et invisible, et ils n’attribuaient au Verbe que la formation de ce dernier. Pour étayer cette opinion, ils altéraient les paroles de l’Évangile de saint Jean : « Toutes choses ont été faites par lui, et rien n’a été fait sans lui. p Ils y ajoutaient de leur chef ces autres mots : « des choses qui sont dans le monde. » lis rejetaient la loi mosaïque et les prophéties ; c’étaient, selon eux, des sons en l’air qui ne signifiaient rien. Héracléon avait fait un commentaire sur l’Évangile de saint Luc, duquel saint Clément d Alexandrie a cité quelques fragments, et un autre sur l’Evangile de saint Jean, duquel Origène a rapporté plusieurs morceaux dans son propre commentaire sur ce même Évangile, et c’est or HERA dinairement pour les contredire et les réfuter. Le goût des hèracléonites était d’expliquer l’Écriture sainte d’une manière allégorique, de chercher un sens mystérieux dans les choses les plus simples, et ils abusaient tellement de cette méthode qu’Origène, quoique grand allégoriste lui-même, n’a pas pu s’empêcher de le leur reprocher. IIÉRACLÉOPOI.IS, ville de l’ancienne Égypte, dans l’Heptanomide, chef-lieu du nome qui portait le même nom, sur le canal de Joseph, à l’O. du Nil. HÉRACLÈS ou HERCULE, fils d’Alexandre le Grand et de Barsine, fille du Perse Artabaze, né vers 327 avant Jésus-Christ, mort en 309. Après la mort d’Alexandre, en 323, Néarque proposa de le reconnaître pour souverain ; mais cette proposition fut généralement désapprouvée, et Héraclès fut conduit à Pergame, où il vécut obscurément auprès de sa mère jusqu’en 310, À cette époque, Alexandre, dit Aigus, fils d’Alexandre le Grand et de Roxane, venait d’être mis à mort. Polysperchon songea alors à Héraclès, proclama ses droits au trône de Macédoine, et envahit ce pays à la tête d’une armée, formée au nom du jeune prince. Cassandre, qui régnait sur la Macédoine, ne voulut pas tenter le sort des armes avec son armée dont il était peu sûr ; il jugea plus prudent d’entamer des négociations avec Polysperchon. Ce dernier n’hésita point a sacrifier le jeune prince, dont il avait voulu faire l’instrument de son ambition, et Héraclès, invité à un banquet, s’y rendit et y trouva la mort. HÉRACLIDE s. m. (é-ra-kli-de). Astron. L’une des taches de la Lune. HÉRACLIDE, général syracusain, mort vers 354 avant Jésus-Christ. Il commandait les mercenaires de Denys le Jeune lorsque, ayant eu à. se plaindre du tyran, il alla rejoindre, dans le Péloponèse, les exilés syracusains, qui préparaient une expédition pour renverser Denys. Héraclide parvint à réunir vingt trirèmes et 1, 500 soldats, avec lesquels il alla rejoindre Dion, qui avait donné le signal de l’insurrection. Accueilli avec enthousiasme par les Syracusains, il reçut le commandement en chef de la flotte, détruisit complètement l’armée navale, commandée par Philistus, et força, par cette victoire, Denys à abandonner l’Ile d’Ortygie, où il s’était réfugié. Après ce triomphe, Héraclide entra en rivalité avec Dion, parvint à le supplanter dans le commandement général, le lit rappeler toutefois et tâcha de se réconcilier avec lui lorsqu’il vit que tout allait mal depuis son éloignement, puis entama des négociations secrètes avec Denys. Dion fut averti des menées d’Héraclide, qu’il fît mettre à mort dès qu’il fut maître à Syracuse. HÉRACLIDE, poète athénien de la comédie moyenne. Il vivait vers le milieu du ive siècle avant Jésus-Christ. Il ne nous est connu que par cinq vers, tirés d’une comédie intitulée Alectruân, et recueillis dans les Comicorum grscorum Fragmenta de Bothe. HÉRACLIDE, conseiller de Philippe V, roi de Macédoine, né à Tarente. Il vivait au me siècle avant notre ère. Il était architecte à Tarente lorsqu’il fut chargé de réparer les murailles de cette ville, dont Annibal était alors maître. Soupçonné de vouloir livrer Tarente aux Romains, il s’enfuit au camp de ces derniers, qui, à leur tour, l’accusèrent d’avoir des relations secrètes avec Annibal. Ne se trouvant pas en sûreté en Italie, Héraclide alla demander asile à