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Citons encore le fameux Chapon, ouvrier peintre, qui devait comparaître un peu plus tard, à la têto d’une bande de trente-quatre voleurs.

Parmi les neuf accusés seuls présents, il en était un qui captivait, entre tous, l’attention publique : nous voulons parler de Mayliand, plus connu sous le nom d’Alfred Cancan. Uu des lions du boulevard, il avait une certaine vogue dans le monde des théâtres, dans les tripots et dans les estaminets. Il était connu par quelques élucubrations littéraires et par ses bons mots ; son élégance était proverbiale. Amant, pendant longtemps, d’une actrice à la mode, M110 Aldegonde, des Variétés, il en avait eu une fille, alors artiste au Palais-Royal, M11* Juliette, qui, pendant le cours du procès, intéressa vivement en sa faveur. Mayliand, âgé de quarante-cinq ans, avait dévoré en quelques années un riche patrimoine-, il s’intitulait alors agent d’affaires.

Les débats s’ouvrirent, aux assises de la Seine, le 10 janvier 1845. Mayliand ou Alfred Cancan ne venait qu’au troisième rang dans l’acte d’accusation. Le premier accusé était ce même Pernet dont nous avons parlé plus haut. Il était loin d’avoir l’élégance de son complice ; mais, avec son air bonhomme, il ressemblait a un brave commerçant retiré desaffaires. Il prenait la qualité de marchand, et frisait la cinquantaine. Il continua jusqu’à la fin sa besogne de dénonciateur, qu’il semblait avoir prise à cœur ; il s’en acquittait avec une sûreté de mémoire étonnante, employant, pour charger ses amis, un langage uet, incisif et souvent narquois. L’âme delà bande était un Danois, nommé Mack, dit Labussiére, âgé de quarante-quatre ans, et ancien agent de Vidocq. Son grand air froid et réservé, sa taille élevée lui donnaient un cachet particulier d’aristocratie qui l’avait fait surnommer le Marquis dans le inonde des voleurs. Homme prudent, il préparait les coups de main, et ne prenait que très-rarement part’à l’action. Il avait, avec sa maitresse Sidonie Richard, créé, dans le quartier de la Chaussèe-d’Antin, un magasin de modes renommé pour sa brillante clientèle. Excellent garde national, il faisait, en montant sa garde, la connaissance de riches boutiquiers, qu’il aidait ensuite à dévaliser. La pulice le savait très-dangereux ; mais il était si fin et si adroit que jamais on n’avait pu l’atteindre sérieusement. Mayliand, dit Alfred Cancan, Atait bien, quant &u physique, le lion dont nous avons parlé. Il avait servi autrefois dans la cavalerie, et quelque chose de l’officier lui était resté dans les allures. Il se disait agent d’affaires, mais de quelles affaires ! Ses relations avec des filles perdues lui permettaient de se livrer au plus honteux trafic. Cet élégant habitué du café de Paris et du divan de l’Opéra avait de belles relations, dont il savait profiter le cas échéant. Un mémoire, signé de sa fille, la jeune actrice du Palais-Royal, et répandu dans l’auditoire, intéressait en sa faveur. D’après ce mémoire, le plus grand tort de Mayliand aurait été de choisir assez mal ses relations et d’avoir été le familier de Vidocq.

Au-dessous de ces trois figures principales apparaissaient Marchai, un forçai qui avait été entraîne pur Pernet à faire aussi des révélations ; puis un tailleur nommé Hébert,

accusé de recel, commerçant bien posé, considéré’, et qui occupait sur le boulevard un appartement somptueux ; puis Jeandenaud, ouvrier peintre, chargé d’indiquer les meubles bien garnis, et un nommé Lavie, un bijoutier qui achetait ce qu’on avait soustrait à ses confrères. Venaient ensuite Masson et Saurin, lesquels méritent une mention spéciale.

