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Une partie en fut cédée à la Prusse en 1815. Quant à la seigneurie de Schmalkalde, que la Hesse avait possédée conjointement avec les comtes de flenneberg, elle avait été cédée complètement à la Hesse en 1521.

HENNEBERGKH (Gaspard), géographe allemand, né à Erlichen (Thuringe) en 1529, mort en 1600. Il embrassa l’état ecclésiastique, remplit dans plusieurs paroisses les fonctions du ministère sacré, et consacra tous ses loisirs à l’étude de la géographie. C’est a lui que l’on doit la première carte exacte de la Prusse ; il y travailla sept années, après avoir parcouru, aux frais de l’électeur Albert-Prédéric, toutes les provinces que l’on comprenait alors sous ce nom. Cette grande carte, composée de quatre feuilles, et gravée sur bois, fut publiée à Kœnigsberg, en 1576, sous ce titre : Prussis, c’est-à-dire description particulière et exacte du territoire des Pritsses, gui est la plus importante partie de la Sarmatie européenne. Il publia en outre, en 1584, un livre destiné à servir de complément explicatif à cette carte et intitulé : Description courte et exacte du pays de Prusse, suivie d’un Exposé court et simple de tous les grands maitrès de l’ordre Teutonique. La nouvelle édition de la carte, donnée on 1535, fut encore accompagnée d’un Eclaircissement de la grande carte de P}-usse, avec les noms des lacs, des torrents et des fleuves gui sont dessinés dans celte carte. La carte d’Henneberger, souvent rééditée, soit seule, soit comme complément de divers ouvrages géographiques, fut, jusqu’en 1763, la seule qui fît autorité pour la géographie de cette partie de l’Europe. On lui doit aussi différents ouvrages historiques, qui, sans renfermer rien de nouveau, ne laissent pas d’avoir quelque valeur, car ils ont été écrits d’après des chroniques manuscrites en majeure partie.

HENNEBERGEH (Auguste), littérateur allemand, né à Meiningen en 1821, mort dans la même ville en 1866. Il suivit la carrière de l’enseignement public, et se fit avantageusement connaître par des ouvrages dont les principaux sont ; le Drame allemand à l’époque contemporaine (Greifswald, 1853) ; le Séjour de Jean-Paul à Meiningen (Meiningen, 1863) ; une Histoire grecque en biographies (Hildburghausen, 1865) ; des Caractères de la société antique (Hildburghausen, 1865), en collaboration avec Schaubaeh et E. Bernhardt ; Lettres de Jean-Pierre Uz à un ami (1866), avec une savante introduction et des notes.

HENNEBERT (Jean - Baptiste - François), historien et littérateur français, né à Hesdin (Pas-de-Calais) en 1726, mort en 1795. il devint chanoine de Notre-Dame à Saint-Orner et consacra la plus grande partie de son temps à l’étude. Nous citerons parmi ses écrits : Du plaisir et des moyens dé se rendre heureux (Lille, 1764) ; Cours d’histoire naturelle, ou Tableau de la nature, considérée dans l’homme, dans les quadrupèdes, les oiseaux, etc. (Pans, 1770,7 vol. in-12) : Poésies fugitives (1781) ; Histoire générale de laprovince d’Artois (Lille, 178G), ouvrage qui coûta à son auteur plus de vingt ans de recherches.

1IENNEBONT, ville de France (Morbihan), ch.-l. de cant, arrond. et à 12 kilom. de Lorient, à 57 kilom. de Vannes, près de l’Océan ; pop. aggl., 3,781 hab. — pop. tôt., 5,112 hab. Construction de navires, scierie, tannerie, carrières, bains de mer. Le port peut recevoir des navires de 200 à 300 tonneaux. Hennebont, en breton à droite du vieux pont, est une jolie petite ville, très - agréablement située sur le chemin de fer de Nantes à Brest, et sur deux coteaux dont la base est baignée par les eaux limpides du Blavet ; elle se divise en vieille ville, ville close et ville neuve. Le premier des seigneurs particuliers d’Hennebont dont le nom soit parvenu jusqu’à nous est Huèlin, qui vivait au xie siècle. L’histoire de la ville est tout entière dans les guerres de la succession et de la Ligue. Le prince de Dombes s’empara d’Hennebont sur les ligueurs en 1590 ; le duc de Mercœur le reprit sur les royaux au mois de novembre de la même année, après un siège de six semaines, et en resta possesseur jusqu’à la paix conclue avec Henri IV. Les fortifications de la ville sont presque entièrement détruites aujourd’hui ; un mur d’enceinte est tout ce qui reste de l’antique château fort. Dans la vieille ville existe un caveau rectangulaire dont la voûte en pierre est soutenue par huit arcs en plein cintre. De la ville close il subsiste des restes de courtines, une porte flanquée d’une poterne et de deux grosses tours, une tourelle et une très-grosse tour tatutée.

