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çon qui lui succéda, comme nous venons de le dire, dans ses fonctions d’échanson des dieux. Est-ce que cette transformation du sexe de cette sorte d’hétaïre divine n’aurait pas quelque signification historique, quelque trait à l’invasion des mœurs asiatiques dans la Grèce, de ces mœurs venues de l’Ionie, qui furent célébrées par Anacréon, qui furent analysées subtilement par Socrate, et qu’Eschine et Démosthène se reprochèrent 1 un à l’autre ? Il faut lire, sur ce sujet, un curieux dialogue de Junon et de Jupiter, dans Lucien.

Le culte d’Hébé à Phlionte et le bois de cyprès qui lui était consacré devaient remonter aux temps antihomériques ; car le nom de Ganj’méda que recevait la déesse avait cessé d’être usité, et était remplacé depuis Homère par celui d’Hébé. Le temple d’Hébé avait le privilège de donner la liberté à l’esclave qui s’y était réfugié : • Affranchi de l’esclavage, dit Pausanias, il suspendait ses chaînes aux arbres du bois sacré, •

— Iconogr. Le ? représentations antique» d’Hébé sont rares. Un monument, qui a été gravé par G. Ketterlinus, nous la montre caressant l’aigle de Jupiter. C’est ainsi que l’ont figurée plusieurs artistos’moderoes, entre autres Rude (v. ci-après) e» le graveur J.-I. Huber. Elle a encore été représentée avec l’aigle par divers sculpteurs contemporains, M. V. Vilain (Salon de 1846). M. Franceschi (1868) et M. Carrier-Belleùse (1809). Gustave Planche a beaucoup loué la science et l’habileté pratique dont M. Vilain a fait preuve dans l’exécution de son groupe en marbre ; mais il a critiqué l’arrangement mesquin de la draperie, le mouvement du bras droit, qui semble prêt h verset sur la tête d’Hébé elle-même le nectar qu’attendent les dieux. VHèbé de M. Jules Franceschi est assise sur l’aigle, qui la regarde ; elle tient une coupe à la main ; ce groupe en bronze ne manque pas d’élégance. Quant au groupe en marbre de M. Carrier-Belleùse, il est d’un arrangement original et bien décoratif : Hébé, nue jusqu’aux hanches, la tête inclinée vers l’épaule droite, les cheveux quelque peu en désordre, s’est endormie ; elle a laissé tomber sa coupe, et la buire qui contient l’ambroisie va s’échapper aussi de sa main ; sans doute, quoique déesse, et par conséquent insensible a la fatigue, elle se sera ennuyée des trop longues libations des dieux ; l’aigle de Jupiter la couvre de ses ailes protectrices. L’exécution de ce groupe est large et souple.

D’autres statues d’Hébé ont été sculptées : par Bartolini (gravée par Ant.-Al. Morel) ; Thorwaldsen (gravée par D. Marchetti) ; V. Huguenin (marbre, Salon de 1849) ; Mélingue (statuette de bronze, Salon de 1853) ; Ch. Veeck (marbre, 1861, et bronze, 1863) ; Fr. Protheau (marbre, 1865, commande du ministère des beaux-arts) ; Eugène Aizelin (statuette do marbre, 1865) ; Oudiné (statue de pierre pour la décoration du palais des Tuileries).

Domenico Cunego a gravé une Hébé présentant la coupe d Jupiter ; L.-M. Bonnet, Y Ivresse d’Hébé ; Fr. Bartolozzi, enfin, a gravé une charmante figure d’Hébé, d’après Angelica Kauffmann.

Dans la langue littéraire, Hébé est restée, non la personnification de la jeunesse, mais un synonyme familier, quelque peu ironique même, de toute femme, jeune ou vieille, qui sert à table ou qui verse à boire. En voici quelques exemples :

« Et comme, depuis sa mort, c’était la s’ignora Leonarda qui avait l’honneur de présenter le nectar à ces dieux infernaux, ils la privèrent de ce glorieux emploi pour m’en revêtir. Ainsi, nouveau Ganymède, je succédai à cette vieille Hébé. » Le Sage,

> Il n’y a que le Parisien qui sache arrêter, par une ardente soif d’été, un honnête marchand de coco. Imaginez un homme de province bien dédaigneux, bien dégoûté, bien altéré, il passera fièrement devant la bienfaisante tisane ; il dédaignera Je sourire bienveillant de la vieille Hébé qui l’appellera, et, une heure après, il se donnera une indigestion avec un pot de bière tournée, qu’il boira dans un estaminet. » J. Janin.