Masson, dit Cassure, était, de tous ces hommes placés sous le coup de la loi, celui qui inspirait le plus do pitié. Ancien lauréat du concours général, et âgé seulement do trente et un ans, il avait écrit et dédié à Casimir Delavigne une tragédie : Julien dans let Gaules, et avait collaboré à un recueil de jurisprudence. Il s’exprimait avec une rare éloquence, et il émut tous les cœurs en racontant l’histoire de sa chute ;

« Vous pouvez comprendre que pour l’homme qui n’a pas le soutien si nécessaire de la famille, qui ne rencontre pas sur la route de la vie une seule main amie qui lui vienne en aide, pour celui-là le chemin est dur et difficile. Ne comprenez-vous pas qu’il puisse venir alors un moment où il faille choisir entre le crime ou le suicide ? J’ai résisté au suicide ou ja n’en ai pas eu le courage, et je suis tombé dans le crime. J’ai souffert plus que vous ne sauriez le croire pour en arriver là ; j’ai expié par de durs châtiments un passé criminel ; puis, après avoir satisfait k l’expiation humaine, je me suis surpris à croire, à espérer encore en un meilleur avenir. Une sainte et énergique résolution est entrée en moi ; j’ai voulu réparer un passé coupable par un avenir irréprochable... Terrible et fatale destinée ! Ah ! oui, c’est en vain que la volonté humaine luttera et cherchera la réhabilitation ; c’est une chose impossible. Quand le malheur et l’infamie poursuivent un homme, il ne se relève plus !... »

Saurin était, au dire de l’accusation, une physionomie odieuse entre toutes. Il habitait une maison de l’allée des Veuves, où il exerçait, en apparence, la profession de mar HABI

chand de tableaux. Il avait même, parait-il, une remarquable collection de toiles de maîtres. Dès la nuit tombante, il se tenait à la grille des Champs-Élysées, ce qui lui avait valu le surnom de La Grille ; il y épiait les individus qui venaient s’y livrer a des habitudes infâmes, et, quand il les avait surpris, il exploitait leur terreur et les mettait à rançon. Sa taille imposante, sa figure martiale, sa voix rude et sonore le servaient à merveille. Il avait réussi de la sorte à extorquer des sommes considérables, à se faire constituer des rentes qui lui étaient payées avec une ponctualité scrupuleuse.

Un autre type curieux, que la mort avait soustrait à la cour d’assises, se rattachait à ce procès ; nous voulons parler d’une vieille femme, nommée Madeleine, rappelant assez bien la Chouette des Mystères de Paris. Elle s’attachait aux pas des personnes dont on dévalisait la maison, et arrivait avant elles prévenir les habits noirs, si elle les voyait revenir.

Les vols incriminés remontaient à huit ou neuf années, ce qui expliquerait au besoin pourquoi si peu de prévenus comparaissaient sur les bancs de la cour d’assises ; ils avaient, en outre, été commis avec tant d’adresse que la justice n’avait d’autres preuves contre les accusés que le témoignage de Pernet. La plupart des témoins ne pouvaient que certifier qu’ils avaient été volés. Par qui ? Ils l’ifnoraient absolument. Pernet fut donc la base u procès ; c’est lui qui dévoila l’industrie des habits noirs, et comment elle s’était formée. C’était en 1820 ; il existait alors à Paris trois tripots, qui étaient de véritables repaires de voleurs ; Pernet, Mack et Mayliand s’y rencontrèrent. En 1822, ces tripots turent fermés, et leurs habitués se ruèrent sur la capitale, cherchant dans le chantage, les fausses clefs et le vol à la tire des ressources qu’ils ne pouvaient plus trouver dans les cartes. Des estaminets du quai de Gèvres et un bouge de la Cité, tenu par une femme Ramboure, servaient de points de ralliement à tous les escrocs chassés des maisons de jeu. Une année plus tard, Pernet et Mackïe retrouvèrent faisant l’un et l’autre partie de cette agglomération de filous qu’on appelait la brigade de sûreté, et qui avait Vidocq à sa tête. C’est de cette brigade de sûreté, qui a laissé une tache ineffaçable dans l’histoire de la police, que sont partis ces escrocs et ces bandits qui.infestèrent pendant si longtemps Paris, et l’on peut faire remonter jusqu’à elle l’origine de la bande des habits noirs. Mais y avait-il réellement une bande ? U faut bien plutôt penser que ces hommes, qui se connaissaient tous, ne s’étaient jamais réunis tous ensemble pour exécuter de concert un même plan, mais qu’ils procédaient par association de quatre, de cinq ou de six, selon les cas. Cependant Mack, dit Labussière, parut avoir été l’organisateur de tous les vols incriminés. Comme il connaissait beaucoup de malfaiteurs, il se servait tantôt des uns, tantôt des autres, pour exécuter ses coups. Les débats révélèrent d’une façon certaine que plusieurs des accusés, et principalement Mayliand, avaient des relations avec Vidocq, l’ancien chef de la police de sûreté. En somme, Mack, Pernet, Mayliand avaient été, avec le père Rivoiron et la vieille Madeleine, les acteurs principaux de ce long drame des habits noirs. Balzac, qui’ne manqua point d’assister à toutes les audiences, a, dit-on, particulièrement reproduit les types de Pernet, de Mayliand et de Mack dans Vautrin, Vandenesse et Gaudissart. Les autres personnages avaient contribué inoins directement aux opérations de ces audacieux industriels. Trois d’entre eux étaient poursuivis comme receleurs : c’étaient Hébert, Lavie et Marchai ; et les trois autres, Saurin, Masson et Jeandenaud, comme ayant indiqué des coups à faire.

