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HÈLE

— Encycl. On a particulièrement donné ce nom i’hélépole h. une sorte de tour énorme dont Démétrius Poliorcète fit usage pour l’attaque des villes, de Rhodes principalement. Rien n’est plus contradictoire que les récits des historiens et des savants relativement à la forme et k la construction de cette machine de guerre. Citons d’abord Plutarque dans la traduction d’Arayot :

« Démétrius rit approcher de leurs murailles (des Rhodiens) la plus grande machine qu’il eût, de laquelle le pied étoit en forme de tuile, plus long que large, et avoit par le bas, en chaque côté de sa longueur, quarante-huit coudées et soixante-six de hauteur, allant toujours en rétrécissant en pointe par le haut, tellement que les pans en étoient au-dessus plus étroits que non pas à la base, et par le dessus étoient bien liés et renforcés de plusieurs étages. Le front qui regardoit vers les ennemis étoit ouvert et avoit à chaque étage des fenêtres, par lesquelles on jetoit toutes espèces de traits, parce qu’elles étoient pleines d’hommes combattant à toutes sortes d armes. Mais elle étoit si bien assise qu’elle ne branloit pas, ni ne penchoit d’un côté ni de l’autre quand on la faisoit mouvoir, et demeuroit droite et ferme dans son soubassement, s’avançant également autant en

un endroit qu’en l’autre, avec un bruit et un son merveilleux. Cela, dis-je, apportoit un grand ébahissement k l’entendement et grand plaisir aux veux de ceux qui la regardoient. »

Voici maintenant la description que nous fournit Diodore de Sicile, et dont nous emfiruntons la traduction au chevalier de Foard :

«Démétrius, aiant préparé quantité de matériaux de toute espèce, rit faire une machine qu’on appelle hétépole, qui surpassoit en grandeur toutes celles qui avoient paru avant lui. La base en étoit quarrée. Chaque face avoit cinquante coudées. Sa construction étoit un assemblage de poutres équarries liées avec du fer : des poutres, distantes les unes des autres d environ une coudée, traversoient cette base par le milieu, pour donner de l’aisance à ceux qui dévoient pousser la machine. Toute cette masse étoit mise en mouvement par le moi en de huit roues proportionnées au poids de la machine, dont les jantes étoient de deux coudées d’épaisseur et armées de fortes bandes de fer.

■ Pour les mouvements obliques on avoit fait des antistreptes, par le moien desquels la machine se tournoit de tous les sens. Aux encoignures il y avoit des poteaux d’égale longueur, et hauts à peu près de cent coudées, tellement penchés les uns vers les autres, que, la machine étant à neuf étages, le premier avoit quarante-trois lits, et Te dernier n’en avoit que neuf. Trois des cotez de la machine étoient couverts de lames de fer, afin que les feux lancez de la ville ne pussent l’endommager. Chaque étage avoit des fenêtres sur le devant d’une grandeur et d’une figure proportionnées à la grosseur des traits de la machine. Au-dessus de chaque fenêtre étoit élevé un auvent, ou manière de rideau, fait de cuir garni et rembourré de laine, lequel ’ s’abaissoit par une machine, et contre lequel les coups lancez par ceux de la place perdoient toute leur force. Chacun des étages avoit deux larges échelles, l’une desquelles servoit à porter aux soldats les munitions nécessaires, et l’autre pour le retour. Pour éviter l’embarras et la confusion, trois mille quatre cens hommes poussoient cette machine, les uns par dedans et les autres par dehors. C’étoit 1 élite de toute l’armée pour la force et pour la vigueur ; mais l’art avec lequel cette machine avoit été faite facilitoit beaucoup le mouvement. Démétrius emploia les équipages des vaisseaux pour aplanir le chemin par où les machines dévoient passer. Ce chemin étoit long de quatre stades ; de sorle que l’étendue des travaux étoit de six entre-deux de tours et de sept tours, et le nombre tant des ouvriers que des travailleurs niontoit à trente mille. »

Donnons enfin la parole a un savant contemporain.

Dans son second mémoire sur les ruines de Ninive, M. Hœfer donne une description tout autre de I’hélépole, en reproduisant un dessin d’un monument de Nemrod. « Au bélier, ainsi nommé a cause de la forme de l’extrémité de la poutre, a été substituée une autre machine, V hétépole... En voici la construction : on fait avec des poutres, liées par des crampons de fer, une énorme tortue ; on la couvre de peaux de bœufs et de branches d’osier couvertes de terre glaise, pour la mettre à l’abri des projectiles enflammés. Le front est garni de pointes très-aiguës, lourdes masses de fer, et telles que les peintres et les sculpteurs nous représentent les foudres. ■

Que le lecteur se décide entre ces trois opinions.