> Ces débits de prunes, cerises, chinois, marrons, poires, pêches, abricots à l’eau-devio, alléchés par le succès de l’inébranlable maison Moreaux, se sont abattus par milliers sur tous les points de Paris. De tous ces rivaux, cinq ou six sont arrivés à lu gloire, les uns par la qualité supérieure de leurs consommations, les autres (c’est la majorité), par Ses charmes des Hébis du comptoir. Il est plus facile d’avoir des Hébês ravissantes que de faire de bonnes prunes : demandez aux débits du quartier Latin. >

Victor Fournel.

Hébé, .statuede marbre, par Canova ; musée de l’Ermitage. La jeune déesse est debout, le torse nu, le bas du corps enveloppé de draperies transparentes, qu’une ceinture aux bouts flottants retient au-dessus des hanches. Elle a les cheveux relevés et ceints d’un léger diadème ; de la maiu droite, el !o lève à la hauteur de son visage une buire dorée, qu’elle

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incline comme pour en verser !« contenu dans une coupe qu’elle tient de l’autre main. L’inclinaison du corps et la disposition des jiimbes indiquent plutôt la légèreté que la marche, suivant la remarque de Duchesne aîné ; on croit sentir que ses pieds posent à peine sur le sol, et il semble qu’un instant peut lui suffire pour s’enlever et disparaître a la vue. Sa physionomie est empreinte d’une douce gaieté, a travers laquelle perce une nuance de gravité, qui laisse voir que la jeune déesse remplit ses fonctions en présence de Jupiter. • L’idée de cette figure est des plus aimables, dit Quatremère de Quiney, et la composition en est ingénieuse. Rien de plus achevé que le buste nu et le bras élevé qui porte le vase. La pensée de l’ajustement est pleine d’esprit et de goût ; cependant on désirerait que l’étoffe légère eut badiné avec quelques variétés sur les contours du bas des jambes, et ne fût pas coupée là par un ourlet continu, qui ne semble avoir ni vérité ni agrément. « Le même critique nous apprend que, lors de l’apparition de cette statue à une ex Fosition de Paris, on se récria beaucoup sur emploi que l’artiste avait fait de quelques dorures pour l’enjolivement de la ceinture, et sur les petits vases de métal doré que portent ses deux mains ; mais Quatremère n eut pas de peine à justifier Canova, en prouvant que ce que l’on considérait alors comme un abus avait été un usage universellement adopté chez les Grecs, nos maîtres dans la statuaire.

Canova exécuta cette statue d’Hébé vers 1808, pour Joséphine, et non, comme Duchesne l’a avancé, pour l’empereur de Russie, qui n’en devint possesseur qu’après 1815. Ce n’était la, du reste, qu’une répétition d’une figure que Canova avait sculptée pour le sénateur vénitien Albrizzi. Plus tard, il en fit deux autres reproductions, avec de légers changements, l’une pour lord Cawdor, l’autre pour la comtesse Guicciardini, de Florence. h’Hébé a été gravée plusieurs fois.

Hébé jouant avec I aigle de Jupiter, groupe en marbre, chef-d’œuvre de Rude, au musée de Dijon. Hébé est debout ; de la main droite, élevée au-dessus de sa tête, elle éloigne autant qu’elle peut la coupe d’ambroisie dont l’aigle olympien semble vouloir s’emparer. Elle est à peu près nue ; sa légère draperie, détachée pendant la lutte, ne cache plus que la jambe gauche, dont le genou la retient encore. De son autre main, elle repousse, en souriant, le divin oiseau, qui, d’une seule de ses puissantes ailes déployées, l’enveloppe presque tout entière. Sur le piédestal, d’une forme hardie et dont les lignes se relient heureusement avec celles du groupe et les soutiennent, on lit les noms d’Hésiode, d’Homère et de Pindare, les poètes de la cosmogonie grecque.