L’église Notre - Dame - de - Paradis est un charmant édifice du commencement du xvie siècle. Le clocher, que surmonte une flèche polygonale, a 50 mètres de hauteur. A l’intérieur, l’attention est surtout attirée par les nervures des voûtes, où l’on remarque des clefs pendantes délicatement sculptées. Hennebont a conservé plusieurs maisons du xvie et du xvue siècle, en bois, à pignonsetà étages surplombants, et en pierre, avec fenêtres a pilastres, frontons triangulaires et modillons. Aux environs de la ville, sur la rive gauche du Blavet, se voient les restes de l’abbaye de la Joie, de l’ordre de Citeaux, fondée à la fin du xin" siècle par Blanche de Champagne, femme du duc Jean le Roux. On

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remarque, dans l’une des salles de l’abbaye, la statue tumulaire de la fondatrice.

HENNEPIN (Louis), missionnaire récollet, né en Flandre vers 1640, mort en Hollande peut-être en 1710. Prédicateur à Hall (Hainaut), puis aumônier d’un régiment, il partit comme missionnaire au Canada en 1675, accompagna Lassalle dans ses expéditions sur les grands lacs (1679), fut détaché pour remonter le Mississipi, tomba entre les mains des Sioux et resta huit mois prisonnier. On a de lui : Description de la Louisiane (1683) ; Nouvelle découverte d’un très-grand pays situé dans l’Amérique, entre le Nouveau-Mexique et la mer Glaciale {1697) ; Nouveau voyage dans un pays plus grand que l’Europe, entre la mer Glaciale et le Nouveau-Mexique (1C98). Ces trois ouvrages se font suite. Ils offrent quelque intérêt sous le rapport de la description des mœurs des sauvages ; mais la

partie géographique est faible. L’auteur essaye d enlever à Lassalle, pour se l’attribuer à lui-même, l’honneur de la découverte du Mississipi.

HENNEPOL1S, nom latin d’HiLDESHElM.

HENNEQUIN (Pierre), seigneur de Boinïiiu, magistrat français, mort à Paris en 1577. Il devint conseiller au parlement de Paris en 1556, prêta à Charles IX 60,000 livres en 15GS, et fut, en récompense de ce service, nommé, cette même année, sixième président. Cette nomination ne fut acceptée par le parlement que sur lnjussion expresse du roi. Par la suite, Hennequin, qui était, dit L’Estoile, la créature des Guises, devint un des principaux piliers de la Ligue.

HENNEQUIN (Jean), économiste français, né en Champagne dans le xvie siècle et mort en 1579. Il était conseiller du roi, intendant des finances, maître de la chambre des comptes, etc. Il est auteur d’un livre assez remarquable : le Guidon général des finances, contenant l’instruction du maniement de toutes les finances de France (Paris, 1585). Cet ouvrage traite de l’origine du domaine des rois de France, ainsi que de toutes les matières concernant l’administration des finances. On y trouve des détails assez curieux.

HENNEQUIN (Aymar), abbé d’Epernay, évêque de Rennes, mort en 1596. Il fut un des principaux meneurs de la faction des Guises et joua un rôle très-actif pendant la Ligue, souffla le feu de la révolte à la journée des Barricades, célébra des offices solennels en l’honneur du duc et du cardinal de Guise, après la mort de ces personnages à Blois, fut nommé par le duc de Mayenne membre du conseil de l’Union, dont il présida souvent les séances, souleva la ville de Rennes et la gagna à son parti, ainsi que le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, et se retira dans son diocèse en 1594. On a de ce belliqueux prélat des traductions françaises de limitation et des Confessions de saint Augustin, ainsi que quelques écrits sur la liturgie.

HENNEQUIN (Hiérosme), prélat français, frère du précédent, né en 1547, mort en 1619. D’abord conseiller au parlement de Paris, il devint ensuite évêque de Soissons et fut un chaud partisan de la Ligue. Il a publié : Begrets sur les misères advenues par les guerres civiles de France (Paris, 1569, in-4o).

