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I

HACH

tion d’un manège ou d’une machine k vapeur. Jusqu’à l’Exposition de 1855, c’est aux Anglais m’est restée la supériorité dans ce genre de abrication ; en 1868, lors de l’Exposition de Londres, les constructeurs français avaient déjà fait des progrès ; enfin, à l’Exposition universelle de 1867, les appareils construits en France étaient aussi bien exécutés que ceux des Anglais. L’organe principal de ces machines est un volant qui reçoit l’action directe du moteur, quel qu’il soit. Il est muni de deux ou plusieurs lames courbes, telles que a, b, c (fig. 2), qui rasent successivement une

Fig. 2.

kme fixe A, établie à l’extrémité d’une rigole en bois M N, dans laquelle la paille s’avance, sous l’action de cylindres cannelés, auxquels le mouvement est transmis par le volant V. Cet appareil agit comme le feraient deux lames d’une paire da ciseaux bien serrées l’une contre l’autre ; c’est, en résumé, une grande paire de ciseaux, dont la lame A est fixe, et dont la lame a, ou b, ou c, est mobile. Les cylindres cannelés alimenteurs sont disposés comme ceux d’un laminoir ; leur écartement doit être tel que la poignée de paille ne soit pas assez serrée pour être broyée, mais qu’elle le soit assez pour avancer régulièrement sous les lames. Le principal inconvénient des hache-paille qui furent construits dans ce système gisait dans l’écartement invariable des cylindres alimenteurs : quand la poignée de paille était trop forte, elle était brisée, et les « ylindres fatiguaient beaucoup ; quand elle était trop faible, les cylindres n’avaient pas assez de prise, et la paille n’avançait plus régulièrement.

Le remède à ce grand inconvénient était facile. Il suffît, en effet, de laisser le rouleau inférieur fixe dans ses coussinets, tandis que les tourillons du cylindre supérieur sont retenus dans deux coussinets mobiles, sur lesquels appuie un ressort d’acier ou un levier pressé par un contre-poids. Quand la poignée est trop forte, le ressort se relève et cède, mais il continue néanmoins k presser le cylindre supérieur contre l’autre ; si la poignée est trop faible, l’écartement diminue, la pression subsiste et les couteaux peuvent couper tout aussi bien que si la paille était donnée uniformément, dans des proportions normales. Ce fierfectionnement a été imaginé par M. Maingiè.

Quand on achète un hacfie-paille, il est bon de prendre en même temps plusieurs lames de rechange ; il faut toujours— en avoir un jeu complet, afin de remplacer celui qui fonctionne, quand les tranchantssontemousses.il ne faut pas acheter de ces appareils qui exigent trop d’adresse et de savoir-faire de la part de l’ouvrier ; ceux dont la manœuvre est la plus simple devront toujours être préférés. D’habitude, les fourrages hachés sont recueillis tels qu’ils sortent de l’appareil ; cette méthode est vicieuse, parce qu’elle donne aux animaux toutes les poussières, ainsi que les corps étrangers qui se trouvent dans la paille ou te foin. Dans les hachoirs les plus récents et les mieux construits, on fait passer le fourrage haché dans une sorte de blutoir ou de van, qui le débarrasse de toutes les impuretés.

HACHER v. a. ou tr. (a-ché ; h asp. — rad. hache). Couper en petits morceaux avec une hache ou un autre instrument tranchant ; Hacher de la viande. Hacher des herbes. Hacher de la paille.

— Par ext. Couper grossièrement, maladroitement : Passez-moi cette volaille : vous ne la découpes pas, vous la hachez.

— Parexagér. Faire des entailles, des blessures h : Il fit voir sa poitrine, qu’il avait hachée de la pointe d’un poignard. (F. Soulié.)

Il Tailler en pièces : Les hussards bâchèrent ce bataillon.

— Par ext. Broyer, mettre en pièces : La grêle a uachb les blés, }es feuilles des arbres.

— Fam. Hacher de la paille, Parler mal une langue étrangère : Voilà trois grands quarts d’heure que je uaciie dr la faillis avec cet Anglais.