Le bruit que fit ce procès des habits noirs fut immense. À chaque pas, les détails les plus curieux, les plus inattendus jaillissaient des débats, révélant des existences inavouables, des métiers sans précédeuts, des établissements abjects. L’altitude de Mack et de Mayliand fut toute différente de ce que l’on pouvait attendre d’eux. Le premier perdit un peu de son assurance ; le second était fort ubattu. Au moment où les jurés allaient se retirer pour délibérer, et comme le président lui demandait s’il n’avait rien à ajouter pour sa défense, Mack se leva et dit : • Messieurs les jurés, j’attends votre décision avec confiance. Si elle était contraire à ma pensée, savez-vous combien de personnes vous frapperiez à la fois ? Vous frapperiez trois personnes : moi d’abord, puis ma femme et ma tille. Ma femme ! mais, si vous’ me condamnez, elle n’en reviendra pas, elle en mourra. Ma fille l mais savez-vous ce qu’elle deviendra ? U y a quelques jours, elle a reçu le voila virginal des mains d’un ministre sacré. Eh bien ! dans six mois, dans un an peut-être, elle portera l’habit des prostituées 1 On la jettera dans la rue, On la chassera comme la fille d’un galérien. On lui dira : « Arrière la fille du forçat 1 » Ah ! messieurs, ces pensées sont affreuses... Elles ne se réaliseront pas, j’en ai l’espérange, et j’attends avec confiance le verdict que vous allez rendre. » Mack se trompait : il était trop tard pour implorer la pitié de ses juges. Quant à Masson, dont nous avons rapporté les paroles, voici ce que l’avocat générul lui répondit ; < Qu’un

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ouvrier déshérité des bienfaits de l’éducation et que la misère accable vienne entretenir le jury des nécessités impitoyables qui, pour la première fois, l’ont entraîné au vol, je comprends ce langage, et je m’associe volontiers aux sentiments de pitié qu’on invoque ; mais qu’un homme dans la force de l’âge et dans tout l’éclat de l’intelligence préfère le vol aux ressources naturelles que procure le talent, qu’il flétrisse la main qui pouvait tenir la plume et tracer de nobles pensées ; qu’il | éteigne avec de la boue cette flamme céleste qui brillait sur son front, et que, placé enfin par sa faute entre le suicide et 1 infamie, il rejette l’un, par peur et non par religion, comme la seule planche de salut qui lui reste dans ce naufrage de sa pensée et de son honneur, oh 1 permettez-moi de le dire, messieurs, je me sens moins disposé à cette bienveillance du cœur qui, pour être profitable, doit s’exercer avec mesure et réllexion ! ■ Après six audiences laborieuses, l’arrêt fut prononcé. Masson, Hébert et Saurin, déclarés non coupables, furent immédiatement mis en liberté. Les autres prévenus furent condamnés : Mack, dit Labussière, à vingt ans da travaux forcés ; Mayliand, dit Alfred Cancan, à quinze ans de la même peine ; Lavie, l’un des receleurs, à dix années de la même peine. Des circonstances atténuantes militèrent en faveur de Pernet, de Marchai et de Jeandenaud, qui furent condamnés : Pernet à dix ans de réclusion, devant se confondre avec les vingt ans de travaux forcés encourus précédemment ; Marchai à huit années de la même peine, qui devaient aussi se confondre avec les travaux forcés dont il avait été frappé antérieurement ; enfin Jeandenaud k quatre ans de prison. Mack, à la lecture de ce jugement, versa des larmes abondantes, et on dut le soutenir pour le faire sortir de la salle d’audience. Lui seul voyait s’ajouter à sa peine celle de l’exposition ; il dut la subir. Tous ces malheureux furent successivement graciés, et quelques-uns vivent encore. Pernet ne retourna pas au bagne. Sorti de prison, il s’établit à Paris sous un nom d’emprunt, et il est presque arrivé à la fortune. Deux cents individus, ayant eu tous plus ou moins de ramifications avec les habits noirs, expiaient déjà leurs crimes dans les bagnes, lors de cette célèbre affaire, et le ministère