Cette œuvre, commandée par la ville de Dijon, en 1847, n’a paru qu’au Salon de 1857, après la mort de Rude. C’est une des plus admirables productions de ce grand artiste. ■ Cette jeune fille nue est d’une élégance et d’une chasteté extrêmes, a dit M. du Camp ; son jeune corps, aminci et charmant, s’élance ainsi qu’une tige de lotus, et s’épanouit en une tête radieuse, illuminée par un sourire plus doux qu’un parfum. Ses yeux pensent, sa lèvre parle, et, si nous étions encore au temps des prodiges, elle descendrait de son piédestal, semblable à la Galatée de Pygmalion, et montrerait au monde l’image vivante de la jeunesse et de la beauté. Inexécution est des plus précieuses ; les genoux, les épaules et lu thorax sont amenés à un degré de perfection et de vérité peu croyables. » M. P. de Saint-Victor, tout en reconnaissant que cette statue est une svelte et gracieuse image de la jeunesse immortelle, que la gorge est exquise, que les jambes se dessinent avec une idéale élégance, a reproché au torse d’être un peu maigre et de s’emmancher gauchement aux cuisses. Suivant M. About, l’Hébé est une figure délicieuse, à condition qu’on la regarde du côté droit ; une ligne divinement dessinée descend depuis le bras jusqu’au pied ; la poitrine est friande à l’excès ; les jambes sont parfaites. Le corps de l’aigle est superbe, mais ses ailes, étrangement hérissées, entourent la figure d’un éventail déplorable.

HÉBÉANDRB s. f. (é-bé-an-dre — du gr. hébé, puberté ; ânér, andros, mâle). Bot. Syn. de MONNINA.

hébÉcère s. m. (é-bé-sô-re — du gr. hébé, duvet ; fieras, corne). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétrainères, de la famille des longicorues, tribu des lauries, comprenant plusieurs espèces qui habitent l’Australie.

HÉBÉCLADE s. m. (é-bé-kla-de — du gr. hébé, duvet ; klados, rameau). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des solanées, dont l’espèce type croit au Pérou.

HÉBÉCLINE s. m. (é-bé-kli-ne — du gr. hébé, duvet ; klinê, lit). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, -tribu des eupatoriées, comprenant plusieurs espèces, qui habitent l’Amérique tropicale.

HEDEL (Jean-Pierre), poSte populaire allemand, né à Bâle en 1760, mort en 1826. Il fut professeur de belles-lettres à Carlsruhe, recteur du lycée (1808), député à la chambre représentative (1818), et prévôt du chapitre ecclésiastique (1819). Ses Poésie* allemandes,

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écrites dans l’ancien dialecte souabe, et remarquables par leur moralité naïve, sont très-répandues en Allemagne. Buchon en a donné une traduction française en 1846. On a encore de Hebel : Nouveau calendrier rhénan (1808-1818,11 vol. in-4°), recueil d’historiettes ; Histoire» bibliques pour la jeunesse protestante et pour la jeunesse catholique (1822-1829). Ses Œuvres complètes ont été publiées à Carlsruhe (1832-1834) et plusieurs fois réimprimées.

HÉBÉLIE s. f. (é-bé-lt — de Hebel, savant aliéna.). Bot. Syn. de tofiuldie.

HEBEINSTREIT (Pantaléon), musicien allemand, né à Eisleben (Prusse) en 1660, mort vers 1735. Il est l’inventeur d’un instrument auquel il a donné lui-même le nom de pantaléon. C’est une sorte de tympanum, composé simplement d’une planche de six pieds, épaisse d’un pouce, sur laquelle sont fixées 200 cordes au moyen de chevalets. L’inventeur jouait de cet instrument avec deux baguettes et en tirait des effets merveilleux. Il se fit admirer à Paris (1705) chez Ninon de Lenclos et à la cour.

IIEBENSTHE1T (Jean-Ernest), savant et voyageur allemand, né à Neustadt-sur-1’Orla (Saxe) en 1703, mort à Leipzig en 1757. Il était fils d’un archidiacre de Neustadt, qui lui donna les premières leçons de langue et de belles-lettres, et le plaça ensuite dans les écoles de la ville, où il eut des succès précoces. Il alla ensuite étudier tour à tour a léna et à Leipzig, et fut reçu maître es arts et docteur en philosophie en 1727. Il était déjà directeur du jardin botanique de Gaspard Bose. Il fut également chargé, en 1731, par le roi de Saxe Frédéric-Auguste lor, de faire avec quelques savants un voyage scientifique en Afrique. Il explora les États barbaresques, après avoir parcouru l’Allemagne, la Suisse et la France. Depuis deux ans ils parcouraient l’Afrique, lorsque la mort du roi qui avait ordonné cette expédition vint la suspendre, et forcer Hebenstreit et ses collègues de revenir à Leipzig, où ils arrivèrent au mois d’octobre 1733. Presque aussitôt Hebenstreit (fut nommé professeur de physiologie à l’université de la ville ; mais il abandonna cette chaire en 1737, pour prendre celle d’anatomie et de chirurgie ; un peu plus tard, en 1746, celle de pathologie, et, enfin, en 1748, celle de thérapeutique, avec le titre 4e doyen. Ce savant, qui fut aussi littérateur, poète, en même temps que naturaliste et médecin, possédait une des plus belles bibliothèques de son temps. On lut doit un assez grand nombre de dissertations et d’ouvrages, dont les plus remarquables sont : Pathologia metrica (Leipzig, 1740, in-8°) ; De homine sano et sgroto carmen (Leipzig, 1753), beau poème latin, qui lui a valu le surnom de Lucrèce allemand ; Pal&ologia therapitB (Halle, 1779), ouvrage qui atteste la vaste érudition et la sagacité critique de son auteur, etc. Citons aussi quatre lettres au roi Auguste, sur le voyage scientifique en Afrique, qui ont été publiées dans le Jlecueil de petits voyages, de Bernouilli.