HENNEQUIN (René), sieur des Sbrmoises, frère des précédents, maître des requêtes au xvic siècle. Ce légiste fut moins ardent ligueur que les autres membres de sa famille ; il appartenait au parti conciliateur des politiques, fit une opposition modérée, mais courageuse, à ceux qui voulaient donner la couronne à l’Espagne, et soutint, contre le cardinal de Pelleve, envoyé du pape et du roi d’Espagne, qu’on pourrait prendre pour roi Henri de Navarre, s’il se convertissait. Impuissant contre les violences îles ligueurs, il alla rejoindre Henri avant la prise de Paris.

HENNEQUIN (Jacques), théologien et bibliophile, né à Troyes en 1575, mort en 1660. Il professa la théologie avec éclat et éclipsa tous les docteurs. Il légua sa bibliothèque à sa ville natale, avec une rente pour la desservir, et fonda des lits à l’Hôtel-Dieu.

HENNEQUIN (J.-Nicolas), sculpteur et révolutionnaire exalté, né à Paris, décapité la

27 mai 1795. Il prit part aux principales journées de la Révolution et fut arrêté à la suite de celle du 1er prairial an III, comme soupçonné d’avoir promené dans Paris la tête de Féraud au bout d’une pique. Condamné à mort, il subit sa sentence avec le nommé Ïgn.-Nic. Dupuy, accusé du même crime.

HENNEQUIN (Joseph), homme politique français, né à Gannat (Allier) vers 1760. Il était maire de sa ville natale lorsqu’il fut nommé, en 1791, membre de l’Assemblée législative, où il siégea sans faire parler de lui, Sous-préfet de Gannat en 1800, il devint ensuite député de l’Allier au Corps législatif (1807-1813). On a de lui : Jacques M entiers, traduit de l’anglais d’Elisabeth Helme (1801), et la Terrasse de l’Anglar, poSme suivi de pièces de poésie (1805). Nous ignorons la date de sa mort.

HENNEQUIN (Pierre - Antoine), peintre français, né à Lyon en 1763, mort à Tournay (Belgique) en 1833. Élève de David, il remporta le grand prix de peinture et partit pour l’Italie. Lorsque éclata la Révolution, Hennequin adopta avec une extrême chaleur les idées nouvelles, prit part, à Rome, à quel HENN’

ques émeutes populaires, puis revint à Paris. Après avoir exécuté dans cette ville un grand tableau, la Fédération du 4 juillet 1790, il retourna à Lyon, ébaucha alors une vaste composition pour l’hôtel de ville, puis abandonna momentanément ses pinceaux pour se jeter dans le mouvement révolutionnaire. Après le 9 thermidor, Hennequin faillit périr sous les coups des égorgeurs de la compagnie de Jéhu. Étant parvenu à échapper aux fureurs de la réaction, il gagna Paris en 1795 ; mais, bientôt après, il se vit impliqué dans l’affaire Babeuf et emprisonné au Temple Relâché, grâce à la protectiou de François de Neufchâteau, il renonça à là politique active et reprit ses travaux artistiques. Co fut alors qu’il acheva le tableau commencé à Lyon, le Triomphe du peuple français, ou le Dix août. Le combat de Nazareth ayant été mis au concours en 1799, Hennequin exécuta une esquisse remarquable, mais ce fut Gros qui l’emporta. Sous lo règne de Napoléon, il produisit, entre autres œuvres, Oreste poursuivi par les Furies, tableau plein de mouvement, de vigueur, d’un véritable sentiment dramatique, qu’on voit au Louvre, et qui est la meilleure toile du peintre, puis un plafond du Louvre. Lors de la rentrée des Bourbons, Hennequin s’exila volontairement et suivit son ancien maître David en Belgique. Après avoir habité Liège, il se fixa à Tournay, où il devint, en 1824, directeur de l’Académie de dessin. Après la révolution de Juillet, ilrefusa de revenir en France, voulant, disait-il, comme David, mourir dans l’exil. Outre les œuvres précitées, nous mentionnerons de lui : le Dévouement de 300 citoyens de Franchimont ; Socrate au milieu de ses disciples ; Catherine de Lalain. Hennequin dessinait avec une grande pureté ; ses figures sont bien étudiées et ses compositions sont pleines de vie, mais on lui reproche, avec raison, de l’exagération, un coloris forcé et criard et le manque de gradation dans les lumières.