fiublic, en signalant ce fait, promettait que bs retardataires viendraient bientôt remplacer les habits noirs sur les bancs des assises. Us n’y vinrent pas tous. Cette bande fut une des dernières qui aient épouvanté Paris. Depuis lors, on retrouve en province quelques grandes associations de malfaiteurs, mais à Paris ces affiliations ne se reconstituent plus. Est-ce à dire qu’il n’y ait pas toujours des voleurs en habit noir ? Qu’on songe au monde interlope de la Bourse et à ces sociétés plus ou moins industrielles, à ces banques, à ces comptoirs qui, sous des titres pompeux, étalent aux yeux des petits capitalistes les promesses les plus mirifiques. On ne vole plus guère les bijoutiers, mais on dépouille en plein soleil les actionnaires bénévoles ; cela est moins dangereux.

Habit du philosophe (L’), discours de Dion Chrysostome. V. discours.


Habit vert (L’), vaudeville en un acte d’Alfred de Musset et de M. Émile Augier (Variétés, février 1849). Le poète des Contes à Espagne et d’Italie et le poète de la Ciguë réunis pour un tout petit acte de vaudeville, c’est une prodigalité superbe, un luxe qu’on eût autrefois appelé royal, a dit à ce propos M. Théophile Gautier. La pièce sortie de cette collaboration n’est qu’une bluette, une débauche d’esprit. Il s’agit, pour deux étudiants, Raoul et Henri, d’aller à Meudon, un dimanche, avec la voisine, proche parente de Minii’ Pinson et de Bernerette, et ils n’ont pas le sou. Mettra-t-on au mont-de-piété la montre d’Henri, vénérable oignon de famille, ou vendra-t-on l’habit vert, surnommé Conquérant, qui commence à être hors d’âge ? Tout au plus un vieux juif qui passe veut-il donner 5 francs de cette défroque. La grisette, M110 Marguerite, se propose de lui arracher un louis. À cet effet, e.le glisse l’oignon d’argent dans une des poches de l’habit vert, et le juif, dont la conscience est large, donne en effet 20 francs, qu’il voudrait bien reprendre lorsqu’on réclame la montre oubliée ; mais il n’ose. Munis de ce viatique, les deux jeunes gens prennent leur volée avec la voisine vers les bouchons de Clamurt. Ce petit acte est plein d’esprit et de bonne humeur.

HABITABLE adj, (a-bi-ta-ble — rad. habiter). Que l’on peut habiter, en parlant d’un pays ou d’un logement : Les glaces du pote ne sont pas ha.bita.bleS pour l’homme. Beaucoup de logements parisiens sont à peine habitables. Oengis et ses /ils, allant de conquête en conquête, crurent qu’ils subjugueraient toute la terre habitable. [Volt.)

— Antonyme. Inhabitable.

HABITACLE s. m. (a-bi-ta-kle — lat. habitaculum, même sens ; de habitare, habiter). Demeure, habitation, lieu où l’on habite ; ne se dit qu’en poésie et dans le style biblique : Un bourg était autour, ennemi des autels, Gens barbares, gens durs, habitacle d’impies.

La Fontaine.

Non loin de l’armorique plage,

Il est uiie fie, affreux rivage,

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Habitacle marécageux,

Moitié peuplé, moitié sauvage.

Gresset.

— Mar. Armoire où l’on met la boussole, le chronomètre et la lumière qui éclaire la place du timonier. En ce sens, quelques-uns font le mot féminin.

HABITANT, ANTE s. (a-bi-tan, an-terad. habiter). Personne qui habite un lieu déterminé : Les habitants de la terre. L’analogie porte à croire que tes planètes ont des habitants. Le paisible habitant des champs n’a besoin, pour sentir son bonheur, que de le connaître. (J.-J. Rouss.) Ijhabitant du Torno, dans sa hutte enfumé, Chante aussi son pays dont il est seul charmé.

La Harpe.

— Poétiq. Suivi de certains compléments, ce mot désigne des êtres dont la nature est déterminée par le complément : Les habitants de l’onde, Les poissons. Il Les habitants des airs, Les oiseaux.