HÉLEPTE s. f. (é-lc-pte). Bot. Syn. d’HÉliopsis, genre de composées.

HÉLER v. a. ou tr. (é-lé ; h asp. — angl. io liait, proprement saluer, souhaiter la santé, qui appartient à la même famille que heallh, santé, allié lui-même au gothique nails, allemand heil, sain. Le gothique hails est pour haljas et répond au sanscrit kaljas, sain, oien portant, d’où kûljunas, beau, excellent. On peut comparer, comme appartenant a la même famille : le grec ktdos, beau, comparatif, kallion, plus beau, kallos, kationé, beauté,

HELG

kallunô, parer, orner. Change é en i devant une syllabe muette : Je hèle, qu’ils hèlent ; excepté au fut. de l’ind. et au prés, du cond. : Je hélerai, tu hélerais). Mar. Appeler, en parlant d’un navire qu’on veut inviter à se faire reconnaître : Héler un brick.

— Par ext. Appeler de loin : Je le bêlai de toute ma force, et il vint en chancelant me rejoindre à l’arrière. (Baudelaire.)

HÉLEUX s. m. (é-leu ; h asp.). Ornith. Espèce de héron de Saint-Domingue.

HELFÀCT-B1LQUES, village et comro. de France (Pas-de-Calais), cant. sud, arrond. et à 7 kil. de Saint-Omer ; 799 hab. Le camp d’Helfaut, appelé aussi camp de Saint-Omer, est établi au sommet d’une colline escarpée de la rive droite de l’Aa, sur un plateau d’où l’on découvre une vue magnifique. D’innombrables baraques permanentes, construites on bois revêtu de torchis, y forment de vastes quartiers percés de rués qui se coupont à angle droit. En avant du front de bandière, qui a près de 2 kilom. de longueur, so dresse une pyramide, érigée en 1842, k la mémoire du duc d’Orléans, par les régiments alors présents au camp, dont le prince se disposait a venir prendre le commandement lorsqu’il fut victime de l’accident qui lui coûta la vie. L’église d’Helfaut, bâtie en forme de citadelle, est surmontée d’un beau clocher.

1IEI.KEHT (Joseph-Alexandre, baron de), jurisconsulte et homme politique allemand, né à Prague en 1820. Il professait le droit romain et le droit canonique k l’université de Cracovie, lorsqu’il fut nommé membre de la dié’te d’Autriche en 1848. Son talent et l’appui qu’il donna au gouvernement le mirent rapidement en évidence et, cette même année, le prince de Schwarzenberg lui proposa le portefeuille de l’intérieur ; mais M. Helfert ne crut pas devoir accepter ce poste dans les circonstances critiques où l’on se trouvait alors, et il se borna à diriger par intérim les affaires de ce déparlement comme sous-secrétaire d’État. En 1854, il reçut le titre de baron, fut nommé, quelque temps après, ministre des cultes et conserva ces fonctions jusqu’en 1861. Outre quelques brochures politiques, on a de lui : Sur la réversion des biens dotaux (1842) ; Huss et Jérôme (1853) ; Sur l’histoire nationale et son râle en Autriche (1854).

HELGAUD ou UELGALD, en latin Halgoidus, Hcigneidu», historien français, mort vers 1048. Il embrassa la vie religieuse dans l’abbaye de Fleury-sur-Loire et se rendit ensuite à Paris, où il gagna les bonnes grâces du roi Robert qui l’appelait son ami et lui donna un libre accès auprès de lui. Helgaud est l’auteur d’une vie du roi Robert, Epxtome viix lioberti régis, qui a été imprimée pour la première fois en 1577, avec la vie de Louis XI de G-nil1 :îiirne de Nnrtsçis. et qui, depuis lors, a été rééditée dans plusieurs recueils, notamment dans les Historite J<’rancorum Scriptores de Duchesne (Paris, 1736-1739,5 vol. in-fol.). Cette vie, ou plutôt ce panégyrique, est écrite dans un style si dur, si affecté, si diffus, dit dom Rivet, qu’on n’y reconnaîtrait jamais un disciple d’Abbon. Bien qu’il renferme une foule de détails sans intérêt, cet ouvrage est néanmoins curieux à lire, eu égard aux particularités qui offrent une peinture intéressante et très-naïve des mœurs du temps.