Philippe, roi de Macédoine, vers 210. Il gagna la faveur de ce prince en incendiant, par un hardi stratagème, l’arsenal et une grande partie de la flotte des Rhodiens, acquit sur l’esprit du roi une grande influence, dont il se servit pour commettre toutes sortes d’exactions et de crimes, et excita à tel point l’indignation publique que Philippe dut le faire mettre en prison. Un ne sait ce qu’il devint à partir de cette époque. HÉRACLIDE, homme d’État gréco-syrien. Il vivait au ne siècle avant Jésus-Christ. Antiochus Épiphane l’envoya, à deux reprises, comme ambassadeur à Rome, pour soutenir ses prétentions sur la Cœlé-Syrie (169), et réclamer contre l’intervention de Popilius, qui l’avait contraint de lever le siège d’Alexandrie, puis le nomma surintendant des nuances. Exilé par Démétrius Soter (1G2), Héraclide résolut de s’en venger. Dans ce but, il prit en main la cause d’Alexandre Balas, qui se prétendait fils d’Antiochus Epiphane, le conduisit à Rome, parvint à force d’argent à rendre favorables ù sa cause un certain nombre de sénateurs, leva des mercenaires et pénétra avec eux en Syrie pour détrôner Démétrius Soter au profit d’Alexandre Balas. À partir de ce moment, il n’est plus question d’Héraclide dans l’histoire, HÉRACLIDE, historien grec. Il vivait en Égypte au ne siècle avant notre ère, sous le règne de Ptolémée Philométor. Il composa un grand ouvrage historique intitulé Istariai, un abrégé des biographies de Satyrus, un ouvrage intitulé Lembeotikos lùgos, etc. HÉRACLIDE DE CUMES, historien grec, qui vivait h une époque incertaine. Il écrivit une Histoire de Perse, qui ne nous est connue que par quelques citations d’Athénée sur lu manière de vivre des rois de Purso. HERA Muller a publié les fragments qui restent de lui dans les Fragmenta hislortcorum grscorum. HÉRACLIDE DE PONT, philosophe et historien çrec, né à Héraclée, dans le Pont. Il florissait dans le ive siècle avant Jésus-Christ. Il vint à Athènes suivre les leçons de Platon, puis celles de Speusippe et d’Aristote. Il passa la seconde partie de sa vie à Héraclée, où ses immenses richesses, sa naissance il-lustre et ses talents lui acquirent une grande célébrité. On raconte qu’il fut couronné en plein théâtre, mais qu’il tomba frappé d’apoplexie avant, la fin de son triomphe. Diogène Laërce cite de lui un grand nombre d’ouvrages qui ne nous sont pas parvenus. Nous n avons qu’un extrait de son Traité sur les constitutions des États, dont la meilleure édition est celle de Ch. Muller (avec traduction latine), dans les Fragmenta hîstoricorum grsecorum de Didot. HÉRACLIDE DE TARENTE, médecin grec du me ou du ne siècle avant notre ère. Il appartenait à la secte des empiriques, écrivit un commentaire sur les œuvres d’Hippocrate et composa plusieurs ouvrages, que Galien cite souvent et qu’il vante au point de vue de l’exactitude des assertions. Il en reste quelques fragments, insérés dans les Opuscula academica, medica et philoloyica de Kûhn (IS27-1S2S, 2 vol.). HERACLIDE, rhéteur grec de Lycie, qui vivait dans le ne siècle de notre ère. Après avoir étudié sous Hérode Atticus, il enseigna avec beaucoup de succès les belles-lettres à Smyrne, et acquit une belle fortune avec le prix de ses leçons. Héraclide composa un Éloge du travail (Énkûmion ponou). Ayant adressé cet ouvrage à un nommé Ptolémée, comme lui rhéteur et son rival, celui-ci lui renvoya son manuscrit après avoir enlevé une lettre du titre, et lui écrivit : Vous pouvez lira votre éloge : Enkômion onou (Éloge de l’âne). HÉRACLIDES, descendants d’Hercule. On donnait ce nom en Grèce à quatre dynasties qui prétendaient descendre du dieu : les Héraclides du Péloponèse, ceux de Corinthe, de Lydie et de Macédoine. Les premiers sont les plus célèbres. Ils étaient issus d’Hyllus, fils d’Hercule, et avaient des prétentions plus ou moins fondées à la souveraineté d’Argos, de Mycènes, etc., où régnaient les descendants de Pelops et d’Agamemnon. Deux fois, aux époques antéhistorisques, ils tentèrent, sans succès, l’invasion du Péloponèse