HENNEQUIN (Louis), auteur dramatique français, né à Monceaux (Paris) vers 1770 ; Il s’adonna à la littérature dramatique, obtint quelques succès, et Se vit contraint, vers 1800, par le dérangement de Ses affaires, de passer à l’étranger. Il a écrit : la Partie carrée, opéra-comique en un acte (1793) ; le Bon fils, opéra-comique en un acte (1796) ; Emilie et Àfelcour, comédie en un acte, avec ariettes (1795) ; Elise et Melval, ou les Parvenus, comédie en trois actes (1799) ; le Menteur maladroit, comédie ; le Mari d’emprunt, opérabouffe (1802), etc.

HENNEQUIN (Antoino-Louis-Marie), avocat, frère du précédent, né à Monceaux (Paris) en 1786, mort en 1840.C’est un des orateurs qui ont jeté le plus d’éclat sur lç barreau français, sous la Restauration et pendant le règne de Louis-Philippe. La défense de Fiévée, poursuivi pour délit de presse en 1816, est la première cause importante où il eut l’occasion de déployer son talent, Franchement attaché à la branche aînée des Bourbons, il lui donna les preuves d’un entier dévouement après la révolution de juillet 1830. Son plaidoyer en faveur de M. de Peyronnet, dans le procès des ministres de Charles X, fut extrêmement remarqué. Il défendit ensuite les légitimistes impliqués dans le complot de la rue des Prouvâmes, les insurgés de l’Ouest (1832), les prisonniers du Carlo-Alberto (1833), enfin la duchesse de Berry. Nommé député du Nord en 1834, il apporta à la Chambre toute l’ardeur de ses convictions politiques. Hennequin joignait au talent oratoire, à ia science du jurisconsulte, une grande réputation d’intégrité.

Dans un procès où Me Hennequin plaidait, en matière civile, pour un fripon nommé Roumage, contre Me Philippe Dupin, les deux avocats parlèrent avec tant d’éloquence que l’auditoire ne savait plus qui avait tort des deux contendants, et était tenté de s’écrier, comme Henri IV dans une occasion analogue : «Ventre-saint-gris ! ils ont tous deux raison. ■ C’était pourtant Roumage qui avait tort, et Roumage fut condamné. Emerveillé du talent avec lequel son avocat l’avait défendu, un spectateur fit, au sortir de l’audience, 1 épigramme suivante :

Maître Hennequin, vous avez la réplique ;

Vous parlez d’or, maître Hennequin.

Si jamais je me fais coquin,

Maître Hennequin, vous aures ma pratique.

On a de lui : Dissertation sur le régime des hypothèques (1822) ; Du divorce (1832) ; Truite de législation et de jurisprudence (1838-1841, 2 vol. in-8°). Un certain nombre de ses plaidoyers ont été insérés dans le Barreau français, dans Y Obse ?-vaieur des tribunaux français et étrangers, et dans un volume intitulé : Choix des plaidoyers de MM. Hennequin et Emery (Paris, 1824). Ses consultations imprimées et se3 consultations judiciaires forment la matière de plus de 10 volumes in-4<>.

HENNEQUIN (Victor-Antoine), avocat, publiciste et homme politique, né à Paris en 1816, mort en 1854.11 était le fils aîné du précédent. Reçu avocat en 1838, il plaida pendant quelque temps, conçut dès cette époque le plan d’une histoire universelle du droit, et en commença même l’exécution avec l’ardeur hâtive de la jeunesse. Il en publia deux volumes, qui ne devaient jamais avoir de suite (Introduction d l’étude de la législation française ; l’« partie : les Juifs). Cette ébaucho, mal

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conçue et mal digérée, annonçait néanmoins de grandes lectures et révélait un esprit avide d’idées nouvelles. La lecture des Œuvres de Fourier, fondateur de l’école phalanstérienne, l’entraîna irrésistiblement dans la voie des spéculations métaphysico-socialistes. Il devint un des rédacteurs les plus laborieux et les plus brillants de la Démocratie pacifique, organe de l’école sociétaire, et s’éloigna de plus en plus des traditions légitimistes de sa famille. En cela, il suivait le mouvement de son école, qui, bien que se prétendant, dans l’origine, étrangère aux partis et se croyant possible avec tous, n’en fut pas moins, par le cours naturel des idées, entraînée progressivement dans les opinions démocratiques et républicaines. Victor Hennequin ne se contenta pas d’écrire : actif et militant, porté à l’action et à la controverse, il ouvrit des cours à Paris et dans plusieurs villes de France pour la propagation des idées fouriéristes. Ces missions lui firent une grande réputation et lui donnèrent un ascendant considérable dans sa secte. La défense de plusieurs des accusés dans l’affaire des ouvriers charpentiers prévenus de coalition(1845), de nouvelles prédications en Belgique (1846), achevèrent de donner a son nom la notoriété et l’éclat. En 1848, les républicains des Bouches-du-Rhône l’acceptèrent comme candidat à la représentation nationale ; lui-même, il vint à Marseille pour soutenir sa candidature et obtint de grands succès ; mais il lui manqua quelques voix et son nom ne sortit point de 1 urne. Deux ans plus tard, le département de Saône-et-Loire, dans des élections complémentaires, le nomma représentant du peuple