— Se faire hacher, Se faire tuer jusqu’au dernier, en se défendant : Le bataillon S’EST fait hacher, pour laisser à la colonne le temps de se rallier, il Fig. Subir toutes les avanies ou tous les inconvénients possibles : Il su ferait hachkr plutôt que de renoncer à ses convictions. Je me ferais hacher pour elle.

— B.-arts. Couvrir de traits croisés, qui marquent les ombres et les derai-teintes : Hachkr un dessin, une gravure.

— Constr. Hacher une muraille, une pierre, En taillndor lôgercinert lo purement,

HÀCH

— Techn, Tailler une pièce de métal de manière qu’elle offre plus de prise et permette d’y fixer une autre matière, il Tondre les draps et les étoffes. Il Hacher la roue, Y faire de très-légères incisions, pour polir le diamant.

HACHEREAU s. m. (a-che-rô ; h asp. — dimin. de hache). Petite hache ; petite cognée.


HACHETTE s. f. (a-chè-te ; h asp. — dimin. de hache). Petite hache. || Marteau tranchant d’un côté.

— Ichthyol. Poisson d’eau douce, du genre ablette, qui vit dans tes fleuves de l’Europe centrale.

— Entom. Espèce de papillon de nuit.


HACHETTE (Jeanne Laisné, surnommée Jeanne), héroïne française, qui s’est immortalisée au siège de Beauvais, en 1472. Quelques chroniqueurs l’ont appelée Jeanne Fourquet, ce qui a causé quelque incertitude sur sa filiation ; cela tient à ce que plus tard elle se maria en secondes noces à un de ses cousins, Jean Fourquet, et que ces chroniqueurs lui ont donné le nom de ce second mari. Elle était fille de Matthieu Laisné, simple artisan, et dut naître vers 1454. On montre encore à Beauvais la maison où elle est née ; elle est située dans une rue qui, du nom de l’héroïne, a été appelée de nos jours rue Jeanne-Hachette.

En 1472, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, révolté contre Louis XI, envahit la Picardie et se jeta tout d’un coup sur la ville de Beauvais à la tête de 80, 000 hommes. Cette ville était sans garnison, défendue par des fortifications en mauvais état et des murailles d’une médiocre hauteur ; ses faubourgs tombèrent sans obstacle aux mains des Bourguignons. C’en était fait de la ville elle-même si les habitants, soit par attachement pour leur roi, soit par haine de l’étranger, ou soit plutôt dans la crainte de perdre sous un nouveau maître leurs franchises et leurs privilèges, ne se fussent excités l’un l’autre à se détendre vigoureusement. Ils s’armèrent à la hâte et acceptèrent hardiment une lutte inégale contre des troupes aguerries, disciplinées, bien armées et très-supérieures en nombre. Les femmes et les enfants secondèrent puissamment leurs maris et leurs pères ; ils dépavèrent les rues et firent pleuvoir incessamment sur les assiégeants une grêle de pierres et de quartiers de rochers. Plusieurs femmes, plus audacieuses encore, prirent des armes, montèrent sur les remparts et s’illustrèrent par des prodiges d’audace et de valeur. Une d’elles s’y fit surtout remarquer ; c’était Jeanne Laisné, que ses compatriotes surnommèrent Jeanne Hachette, à cause d’une petite hache dont elle se servait en combattant. Cette femme, inspirée peut-être par l’exemple de l’héroïne d’Orléans, monta sur la brèche, arracha le drapeau bourguignon qu’on voulait y arborer, et précipita le soldat qui le portait du haut des murailles dans les fossés. Charles le Téméraire, surpris d’une résistance aussi opiniâtre, ordonna la retraite, et à quelques jours de là Beauvais ouvrait ses portes aux troupes du roi Louis XI, qui s’avançaient pour la dégager.