par l’isthme de Corinthe. Ils préparèrent enfin une troisième expédition avec un redoublement de prudence et d’activité. Abandonnant le projet de pénétrer par l’isthme, ils équipèrent une flotte à Naupacte, sur le golfe Corinthien, et envahirent la péninsule, entraînant avec eux diverses peuplades, dont la plus célèbre était la tribu des Doriens, tribu guerrière qui avait conservé dans.les montagnes de la Théssalie la rudesse et la barbarie primitives. L’Argolide, la Laconie, la Messénie et l’Elide furent conquises et partagées entre les vainqueurs. Les Pélasges furent refoulés dans les montagnes de 1 Arcadie ou dans tes lies, les Achéens dans l’^Egialée et les Ioniens dans l’Attique. La Laconie échut par indivis aux deux fils jumeaux de l’Hèraclide Aristodème, Eurysthène et Proclès, qui devinrent la souche des rois de Sparte. Ce grand événement, connu dans l’histoire sous le nom de Hetour des Héraclides, et qu’on place par approximation dans le xue siècle avant l’ère chrétienne, marque une révolution importante dans les annales grecques et l’origine du dualisme de la race hellénique, dualisme qui se personnifia dans les deux grandes cités qui se disputèrent l’hégémonie, Athènes et Sparte. V. Doriens et Ioniens. Héraclide » (les), tragédie d’Euripide, représentée l’an 418 av. J.-C. Cette pièce se retrouve tout entière en germe dans ce passage de Pausanias : « Il y a à Marathon une fontaine appelée Macarie, sur laquelle j’ai recueilli la tradition suivante : Hercule, lorsqu’il s’éloigna deTirynthe pour fuir Eurysthée, se retira auprès de Ceyx, roi de Trachine. Mais, après la mort d’Hercule, Eurysthée réclama ses enfants ; le roi de Trachine les envoya à Athènes, alléguant sa propre faiblesse, tandis que Thésée était assez fort pour les défendre. Les enfants d’Hercule s’étant rendus auprès de ce dernier, les Péloponésiens déclarèrent la guerre aux Athéniens, sur le refus de Thésée de livrer ses hôtes. En même temps, dit-on, un oracle annonça aux Athéniens qu’il fallait qu’un des enfants d’Hercule mourût volontairement, sans quoi ils ne pourraient remporter la victoire. Alors Macarie, fille d’Hercule et de Déjanire, se donna la mort et assura ainsi la victoire aux Athéniens ; et c’est d’elle que la fontaine a reçu son nom. à Dans Euripide, les enfants d’Hercule, fuyant les persécutions d’Eurysthée, tyran d’Argos, dont la mort du héros n’a pu éteindre la haine, ont trouvé un asile auprès de Démophon.roi d’Athènes et fils de Thésée. Ils sont réfugiés au pied de l’autel de J upiter, à Marathon, lorsqu’un héraut d’Eurysthée vient pour les en arracher. Mais Démophon prend leur défense. Il en résulte une guerre dont le fils de Thésée sort victorieux, grâce au secours de l’ancien compagnon d’Hercule, lolas, rajeuni par un expédient dont l’invention n’est pas dus plus heureuses. Tous les détails HERA de cette guerre sont racontés par le jioCta avec une exactitude historique, mais qui, par cela même, n’offre pas toujours un grand intérêt dramatique. ■ L’épisode, dit Otfried Muller, dans lequel Macarie s’offre au sacrifice, spontanément et avec un courage fait pour surprendre, est destiné à i élever un peu la langueur du drame ; il faut avouer, cependant, qu’Euripide use un peu trop et abuse même de cette touchante idée d’une vierge noble et digne d’amour, qui se sacrifie volontairement, ou, du moins, sans résistance. • On voit qu’ici le reproche du critique allemand tombe à faux, puisque cet épisode de Macarie est justifié par l’histoire. Le* seuls points sur lesquels Euripide s’en écarte, c’est qu’au lieu de placer l’action sous le règne de Thésée il la rejette sous celui de son fils Démophon, et que, pour doubler le prix du sacrifice de Macarie, il ne dit point que l’oracle ait réclamé spécialement une fille d’Hercule pour victime. « Le poète, dit M. Artaud, d’un avis tout opposé à celui d’Otfried Millier, ne pouvait omettre ce noble dévouement de Macarie, et c’est, en effet, l’épisode le plus touchant de la pièce. Seulement, on peut reprocher à Euripide