HELGENGES, presqu’île du Jutland, entre les golfes de Begtrap et d’Ebeltoft, reliée par une étroite langue de terre à la presqu’île de Molsland. Elle forme une paroisse de 750 habitants, dans un pays hérissé de montagnes parmi lesquelles YËllemandsbjerg, qui sert de signal maritime, s’élève de 317 pieds au-dessus de la mer. La presqu’île de Helgenoes est célèbre dans l’histoire des guerres du Danemark. C’est à Helgences que le vieux roi Harald k la dent bleue fut tué par Palnatoke. En 1044, un grand combat naval y fut livré, où Magnus le Bon mit en fuite Svend Estridsœn. Plus tard, Stig, le régicide, y fixa sa résidence et la fortifia. Dans les dernières guerres du Danemark avec l’Allemagne, Helgenoes fut également l’objet de travaux destinés à en faire un poste militaire ; elle servait de point de communication entre le Jutland et tes lies danoises.

HELGOLAND ou HELIGOLAND, c’est-à-dire île des Saints, ancienne Hertha, petite île de la mer du Nord, à 45 kilom. N. des embouchures de l’Elbe et du Weser, à peu près à égale distance de la côte occidentale du Holstein, par 54° 11’ de latit. N. et 5° 32’ de long. E. Superficie 14 kilom. carrés ; 2,800 hab. L’île d’Helgoland se divise en haute et basse terre. La haute terre produit de l’herbe, du trèfle, de l’orge, des pommes de terre et quelques arbustes. La basse terre forme une plaine constamment rongée par les flots de l’Océan. Sur le bord occidental d’une dune de 100 mètres de long sur 330 de large et 6 de haut, ont été établis des bains de mer très-fréquentés. L’île a deux ports défendus par des batteries ; et ses habitants possèdent quelques navires qui font de fréquents voyages en Angleterre, en France, en Norvège et dans les ports de la Baltique. Helgoland appartenait jadis au duché de Sleswig ; mais, ayant été occupée en 1807 par les Anglais, le traité de Kiel de 1814 l’a laissée en leur possession. Ils l’ont fortifiée et y entretiennent une garnison, tout en respectant, du reste, sa constitution propre et son ancienne indépendance. Helgoland s’appelait jadis Forsetesland, de Forsete, dieu de la douceur et de la réconciliation ; les nombreux temples qu’on y avait élevés en l’honneur de ce dieu la faisaient considérer comme un lieu sacré, ce qui lui a valu plus tard le nom de Helgoland, qui signifie Terre sainte.

L’île est administrée par un gouverneur anglais ; au-dessous de lui sont placés 6 conseillers, 8 quarteniers et 16 anciens. C’est des vielles lois frisonnes qu’est tiré le code d’Helgoland, qui ne compte que 14 articles. Les habitants sont de mœurs tellement pures et simples, qu’il n’y a jamais eu de prison dans l’île. Chaque année une assemblée générale règle les dépenses de la commune, et tout propriétaire a le droit d’y prendre la parole. Les Helgolandais appartiennent à la religion évangélique et élisent eux-mêmes leurs pasteurs, dont le plus jeune dirige en même temps la haute classe de l’école qui existe dans l’île ; les frais du culte sont répartis entre les propriétaires fonciers. Le dialecte vulgaire des Helgolandais est le frison, mais le service divin se fait en allemand et l’enseignement se donne aussi en cette langue.