Voici comment un chroniqueur presque contemporain raconte le fait avec un peu plus de détails : « Au premier assaut (à la porte du Lymaçon), furent plusieurs des Bourguignons tués, entre autres celuy qui avoit planté le principal étendard, d’une arbaleste qui luy fut deschargée… Au regard de l’autre assaut (à la porte de Bresle), ils ne furent pas moins vaillamment accueillis par les habitants, tant à l’ayde de leurs femmes et filles qui leur portoient sur la muraille grosses pierres de toutes sortes, avec grande quantité de trousses, de flesches et de poudres… tant en ce que l’on y porta le précieux corps et digne châsse de la glorieuse sainte Agadrême, patronne de Beauvais… Et n’est à oublier qu’audit assaut, pendant que les Bourguignons dressoient eschelles et montoient sur la muraille, une desdites filles de Beauvais, nommée Jeanne Fourquet, sans autres bastons ou aydes, print et arracha à l’un desdits Bourguignons l’étendard qu’il tenoit et le porta en l’église des Jacobins… » C’est dans cette église qu’était la chapelle de sainte Agadrême, protectrice de Beauvais ; cet acte de piété après la victoire semble démentir l’assertion mise en avant par quelques historiens, d’après laquelle Jeanne Hachette aurait été une fille de mauvaise vie.

Le XVe siècle était l’âge des héroïsmes féminins ; après Jeanne Darc, Jeanne Hachette. « La nature a fait aux femmes, dit à ce propos Lamartine, deux dons douloureux, mais célestes, qui les distinguent et les élèvent souvent au-dessus de la condition humaine : la pitié et l’enthousiasme ; elles s’exaltent. Exaltation et dévouement, n’est-ce pas là tout l’héroïsme ? Elles ont plus de cœur et plus d’imagination que l’homme. C’est dans l’imagination qu’est l’enthousiasme, c’est dans le cœur qu’est le dévouement. Les femmes sont donc plus naturellement héroïques que les héros, et quand cet héroïsme doit aller jusqu’au merveilleux, c’est d’une femme qu’il faut l’attendre. Les hommes s’arrêteraient à la vertu… Quand tout est désespéré dans une cause nationale, il ne faut pas désespérer encore s’il reste un foyer de résistance dans un cœur de femme… »

Le chroniqueur du Beauvoisis, Loysel, nomme Jeanne Hachette sous son nom de Jeanne Laisné, car le surnom de Hachette ne se trouve nulle part dans les écrits du temps, en compagnie d’une autre héroïne moins célèbre. « Qu’est-il besoin, dit-il, de nommer particulièrement Jeanne Laisné, ni la femme de maître Jean de Bréquigny, qui fut si hardie que d’arrêter son évêque par la bride de son cheval, lorsqu’il voulait sortir de la ville, craignant le siège des Bourguignons, attendu que toutes les femmes de la ville, en général, se montrèrent si vaillantes en ce siège qu’elles ont surmonté la hardiesse des hommes de plusieurs autres villes ! »

En l’honneur de la défense de Beauvais, Louis XI ordonna qu’il serait fait annuellement dans la ville une procession solennelle le jour de la fête de sainte Agadrême, et que les femmes prendraient le pas sur les hommes {ordonnance royale du mois de juin 1473). Cette même ordonnance conférait aux femmes de Beauvais un des privilèges des femmes nobles. Il y est dit, en effet : « Que toutes les femmes et filles qui sont à présent et seront à tout jamais en ladite ville se pourront, le jour de leurs nopces, et toutes autres fois que bon leur semblera, parer, vestir, et couvrir de tels vestemens, paremens, joyaux et ornemens que bon leur semblera, sans que, pour ce, elles puissent estre aucunement notées, reprises ou blasmées, de quelque estat ou condition qu’elles soient. »

Dans ce document, Jeanne Hachette n’est pas nommée, mais elle eut personnellement part aux libéralités royales. Louis XI la maria, la dota probablement et exempta les deux époux de tailles, leur vie durant. Voici le texte longtemps inédit de cette ordonnance : « Pour la considération de la bonne et vertueuse résistance qui fut faite l’année dernière passée, par nostre chière et amée Jeanne Laisné, fille de Matthieu Laisné, demeurant en nostre ville de Beauvais, à l’encontre des Bourguignons, tellement que elle gaigna et retira devant elle ung estendard ou basnière desdits Bourguignons, ainsy que nous estant derrenièrement en nostredicte ville avons esté informé, nous avons, pour ces causes, en faveur du mariage d’elle et de Colin Pilon, conclu et accordé que lesdits Colin Pilon et Jeanne sa femme soient, leur vie durant, francs, quictes et exempts de toutes les tailles qui sont et seront d’ores en avant mises sus, et aussy de guet et de garde-portes. Si vous mandons, etc. Donné à Senlis, le 22 février, l’an de grâce 1474. »