à une majorité considérable. Il siégea sur les bancs de l’extrême gauche ; parmi les montagnards, mais ne réalisa point les espérances que son talent avait fait concevoir et ne joua qu’un rôle effacé dans l’Assemblée législative. Avocat abondant, facile, intarissable même, sa parole pouvait briller dans des conférences et dans des cours, malgré le vice de conformation qu’il avait dans l’organe vocal ; mais il était tout à fait écrasé à la tribune politique, qui demande précisément les qualités qu’il n avait pas : la concision, la netteté, l’énergie d’expression. Le 2 décembre 1851, il se réunit, à la mairie du 10e arrondissement, aux représentants qui protestèrent contre le coup d’État, fut arrêté et retenu pendant deux semaines à Mazas. On le vit reparaître, en 1853, par la publication d’un livre intitulé .Sauvons le genre humain ! Cette fois, il n’y avait plus seulement décadence, mais éclipse de l’intelligence et de la raison. Il s’était jeté dans la folie des tables tournantes, et se prétendait investi d’une mission divine par 1 âme de la terre. Il reniait, au reste, ses idées passées (du moins ses idées politiques) dans cet écrit, où les théories fouriéristes, par un reste d’habitude, reparaissaient bizarrement associées aux inepties américaines des esprits frappeurs. Un nouveau livre, Religion, ne laissa plus de doute sur l’égarement de ce brillant esprit, qui s’éteignit l’année suivante. On a encore de Victor Hennequin : Voyage philosophique en Angleterre et en Écosse (1836) ; Féodalité ou association (1846), idées sur une nouvelle organisation du travail, d’après la théorie de Fourier : Organisation du travail, résumé du cours fait à Besançon en 1S47 ; plus, de nombreux articles dans la Démocratie pacifique depuis 1840, parmi lesquels il en est d’extrêmement remarquables, abstraction faite du parti pris et des idées préconçues.

HENNEQUIN (Araédée), écrivain français, frère du précédent, né à Paris en 1817. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit, il se fit inscrire au barreau de Paris, se dé.-lara, à l’exemple de son père, partisan des idées légitimistes, pendant que son frère aîné devenait un fervent disciple de Fourier, et commença a so faire connaître par quelques brochures sur des questions de charité. M. Hennequin a collaboré à l’Encyclopédie du XIXe siècle, au Correspondant, et a publié, entre autres écrits : Étude sur Montesquieu (1840) ; la Suisse en 1847 (1848, in-S°) ; De l’organisation de la statistique du travail et du placement des ouvriers (1848) ; Histoire de Louis-Napnléon Bonaparte (1848)) ; Études sur l’anarchie contemporaine, le communisme et la jeune Allemagne en Suisse (1850) ; la Conquête de l’Algérie (1857), etc.

HENNEQUIN (Joseph - François - Gabriel) écrivain français, né à Gerbeviller (Meurthe) en 1775, mort à Paris en 1842. Il était fils d’un avocat du parlement de Nancy et cousin du célèbre avocat Antoine-Louis-Marie Hennequin. En 1793, il entra dans la marine comme simple novice, devint rapidement aide commissaire et commissaire en chef d’escadre, fut attaché au ministère de la marine en 1S09, et y remplit, de 1831 à 1838, le fonctions de chef de bureau. Outre de nombreux articles dans la Galerie des contemporains, dans la Biographie universelle, dans Y Encyclopédie des gens du monde, dans la Galerie française, etc., on a de Hennequin : l’Esprit de l’Encyclopédie, ou recueil des articles les plus intéressants de Y Encyclopédie (Paris, 1822-1823, 15 vol. in-8°) ; Essai historique sur la vie et les campagnes du bailli de Suffren (Paris, 1824, in-8<>) ; Trésor des dames, ou Choix de pensées, maximes et réflexions extraites des ouvrages de femmes, etc. (Paris, 1826) ; Dictionnaire de maximes (Paris, 1827) ; Biographie maritime, ou Notices historiques