HEBENSTREIT (Jean-Chrétien), médecin et botaniste allemand, né à Naumbourg en 1720, mort à Leipzig en 1785. Il devint professeur d’histoire naturelle et de botanique à Saint-Pétersbourg, membre de l’Académie des sciences de cette ville (1749), fit en Ukraine un voyage avec le comte Kyrilo Rasumowsky (1751), revint en Allemagne en 1759 et exerça jusqu’à la fin de sa vie la profession médicale à Leipzig. On a de lui des mémoires et dissertations, dont l’une a pour titre : De fertititate ierrarum industria colonorum augenda (Leipzig, 1756) ; De corporum animalium fabrica, animalium facultatibusaccommodala (Leipzig, 1778, in-4°) ; Curiesanitatis apud veteres exempta {Leipzig, 1799, in-4°) ; Programma de aqus natura aerea, secundum recemiorum chemicorum expérimenta (Leipzig, 1785, in-4°) ; Doctrins philosophiez de turgore vilali breois expositio (1795, in-4°).

11EBENSTRK1ST (Bénédictine), romancière allemande. V. Naubeht (Mmc).

HÉBENSTREITIE s. f. (é-bain-strè-sl — de Hebenstreit, médecin allem.). Bot. Genre de plantes, de la famille des sélaginées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Cap de Bonne-Espérance et en Ethiopie.

— Encycl. Les hébenslreilies sont des arbrisseaux ou des herbes à feuilles alternas, linéaires, à fleurs groupées en épis terminaux ; le fruit est une capsule à deux loges monospermes. On en connaît une dizaine d’espèces, qui habitent l’Afrique australe. L’hébensireitie dentée est un arbuste formant un buisson épais, couvert, depuis juin jusqu’en décembre, de fleurs blanches, marquées d’une tache aurore. Ces fleurs présentent un phénomène remarquable : inodores le matin, elles ont une odeur forte et désagréable vers le midi, et répandent le soir une odeur suave. On cultive cette espèce dans nos serres tempérées.

HEBER, patriarche, fils de Salé, né vers 2281 avant J.-C. ; il vécut, dit-on, 400 ans. Eusèbe, saint Jérôme, saint Isidore font dériver le nom des Hébreux de f on nom ; mais cette opinion a été contredite par Huet et par d’autres écrivains ecclésiastiques et savants modernes.

HEBBU (sir Richard), célèbre bibliomane anglais, né à Westminster en 1773, mort en 1833. Il possédait la collection de livres lu

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plus considérable qui ait jamais appartenu à un simple particulier. Ses châteaux d’Hodnet, de Pimlico et de Westminster étaient littéralement pleins de vieux livres. Il avait, en outre, des bibliothèques dans les principales villes de l’Europe, notamment à Oxford, à Paris, à Bruxelles, à Gand et h Anvers. On lui doit plusieurs éditions d’auteurs latins et de poëtes anglais. En mourant, il laissa, outre ses richesses bibliographiques, une somme de 50 millions de francs.