Jeanne Hachette retomba dans l’obscurité. Colin Pilon mourut en 1477, parmi les défenseurs de Nancy, lors du siège de cette ville par Charles le Téméraire. Elle épousa quelque temps après en secondes noces un de ses cousins maternels, Jean Fourquet, capitaine d’aventure, que Louis XI attacha quelque temps à la garde de sa personne. On ignore l’époque de la mort de l’héroïne et sa descendance. Toutefois, il existait encore, sous la Restauration, un nommé Pierre Fourquet d’Hachette, auquel Charles X faisait une petite rente de 1,500 francs, à titre de descendant de Jeanne Hachette, et l’article, beaucoup trop romanesque, de la Biographie Didot, est signé Fourquet d’Hachette. La ville de Beauvais a continué, depuis Louis XI, à fêter annuellement, par une procession commémorative, la défaite des Bourguignons et l’heureuse audace de son héroïne. Le 6 juillet 1851, une statue en bronze de Jeanne Hachette, due au sculpteur Debay, a été inaugurée sur la place publique de la ville.

L’étendard conquis par Jeanne Hachette existe encore ; malheureusement on le porta longtemps à la cérémonie annuelle, car ce n’est qu’en ce siècle-ci que l’on eut l’idée d’en faire une reproduction, et les couleurs en sont presque effacées. C’est un des rares monuments de ce genre que l’on ait du XVe siècle ; il est en toile blanche, fleuronnée et damassée, exécuté en double œuvre et ne porte aucune broderie. Les figures et les armoiries sont peintes et dorées sur le tissu. Il devait avoir la forme d’un long pennon, avec une ou deux pointes effilées, suivant la coutume de l’époque. Les ornements de cet étendard constatent son origine bourguignonne. Il portait en caractères dorés le mot Burgundia, dont on n’aperçoit plus que les premières lettres. Deux arquebuses croisées et entourées de flammèches rouges rappellent que le collier de la Toison d’or portait des doubles fusils et des pierres à feu jetant des flammes avec ces mots : Ante ferit quam flamma micat (il frappe avant que la flamme ne brille). À côté de saint Laurent tenant son gril, on lit la célèbre devise de Charles le Téméraire : Je l’ay emprins (je l’ai entrepris). Auprès de la hampe sont deux écussons ; le premier est surmonté d’un bonnet ducal en forme de mortier, signe caractéristique de la dignité d’électeur de l’empire. Il est entouré du collier de la Toison d’or, et porte « une aigle éployée de sable en champ d’argent, avec un écu écartelé de France et de Castille. » L’écusson inférieur porte « d’argent, au lion de gueules ou de pourpre, couronné d’or, » et est probablement l’écusson de Luxembourg. Quant à la présence de saint Laurent sur cette toile, on ne peut guère l’expliquer qu’en supposant qu’il était le patron de la commune à laquelle appartenait l’étendard. Le culte de ce saint était, du reste, très-populaire en Bourgogne.


HACHETTE (Jean-Nicolas-Pierre), géomètre français, membre de l’Académie des sciences (1831), né k Mézières en 1769, mort en 1834. Il occupa successivement les chaires de mathématiques aux écoles de Collioure et de Mézières, en 1792, fut employé par Guyton-Morveau pour ses expériences aérostatiques à Meudon et à la bataille de Fleurus, et, dès l’ouverture de l’École polytechnique (1794), devint adjoint de Monge pour la géométrie descriptive. Nommé professeur k la Faculté des sciences en 1810, il conserva cette place toute sa vie ; mais l’indépendance de ses opinions lui fit perdre, en 1816, sa chaire k l’École polytechnique, et Louis XVIII refusa, en 1823, de sanctionner son élection k l’Institut, injustice que devait réparer le gouvernement de Louis-Philippe. On a de lui,

entre autres ouvrages : Correspondance sur l’École polytechnique (1804-181G, 3 vol. in-8o), recueil ou sont consignés les principaux travaux des professeurs et des élèves ; Traité élémentaire des machines (1811 et 1828, in-4o) ; Application de l’algèbre à la géométrie, avec Monge (1813, in-8o) ; Éléments de géométrie à trois dimensions (1817, in-8o) ; fruité de géométrie descriptive (1821 et 1828, in-4 » ) ; Histoire des machines à vapeur (1830, in-8<>) ; enfin, un grand nombre de mémoires insérés dans les recueils scientifiques.