d’avoir trop écourté cette partie du drame. Une fois que la jeune vic* time a pris sa résolution, et qu’elfe à quitté la scène pour marcher à la mort, il n’est plus question d’elle. Iphigénie et Polyxène ont été mieux traitées. > La fable d’Euripide est faiblement tissue ; l’intérêt se partage entre Macarie et lolas, grave défaut dans une œuvre dramatique, où "unité d’intérêt est peut-être la seule indispensable. Au reste, le style des Héraclides est toujours celui d’Euripide, clair, élégant, harmonieux, flexible, bien que, dans celte tragédie, il sembH avoir plutôt cherché l’énergie que la grâce, même dans le rôle le plus touchant, celui de Macarie, la vierge héroïque du sang d’Hercule. Euripide a caressé ce personnage avec une sorte d’amour ; et cette particularité est à noter, car on sait que le poète n’était guère l’ami des femmes. Il est vrai que Sophocle, oui le connaissait bien, disait plaisamment qu’il ne les détestait qu’en vers. Le sujet des Héraclides a été traité sous le même titre par Marmontel (1789), mais avec des modifications suffisantes pour que son œuvre ne parût pas une servile imitation du poète grec. Il y a introduit des conceptions et des ressorts qui lui appartiennent ; il a ajoulé, il a retranché ; en un mot, il a adapté la pièce aux exigences de la scène française. Les incidents sont habilement ménagés, et amènent le dénoûment par le développement même de la situation où se trouve chaque personnage. La Harpe considère cette tragédie comme une des meilleures productions dramatiques de Marmontel. ■ Le plan, dit-il, me paraît à l’abri de tout reproche grave ; et 1 exécution, sans être supérieure, est généralement bonne, et quelquefois belle. La versification est beaucoup plus facile et plus pure que dans les autres pièces de Marmontel. Il y a encore bien des endroits faibles, mais peu de fautes marquées et nombre de beaux vers. • HÉRACL1EN, usurpateur romain, mort en 413 de notre ère. Il était un des généraux d’Honorius, lorsque, par ordre de cet empereur, il fit mourir Stilicon ; il reçut, en récompense de ce meurtre, le gouvernement de l’Afrique (409), resta fidèle à son maître lors de la révolte d’Attale, dont il vainquit un des généraux, Constantin, et fut élevé au consulat (413). Poussé alors par son gendre Sabinus et enivré de sa puissance, Hérachen leva l’étendard de la révolte et se fit proclamer empereur. À la tète d’une flotte de 700 vaisseaux, il débarqua eu Italie (413), fut vaincu, d’après la chronique d’Idace, dans une bataille livrée près d Utriculum, entre Rome et Ravenne, abandonna son armée en apprenant l’arrivée du comte Marinus, au rapport d’Orose, revint presque seul à Carthage, fut arrêté et rais à mort.

HÉRACLITE, surnommé le Physicien, illustre philosophe grec, né à Éphèse, en Asie Mineure, vers le milieu du vie siècle avant notre ère, mort vers 480. Son père s’appelait Blyson et exerçait à Éphèse la première magistrature de la ville. Héraclite est considéré d’ordinaire comme un des principaux représentants de la philosophie ionienne, caractérisée par le naturalisme exclusif de ses adhérents. En réalité, Héraclite ne relevait que de lui-même : il le prétendait, et l’examen attentif de ses doctrines le démontre suffisamment. Son premier maître fut Hippase de Métaponte, philosophe pythagoricien, auquel il aurait dû la connaissance approfondie des enseignements secrets de Pythagore, ce qui parait être une conjecture peu fondée, quoi qu’il en soit, Héraclite voyagea beaucoup dans sa jeunesse ; l’histoire ne dit pas en quels pays ; mais il est probable que ce fut en Orient, car plusieurs points importants de son système semblent être des emprunts faits aux croyances qui avaient cours à cette époque dans la haute Asie. À son retour, ses concitoyens lui offrirent le pouvoir qu’avait exercé son père ; il refusa en faveur de son frère. Héraclite était fier et d’un caractère entier ; il méprisait tous les hommes, mais les Ephésiens étaient, de sa part, l’objet d’un mépris tout spécial; on le surprit un jour à