HELGONDE ou HÉLIGONDE, princesse franque, héroïne d’une légende recueillie dans les chroniques polonaises de l’époque antérieure au IXe siècle de notre ère. En voici l’abrégé, auquel nous conserverons toute la naïveté de la tradition primitive. Le valeureux Walgerz, comte de Tyniec, va conquérir dans les pays étrangers ses éperons de chevalier, et arrive à la cour du roi de France, où son courage, son adresse dans les exercices du corps et ses triomphes dans les tournois attirent sur lui tous les regards, mais surtout ceux d’Helgonde, fille du roi. Pour se rapprocher de cette princesse, il accepte à la cour l’emploi d’échanson, et voit bientôt son amour partagé ; mais il a un rival, Arinold, prince allemand, qui est d’autant plus épris d’Helgonde que celle-ci reste complètement indifférente à sa passion. Les deux amants, prévoyant que le roi s’opposera à leur union, prennent la résolution de fuir ensemble en Pologne ; le jaloux Arinold, informé de ce dessein, se hâte de se rendre dans son royaume, par où les fugitifs doivent passer, et ordonne aux bateliers du Rhin d’exiger de tous les voyageurs un marc d’or pour le prix du passage de ce fleuve. Walgerz et Helgonde arrivent sur ses bords, payent la redevance exigée et se dirigent en toute hâte vers la Pologne. À cette nouvelle, Arinold s’arme, monte sur son coursier et se lance à leur poursuite. Il les atteint bientôt. « Arrête, traître ! crie-t-il à son rival ; tu n’as pas payé le passage et tu enlèves la fille du roi. — Tu mens ! lui répond Walgerz ; j’ai payé le passage, et la fille du roi me suit volontairement. » Ils en viennent aux mains, et Arinold est tué. Walgerz arrive ensuite heureusement à son château de Tyniec ; mais aussitôt ses sujets viennent se plaindre à lui des maux qu’ils ont eu à endurer, pendant son absence, de la part de Wislaw le Beau, prince de Wisliça, de la race de Popiel. Walgerz, après avoir vainement demandé une juste réparation à Wislaw, rassemble ses guerriers, marche contre lui, le bat, le fait prisonnier et l’enferme dans un des cachots du château de Tyniec. Peu après, il vole, sur l’ordre du roi, à la défense des frontières. Helgonde se désespère de son départ ; ne le voyant pas revenir, après une longue absence, elle commence à soupirer et gémit, devant sa fidèle suivante, « de n’être ni vierge, ni épouse, ni veuve. » La rusée suivante comprend la langueur de sa maîtresse, et lui dit qu’il y a dans le château un beau prisonnier qui peut la consoler. Puis elle amène à la chambre d’Helgonde Wislaw délivré de ses fers. La princesse, oublieuse de la foi qu’elle a promise à son amant, non-seulement lui devient infidèle, mais encore s’enfuit avec le captif à Wisliça. La guerre terminée, Walgerz revient à Tyniec, couvert de gloire et chargé des dépouilles de l’ennemi ; mais, en arrivant à la porte du château, il s’étonne de ne pas voir Helgonde, qui, lorsqu’il s’absentait, avait coutume de venir toujours au-devant de lui ; il interroge ses serviteurs et apprend qu’elle s’est enfuie avec Wislaw. Fou de désespoir et altéré de vengeance, il se rend aussitôt, sans aucune escorte, à Wisliça ; il y trouve Helgonde seule, Wislaw étant à la chasse. Cette femme, aussi rusée que perfide, court au-devant de lui, se précipite à ses genoux et accuse Wislaw de l’avoir enlevée par force de Tyniec ; puis elle l’engage à se cacher dans une chambre qu’elle lui indique, et lui promet de livrer son rival à sa juste vengeance. Walgerz obéit, mais il reconnaît trop tard la trahison de l’infidèle. Il est attaqué par les serviteurs de Wislaw, succombe sous le nombre et devient prisonnier de son rival, qui, redoutant qu’il ne s’échappe, le confie à la garde de sa sœur Rynga. Pour ajouter encore à son supplice, on l’enchaîne, et on lui passe au cou un collier de fer, retenu à la muraille de la chambre où chaque jour Wislaw et Helgonde viennent, sous ses yeux, se donner des preuves de leur amour. Morne et impassible, le captif garde à cette vue un dédaigneux silence ; mais Rynga, sa gardienne, qui est d’une laideur repoussante, a pitié de ses souffrances, s’éprend de lui et lui promet de lui rendre la liberté, s’il s’engage à l’épouser et à épargner la vie de son frère. Walgerz accepte, Rynga ouvre la serrure de ses chaînes, et lui rend son épée, qui était accrochée au mur même de la salie. Helgonde et Wislaw viennent, comme d’ordinaire, prendre leurs ébats en présence du prisonnier. Celui-ci, rompant pour la première fois son long silence, leur crie : « Que diriez-vous si je vengeais maintenant sur vous les souffrances que vous m’avez fait endurer ? » Helgonde, saisie d’étonnement et de crainte, en voyant que l’épée de Walgerz n’est plus suspendue au mur, dit à son amant : « Wislaw, j’ai peur, vois, son épée n’est plus à sa place. » Mais Wislaw, confiant dans la fidélité de sa sœur, jette un regard de mépris au prisonnier, et répond : « Quand même tu aurais cent épées, je ne te crains pas, et je te pardonnerais même si tu me tuais. » Walgerz se défait alors de ses fers, s’élance, et, de deux coups de sa terrible épée, tue les coupables. Il prend ensuite la fuite avec sa libératrice Rynga, qui sut cacher si habilement la mort de son frère, que les guerriers de ce dernier ne la connurent que lorsque le héros était déjà en sûreté derrière les remparts de Tyniec. Helgonde fut enterrée à Wisliça ; le chroniqueur Godzislaw Baszko raconte qu’en 1242 on voyait encore son image gravée sur la pierre de son tombeau. Les aventures de cette princesse ont fourni à Antoine Hofmann le sujet d’une tragédie, en cinq actes et en vers, qui fut représentée sur le théâtre de Varsovie pendant les dernières années de l’existence du grand-duché. J.-J. D..., auteur anonyme de la tragédie de Wanda, a également publié, sur le même sujet, une tragédie en cinq actes et en vers, intitulée : le Comte de Tyniec (Cracovie, 1810).