Hachette n’est qu’un géomètre de second ordre ; on lui doit cependant quelques perfectionnements utiles apportés k la théorie

des surfaces et des courbes k double courbure ; ses éléments de géométrie à trois dimensions contiennent la solution, par des considérations purement géométriques, de questions relatives aux tangentes et aux cercles osculateurs de quelques courbes usuelles ; on trouve dans la Correspondance polytechnique une étude intéressante sur les propriétés des projections stéréographiques, étendues, pour la première fois, de la sphère aux surfaces du second ordre ; l’Application de l’algèbre à la géométrie contient la double génération des surfaces du second ordre par leurs sections circulaires. Desargues avait établi cette double génération pour les cônes du second degré. Une induction bien simple devait la faire préjuger pour les autres surfaces de cet ordre ; elle n’avait cependant été constatée encore que dans l’ellipsoïde, par d’Alembert (Opuscules mathématiques). Enfin, on doit k Hachette une étude des projections des sections des cônes du second degré entre eux. Ces projections forment une classe importante des courbes du quatrième ordre.


HACHETTE (Louis-Christophe-François), libraire-éditeur français, né k Rethel (Ardennes) en 1800, mort au château du Plessis-Piquet en 1864. Il se destina de bonne heure kl enseignement, fit d’excellentes études k Sainte-Barbe et au collège Louis-le-Grand, et entra, en 1819, à l’École normale. Hachette venait d’y terminer avec succès son cours de troisième année, quand ceite École fut licenciée, en 1822. Repoussé brutalement de l’enseignement public, n’ayant même pu obtenir

l’autorisation d’acquérir un pensionnat, Hachette consacra plusieurs années k l’étude du droit, et devint, en 1824, précepteur des deux fils de M. Foucauld de l’avant, ancien notaire. En 1826, il acheta la petite librairie de Brédif, où tout était à créer, groupa autour de lui ses compagnons de disgrâce, les Farcy, les Quicherat, les Géruzez, les Lesieur, etc., les associa à ses projets, et, grâce k son activité, au bout de quelques années, son modeste établissement lut en mesure de satisfaire aux principaux besoins de l’instruction publique. Après la révolution de Juillet, l’administration universitaire reconnut qu’elle ne pouvait trouver d’auxiliaire plus utile, et elle encouragea ses efforts. La loi de 1833 sur l’instruction primaire causa une évolution importante de la librairie Hachette, habilement conduite par l’esprit inventif de son chef. Livres, matériel des écoles, direction, tout manquait ; secondé par de nombreux travailleurs, Hachette pourvut à tous ces besoins. Pour correspondre avec sa vaste clientèle, il se vit obligé de fonder plusieurs journaux.spéciaux : la Ileuue de l’instruction publique,’le Manuel général de l’instruction priniàire, l’Ami de l enfance, etc. De 1826 k 1850, il édita des auteurs classiques, de nouveaux dictionnaires, de nouvelles méthodes d’enseignement. À partir de 1850, activement secondé par ses gendres, MM. Breton et Temftlier, Hachette joignit k sa librairie classique a grande librairie scientifique et littéraire. Le modeste établissement de 1820 est devenu une manufacture immense, qui publie k la fois les anciens et les modernes, les Français et les étrangers, la littérature sérieuse et la prose légère, les sciences exactes et les sciences spéculatives, l’abécédaire pour l’enfant du pauvre et les éditions de luxe pour les bibliophiles les plus délicats. Nous citerons, parmi les principales collections publiées par la librairie Hachette : la Bibliothèque variée, appelée k réunir les œuvres des meilleurs écrivains contemporains ; la Bibliothèque des chemins de fer ; la Bibliothèque rose ; la Bibliothèque des merveilles, la Collection des guides itinéraires, sous la direction de M. Ad. Joanne ; une série nouvelle de Dictionnaires universels, dans le format du Dictionnaire universel d’histoire et de géographie de Bouillet, complété par l’Atlas universel d’histoire et de géographie, tels que : le Dictionnaire universel des sciences, des lettres