1IEDER (Reginald), prélat anglican et voyageur célèbre, né à Malpas (Cheshire) en 1783, mort à Trichinopoli, dans l’Inde, en 1828. Après avoir étudié à Oxford, où il fut couronné trois fois pour divers essais littéraires, il partit, en 1805, avec l’intention de visiter les différentes contrées de l’Europe ; il voyagea en Russie, en Autriche, en Prusse, et revint à Londres vers la fin de 1806, rapportant une foule de notes et d’impressions qui furent publiées seulement après sa mort, en 1809. Après avoir exercé les fonctions de curé à Hodnet, il obtint, en 1815, une chaire de théologie à l’université d’Oxford ; en 1822, son ami William Wynn, président du bureau des Indes, lui offrit le siège ôpiscopal de Calcutta, qu’il accepta après de longues hésitations, et poussé par le désir de voir des pays nouveaux. Il s’embarqua pour l’Inde en 1823, et se vit à la tête du diocèse le plus vaste du monde, puisqu’il comprenait alors, outre l’Inde tout entière, Ceylan. Maurice et l’Australie. En fidèle pasteur, il visita une grande partie des pays soumis à sa juridiction épiscopale, et mérita l’affection générale. Il mourut dans un bain, par la rupture de l’un des vaisseaux sanguins de la tète. Sa mort fut pleurée comme celle d’un homme de bien. Heber avait toujours montré beaucoup de charité, une large tolérance pour ceux qui ne partageaient pas ses croyances, et, au milieu de populations que le fanatisme religieux soulève aisément, il s’était acquis des sympathies solides. Son corps fut enseveli dans la cathédrale de Trichinopoli. Un monument funéraire lui fut

élevé à Madras. On a de lui : Relation d’un voyage de Calcutta à Bombay par tes provinces religieuses de l’Inde (1824-1825), accompagnée de notes sur Ceylan, etc. (Londres. 1827,1 vol. in-4» ; Londres, 1828, 3 vol. in-8<>), traduit en français (Paris, 1830, î vol. in-8<>). À cet ouvrage, il faut ajouter des Œuvres poétiques ; la Palestine et le passage de la mer Houge (1809, in-4°) ; Poésies diverses et traductions (Londres, 1812, in-8°).

HEBERDEN (William), médecin anglais, né à Londres en 1710, mort dans cette même ville en 1801. Il fit ses études médicales à l’université de Cambridge, où il fut reçu en 1735. Il exerça son art à Cambridge, puis à Londres, en 1748, et devint bientôt un des praticiens les plus répandus. Membre de la Société royale de Londres depuis 1746, ce fut lui qui donna au Collège royal des médecins l’idée de publier le recueil connu sous le titre de Transactions philosophiques. Heberden fut un praticien remarquable et un observateur profond et rigoureux. Dès le début de sa pratique, il s’imposa une habitude à laquelle il se conforma toute sa vie, et qui, aujourd’hui, est suivie par tous ceux qui veulent faire de la vraie science ; il tenait un journal exact de tous les cas qui se présentaient dans sa pratique, avec tous les détails ou renseignements qu’il recueillait près de ses malades, et le précis de ses observations ; puis, tous les mois, faisant l’examen de ses cahiers, il en recueillait tout ce qu’il y trouvait de propre à éclairer lu nature d’une maladie quelconque, à établir les propriétés de chaque médicament, et mettait en ordre tous ces extraits. C’est de ce vaste recueil qu’il tira les Commentaires qu’il nous a laissés sur l’histoire et le traitement des maladies, dans lesquels il s’est interdit de rien dire qui ne fût dans ses recueils, et aimant mieux laisser inachevée l’histoire des maladies sur lesquelles il n’avait pas d’observations, que d’en parler d’après les livres. Heberden a publié : Antitheriaca, an Essay on mithridatium and theriaca (Londres, 1745, in-4°) ; Commentarii de morborum historia et curaiione (Londres, 1802, in-8°), recueil d’opuscules. On lui doit, en outre, de nombreuses dissertations insérées dans les Transactions.

HERERER (Michel), voyageur allemand, né à Bretten, duché de Bade, vers 1550, mort dans la même ville en îcio. Il avait été pendant plusieurs années précepteur dans une famille suédoise, lorsque, pris du désir de voyager, il se rendit en Bourgogne, avec une famille française (1582), visita Paris, puis se rendit à Marseille, et, de là, gagna Malte (1585). Bientôt après son arrivée duns cette Ile, Heberor s’embarqua sur une escadre chargée de croiser contre les Turcs, prit part à plusieurs descentes sur les côtes de la Barbarie, et s’empara, avec quelques autres chrétiens, d’une galère turque pendant un combat ; mais, poursuivis bientôt par des forces ennemies supérieures, ballottés par la tempête, lieberer et ses compagnons se jetèrent dans des canots et abordèrent sur la côte d’Alexandrie. Ceux d’entre eux qui avaient échappé aux fureurs de la mer tombèrent on esclavage. Employé d’abord à porter au Caire des matériaux pour les bâtisses, Heberer se vit contraint ensuite de ramer pendant trois années sur les galères égyptiennes. Il visita ainsi Smyrne, les côtes de 1Asie Mineure, les lies de l’Archipel, la mer Noire Trébizonde, Coustantinople, ou il