Et toi, jeune alouette, habitante des airs.

Tu meurs en préludant a tes tendres concerts.

Demlle.

Il Les habitants des’ bois, Les bêtes fauves, il Les habitants des ciex, de l’Olympe, Les dieux ou les saints.

Habitant de la Guadeloupe (l1), Comédie en trois actes et en prosa de Morcier (Comédie-Italienne, 25 avril 178G). Le fond de cette pièce est tiré d’un roman anglais intitulé : Miss Sidney Uidulph ; l’intrigue intéresse par sa simplicité et par l’honnêteté des sentiments sur lesquels elle repose. l’anglenne, ayant amassé une fortune immense à la Guadeloupe, rentre dans sa patrie et se présente à ses cher-s parents &ous les dehors de l’indigence. Dorligni, son cousin, un financier, reconduit assez brutalement. Mme Milville, sœur de Dortigni, se hâte au contraire d’accueillir l’anglenne, auquel elle offre de partager son humble médiocrité. Au dénoùment, l’anglenne se venge du financier en épousant cette aimable parente et en lui assurant tout son bien. Le sujet est vulgaire, et les détails peu originaux ; mais il s’en dégage une moralité qui fait plaisir. L’Habitant de la Guadeloupe a été repris à l’Odéon avec succès.

1IAB1TARELLE (l’), hameau de la Lozère, comm. et cant. de Chàteauneuf-Randon, sur un affluent du Chapeauroux et sur la route du Puy à Mende. On y remarque un monument en marbre bleu, élevé en 1820 à l’endroit même où mourut Duguesclin,

HABITAT s. m. (a-bi-ta — rad. habiter). Hist. nat. Localité qu’habite une plante ou un animal dans l’état de nature ; ensemble des conditions dans lesquelles la plante ou l’animal y vit : /.’habitat comprend à la fois ta station et l’habitation.

— Encycl. Ce terme, pris dans le sens le plus large, indique l’ensemble des conditions géographiques, climatériques et autres dans lesquelles un animal ou un végétal se trouvent placés. U comprend donc à la fois Vaire, la station, l’altitude, l’habitation, etc. Chaque espèce des deux règnes a son habitat particulier, qui peut être modifié par la domestication ou la culture, quelquefois même par des causes accidentelles. L’habitat caractérise aussi, mais d’une manière moins précise, les familles, les ordres, les classes, en un mot les différents groupes. Dans un sens plus restreint, habitat est synonyme d’habitation.

HABITATION s. f. (a-bi-ta-si-on — rad. habiter). Action d’habiter, séjour dans un mémo lieu ; lieu où l’on habita ; maison, logement : Faire son habitation en France. Lieux servant à /’habitation, ^’habitation de la campagne est favorabte à toutes les constitutions. L’Anglais opulent veut avant tout une habitation confortable. (M. de Dombasle.) Chez les peuples pasteurs, la tente fut ^’habitation par excellence. (A. Maury.)

— Jurispr. Droit d’habitation, Usage d’un logement personnel à l’usufruitier ou concessionnaire et à sa famille.

— Syn. Habitation, logla, mtluo, L’habitation comprend le lieu où l’on fait sa demeure, avec toutes ses dépendances, et ce n’est pas toujours une construction fermée de murs ; on peut se creuser une habitation dans les lianes d’un rocher ou d’une montagne. Logis, dans le sens qui le rend synonyme des deux autres mots, a vieilli et n’est plus employé que dans certaines locutions consacrées, comme Garder le logis, Retourner au logis, Le maître du logis, etc. La maison est un bâtiment fermé de murs, où l’on a ménagé des portes, des fenêtres, qu’on a divisé en chambres, qui peut être grand ou petit, qui, réuni à d’autres, forme des hameaux, des villages, des rues, des villes.

— Encycl. Jurispr. Le code civil assimile le droit d’habitation au droit d’usage, et n’établit entre eux de distinctions que sous le rapport des objets auxquels ils s’appliquent, tandis que, sous la législation romaine, le droit d’habitation, qui n’était même pas, dès l’origine, considéré comme une servitude personnelle, différait du droit d’usage, et notamment de l’usage des bâtiments. L’habitation était plutôt considérée comme un avantage quotidien se traduisant par des actes réitérés, que comme un droit ; et, comme elle ne dérivait point du code civil, ainsi que l’usufruit et l’usage, elle n’était soumise à aucune régla