HÉLI, grand prêtre et juge en Israël, vers le milieu du xne siècle avant l’ère chrétienne. Nous ne savons presque rien des événements qui signalèrent sa judicature. Ce fut sous sa direction et près du tabernacle, à Silo, où il résidait, que fut élevé le prophète Samuel. La tradition nous raconte les désordres des fils d’Héli, Hophni et Phinées, leur rapacité, leurs violences et leur libertinage. Déjà vieux, Héli ne pouvait les réprimer. Ils allaient probablement succéder k leur père, lorsque, heureusement pour les Hébreux, ils furent tués dans une bataille contre les Philistins, où ils avaient été ncooinpagner l’arche sainte qui tomba entre les mains de l’ennemi. Héli, en apprenant ces fatales nouvelles, tomba de son siège et se tua. Il avait quatre-vingt-dix-huit ans, et sa judicature en avait dure quarante. Samuel lui succéda.

HÉLIACTIN s. m. (é-li-a-ktinn — du gr. hêlios, soleil ; aktin, rayon). Ornith. Geuro d’oiseaux, de lu famille des tsochilidées, formé aux dépens des colibris.

HÉL1ACTÏS s. m. (é-li-a-ktiss — du gr. hêlios, soleil ; aktin, rayon). Bot. Syn. de micrastékie, genre de végétaux cryptogames.

HÉLI AD E s. m. (é-li-a-de — du gr. hélios, soleil). Ornith. Syn. de cauralb.

HÉLIADE (Jean), poète et pubiieiste roumain, né à Turgowiste en 1801. Doué d’une rare intelligence, développée par une infatigable ardeur au travail, il devint, k vingt ans, professeur au collège de Bukharest, où il venait d’achever ses études. Peu après, il traduisit le Traité de mathématiques deFrancœur, et donna une édition remaniée de la Grammaire romaine de Vucaresco. Vers cette époque, il se familiarisa avec la poésie étrangère et traduisit des poésies de Lamartino et de Voltaire. Ce fut en 1829 qu’il publia sa première œuvre poétique originale, Ode à l’empereur Nicolas, bientôt suivie des Haines de Turgowiste, stances héroïques, et d’un poëme intitulé : le Séraphin et le Chérubin, qui le plaça au rang des premiers poètes de son pays. En 1831, il fonda le Courrier valaque, journal politique qui soutint avec modération l’idée d’une réforme libérale. Il publia ensuite un drame, Mircea (1844), qui obtint les suffrages des littérateur roumains, et des fragments d’un poème national, Alikaïda (1846). Héliade avait été successivement membre de lu curatelle de l’instruction publique, inspecteur général des écoles, chef des archives. Lorsqu’eurent lieu les événements de 1848, il abandonna la poésie pour se jeter dans le mouvement libéral et signa un/e adresse au prince Ribeiro, pour rengager k diriger ce mouvement. Cette tentative n’eut aucun succès. Nommé peu après membre du gouvernement provisoire, il fit, tous ses efforts pour soutonir la révolution roumaine, jusqu’au moment où les patriotes des provinces durent céder à l’alliance turcorusse (septembre). Obligé de fuir pour échapper à la proscription, M. Héliade se réfugiu Kronstadt, puis à Paris, où il resta jusqu en 1S50, époque à laquelle il se rendit en Turquie. Ce n’est qu’en 1850, après avoir successivement résidé k Chio et à Schumla, où il acheva son poSme de Mikaida, qu’il rentra k Bukharest avec Omer-Pacha. Comme poète et comme écrivain, Héliade a joué un grand rôle dans lu renaissance des lettres en Roumanie. Il s’est attaché, dans ses vers, k chanter les gloires et les malheurs de son pays. Disciple et admirateur de Lamartine, comme lui, il se distingue par l’élévation et la noblesse des idées, par la recherche de l’har-